Jasper Jordan ☣ Show must go on

L'Arche, station spatiale géante regroupant les douze navettes où les survivants de la Terre eurent trouvé refuge il y a de cela 97 ans. Je suis né dans l'une d'elles, la station Agro, où mes parents s'évertuent à faire au mieux dans leur métier d'agriculteurs. Moi, j'ai passé le plus clair de mon temps à observer la Terre par le hublot de ma chambre alors que j'étais tout jeune, lorsque le soir, je devais laisser Monty, mon meilleur ami, à l'heure du couvre feu. Mais au fil des années, alors que je voyais les autres évoluer autour de moi tandis que je restai le même, puéril et enfantin, que je m'évertuais à vouloir cependant devenir quelqu'un, je me forgeai un caractère propre à moi-même, en dépit de tout ce que l'Arche voulait me faire devenir. Monty et moi, passant le plus clair de notre temps l'un en compagnie de l'autre, nous faisions ensemble les quatre cent coups, sans savoir qu'un jour, nous dépasserions les limites des délits sans importances. Cependant, à l'aube de mes dix sept ans, alors que le bal masqué allait voir le jour, mon acolyte et moi avions décidés de faire le plus grand coup qu'aucun autre jeune n'aurait osé faire un jour. Les parents de Monty avaient pour occupation de faire pousser toutes sortes de plantes sur l'Arche, dont certaines "non médicinales" pouvaient apporter une toute autre ambiance au grand bal. L'idée était simple, carrée. S'introduire dans les lieux du crime, voler assez de ces dites plantes et les planquer jusqu'au bal, les distribuer aux jeunes, et passer une soirée de folie, comme des jeunes normaux en somme. Cependant, arrivé à la soirée, j'en perdis mon but ultime, lorsque je vis cette fille, que je n'avais jamais vu auparavant. Cette fille qui dansait comme si elle n'avait jamais vécu auparavant, avec ce regard si expressif, libéré, dissimulé par le masque qui englobait la majeure partie de son visage. Attrapant Monty par le bras, je lui désignai du regard la jeune fille "Woah c'est qui cette meuf ?!" Après avoir plongé son regard un instant sur la jeune fille, il fit une moue d'interrogation "Encore une qui va pas savoir qu'on existe !" avant de repartir de son côté. Moi, je suis resté planté là, à l'observer danser, un sourire sur son visage.

Cependant, le rêve s'envola bien assez tôt, alors que des gardes de l'Arche déboulèrent dans l'assemble, demandant nos carte d'identification à tour de bras. Monty et moi échangèrent alors un regard entendu, nous pensions qu'ils nous cherchaient, nous, pour ce que nous avions voler, pour la loi que nous avions enfreint en toute connaissance de cause. Mais ce n'était pas nous, le problème, c'était elle, cette fille emplie de vie et de mystère qui m'avait tant troublé. Elle n'avait pas d'identité. Monty m'attrapa par le bras après que nous ayons été identifié, puis nous nous sommes enfuis de la soirée, comme si de rien était. "Putain ça aurait pu être nous !" S'excita Monty alors que nous courrions dans les couloirs de la navette. "On va tout reposer, et ça sera comme si rien c'était passé."Mais alors qu'on s'exécutait, que nous reposions ce que nous avions volé, les gardes entèrent dans la pièce alors que Monty, les mains dans le sac rempli de plantes, me les mettaient en main. Cependant, d'un point de vue extérieur, ce qu'ils pouvaient voir, eux, c'était des jeunes, un sac rempli de plantes, et les mains pleines, profitant du remue ménage extérieur pour voler l'Arche.

Ma vie s'arrêta à ce moment là, lorsque mon nouvel habitat se voulut être une cellule spatiale, avec tout les autres jeunes délinquants de l'Arche. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, je ne sais pas combien de temps j'ai attendu que la porte ne s'ouvre, mais tout ce que je sais, c'est que lorsque ce fut le cas, je vis tout les autres, sortir au même moment, encadrés par des gardes pour tous être rassemblés dans une navette annexe. Nous allions être envoyés sur Terre. Cent adolescents, pour des raisons que j'ignorais encore...

"Qu'est-ce qui s'passe Monty ?" Il semble tout aussi perdu que moi, comme les quatre vingt dix huit autres personnes disposés dans la navette, alors que nous lions nos sangles pour un décollage immédiat. Le chancelier Jaha apparait alors dans un écran, nous annonçant notre but, notre mission. Je déglutis, sentant le doute et la frustration m'envahir, tandis que le départ est annoncé. Je m'accroche, tandis que je nous sens bouger dans l'espace, alors que d'autres, probablement moins conscient des risques se détachent, quitte à se retrouver en difficulté plus tard. Un mec fait son malin auprès de la fille du docteur Griffin. Spacewalker qu'on l'appelle, à cause de son délit. Il est assez connu on va dire, sa faute aura coûté de l'oxygène à l'Arche alors qu'il tentait de sortir dans l'espace. Une secousse, lorsque nous sommes entrés dans la stratosphère, cette peur, mon palpitant s'excitant avec hardiesse. J'ai peur. J'essaie de rattraper l'un de ceux qui s'est détaché, mais il semblerait que rien ne puisse le retenir. Je m'accroche à mes sangles tandis que je sens la pression compresser ma tête, et puis l'atterrissage. Le choc immonde. Nous étions arrivés sur Terre. Un renouveau énorme. Après m'être assuré que tout allait bien pour Monty et moi je me délivrais des dernières chaînes qui me reliaient à l'Arche. La Terre était de nouveau à nous, et nous allions la conquérir.

Je suis quelqu'un de passionné, quelqu'un d'entier ne vivant pas à moitié. Je suis quelqu'un d'espiègle, de courageux et d'aimant, bien qu'un peu puéril quelques fois. Je suis quelqu'un d'aventureux, n'ayant pas peur de l'inconnu. Je suis franc, disant tout ce que je pense, intègre, faisant tout ce que je dis. Je donne ma confiance entièrement, et j'attend à ce que les autres fasses de même, je ne trahirais personne, quitte à en mourir. De plus, j'ai beau être quelqu'un d'assez enfantin, je ne suis pas non plus dans l'excès, je peux être quelqu'un de mûr, assumant ses paroles et ses actes. Le fait est que j'en ai marre d'être sérieux, j'en ai marre de l'Arche et de tout ce qu'elle impose. J'aime la liberté, j'aime vivre entièrement, sans les lois qui m'étouffaient. Je ne veux plus rester calme, protocolaire, je veux être jeune, dont le titre de délinquant n'est pas mérité. Je suis l'un des cent.

J'ai ces lunettes qui ne me quittent jamais. Je ne sais pas très bien pourquoi j'y tiens tant, tout ce que je sais, c'est qu'elles font parties de moi. Un point c'est tout.

PSEUDO : Mayu
AGE :23 ans
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Par Silas
AVEZ-VOUS LU LA CHARTE ? Bien entendu ! Mais je peux pas répondre à ça, j'ai pas de préférence vraiment xD Mais si je devais choisir, alors je pense que mon choix serait évident xD





Allongé dans mon lit, le corps droit, et le regard fixe, j'attendais. J'attendais comme tous les jours qui suivaient mon arrestation, et comme tous les jours qui succèderaient celui-ci, la venue de mon sommeil. Comme tous les jours, j'attendais que la porte s'ouvre pour que l'on apporte ma ration du matin. Étrangement, la visite des gardes était quelque chose que j'appréciais grandement, ma seule fenêtre vers l'Arche, hors mis à certaines occasions. Je pensais alors à Monty, coincé dans la cellule d'à côté. Cela faisait maintenant quelques mois que je n'avais pas eu l'occasion de voir sa tête d'asiatique souriant, et que je n'avais pas pu déblatérer des âneries sur le nombre de filles plaisantes de l'Arche qui ne nous adresseraient jamais la parole, de la lune que nous observions par la baie vitrée à tribord tandis que défoncés, on parlait de la Terre. Cette planète qui nous faisait tant rêver. Je laissais échapper un soupir tandis que je passais mes mains derrière ma tête, levant une jambe, puis l'autre, histoire de dire que je ne me laissais pas dépérir, que je m'engageai à faire le minimum d'exercice physique. Non pas que cela ne me gêne de devenir un gros lard à force de peu d'exercice, mais cela me gênerait plus de devenir manchot si à l'avenir, je sortais d'ici et que par miracle, j'étais enfin devenu un peu plus sexy. Comme Monty et moi on se le disait pour nous donner espoir, avec l'âge on se bonifie non ? Alors pourquoi pas nous ?

Je laissais échapper un rire sonore qui résonna à l'intérieur de la cellule, me roulant sur les côtés afin de me convaincre à quel point cette anecdote était drôle, à la place de faire clairement pitié. "Ahah qu'est-ce que t'es con Monty." De nouveau étendu sur le dos, je poussais un profond soupir. "Pathétique Jasper." C'est alors que la porte métallique s'ouvrit avec fracas, tandis que des gardes entrèrent dans la cellule armés de leurs bâtons électrique. Surpris, je me redressai, je n'avais pourtant pas encore dix huit ans. Mon dossier n'était pas censé être revu avant la date fatidique de majorité. Mes yeux s'écarquillèrent tandis que l'un des intrus s'avançait vers moi avec détermination. Je me mettais sur mes pieds, sentant le stress m'envahir, mon pouls s'accélérant, je sentais déjà la sueur suinter en mon dos et sur mon front. "Non ! J'ai pas encore dix huit ans ! Vous avez pas l'droit !" Je me débattais tandis qu'il tentait d'accrocher à mon bras une sorte de bracelet étrange que je refusais catégoriquement. J'entendais des "laisse toi faire" ou bien des "reste tranquille" mais tout ce que j'entendais c'était le bruit des tissus qui se froissaient, mes grognements, leurs grognements, le bruit de la chair qui entrait en conflit avec une autre... ainsi qu'une étrange impression de me faire violer. Rien de trop agréable en somme. Mon combat s'arrêta lorsque le deuxième garde planta sa matraque sur mon ventre, je cessai alors toute résistance, cette douleur, si intense, qui me parcourait tout le corps en ne multitude de claques bien placées, toutes aussi désagréables les unes que les autres. Mon corps, dansant sous les convulsions, je ne saisissais plus le sens de tout ce que j'étais entrain de vivre.

Le bracelet fut placé à mon bras après que j'eu fini de m'étendre sur le sol comme un insecte auquel on aurait filé du poison. Je me laissais faire sans rien dire, sans gémissement aucun, juste attendant de voir ce qu'on allait bien pouvoir faire de ma dépouille. Allais-je finir à la dérive ? Comme beaucoup avant moi ? "On y va maintenant !" Je fis un pas, mais me résignai très tôt, ce qui me valut une nouvelle menace de coup de matraque. Mettant mes mains devant moi, je reculai d'un pas "Attendez, j'peux pas sortir d'ici sans un truc." Je me retournais afin de prendre mes lunettes de ski dissimulée sous mon oreiller. Après les avoir embrassé de mes lèvres, je les posai sur mon crane, comme j'avais eu l'habitude de le faire depuis que j'étais enfermé ici. "Voilà c'est bon." Et c'est ainsi, qu'après quelques mois d'emprisonnement, je sortais de ma cellule. Mais ce que j'y vis me troubla plus que me libéra. Beaucoup d'autres se faisaient également sortir de là, comme une rafle pour l'abattoir. On manque tant que ça de place ? On va tous aller à la dérive ? Plus de réouverture de dossier ? Je serais les poings, loin d'être prêt à assumer toutes ces hypothèses. "JASPER !" Mon regard se tourna vers un asiatique de taille étrangement normale vis à vis de ses origines. Mon coeur rata un battement tandis que je reconnaissais mon ami de toujours. "Monty !" Je tentai de me frayer un chemin vers lui, mais ma course s'arrêta avant même de commencer. Les équipes de gardes nous empêchant de nous rapprocher l'un de l'autre.

Nous partons, nous dirigeant tous vers la même partie du vaisseau. Loin du S.A.S pour les condamnés à morts. Nous allons dans un endroit inconnu, un endroit où aucun de nous n'a jamais mis les pieds. Je connais toutes les parties de cette foutue Arche comme ma poche, bien qu'elle soit grande, en l'espace de dix-sept ans, on a vite fait le tour (même si tout est relatif, mais on s'en fou) Je marche d'un pas assuré même si je sens que je pourrais tomber à tout moment tellement elles flageoles. J'suis pas un héros, je l'ai jamais été, et là, je viens de le prouver. J'suis le rigolo de service, le petit con duquel on peut s'moquer, je suis pas comme Spacewalker qui a défié l'Arche en s'envoyant dans l'espace, ou encore cette nana sans identité qui a passé toute sa vie sans se faire remarquer. La marche s'arrête tandis que j'observe avec attention la capsule géante qui se dresse devant moi. Monty à mes côtés, il s'interroge lui aussi. Je déglutis, ils nous font monter les uns après les autres. Je serre les dents tandis que je m'assoie dans la navette, Monty toujours à mes côtés, comme s'il a peur de me voir disparaitre à nouveau. Les sangles ne font qu'une bouchées de nos corps, nous protégeant de n'importe quelle chute. Je souris. Il sourit. "Mec, on va pas à la dérive." On se tait, le chancelier Jaha apparait sur l'écran central, il nous salue, nous dit combien nous sommes dans la navette, cent jeunes, je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est beaucoup. Mais je me tais, préférant garder pour moi ce que je pense et écouter ce qu'il a à dire. Lorsque l'écran s'éteint et que le décollage s'annonce, je me tourne vers mon ami. Je repense à nos discussions à côté de la baie vitrée à tribord, encore une fois. Je me rappelle les discussions sur les planètes où nous préfèrerions habiter si l'occasion se présentait. Il souriait, comme jamais je ne l'avais vu sourire. "Monty, on va sur Terre putain. On va sur Terre !"