The Price to Pay ft. Abigail Griffin

Date du RP / Repère Chronologique : 6 Octobre 2149

Précédemment sur The 100 :

The Price to Pay

- I know she’s your friend...
- She’s not just my friend

Marcus savait ce qu’il devait faire.

Quelque chose au fond de lui refusait se s’y soumettre, et de nouveau, le sentiment amer de ne pas avoir le choix s’empara de ses tripes, comme cela lui était si souvent arrivé sur l’Arche. Kane avait espéré qu’il laissera ça derrière lui, dans l’espace, mais ses espoirs avaient été naïfs. On ne se défaisait jamais de ses démons, on apprenait juste à vivre avec …

Arrivait, au Camp Exodus, précisément ce qu’il avait craint, avec une exactitude quasi parfaite qui lui glaçait le sang. Lentement mais surement, ils perdaient le contrôle du Camp Exodus et Marcus ne pouvait plus se voiler la face, pas après ce qu’il s’était passé un peu plus tôt dans la matinée. Son autorité s’effritait à mesure que le temps passait et non content de savoir quel en était l’origine, Kane savait très bien comment y remédier : depuis qu’ils étaient arrivés sur Terre, Marcus était devenu laxiste. Trop occupé à se racheter auprès de ses pairs, il était devenu magnanime et avait cru bien faire en le devenant. Rosewood, Bellamy, Abby, tout autant de crimes punis de mort sur l’Arche que Marcus avait laissé couler comme si de rien n’était … aujourd’hui, il en payait le prix, et il avait peur que le campement ne le paye avec lui.

Accompagné par le Major Byrne, Kane se dirigeait vers l’infirmerie, le cœur lourd. Sa commandante n’avait pas manqué de lui rappeler ses propres lois et si Marcus avait espéré pouvoir les outrepasser, le récent comportement de ses hommes avait su lui rappeler combien elle avait raison. Tandis qu’il se rapprochait toujours plus de sa destination, il tentait de se convaincre qu’il n’avait pas le choix, et cette stratégie aurait pu fonctionner s’il n’avait pas eu cette boule au fond de son ventre, qui grandissait à chacun de ses pas. Sur l’Arche comme sur Terre, toutes les choses avaient un prix. S’il voulait punir ses soldats pour leur crime, il devait également punir Abby pour les siens : la justice était une épée à double tranchant qui n’avait pas de camp, seulement celui de la droiture et de l’impartialité.

Marcus entra dans l’infirmerie le cœur lourd, suivit de Byrne et de deux autres hommes. Ils ne mirent pas longtemps à trouver Abigail Griffin, qui s’occupait de ses patients. Son regard se posa un instant sur Octavia, qui se remettait doucement de sa blessure. Ce que Marcus s’apprêtait à faire, il ne voulait pas le faire, mais il n’aurait laissé personne d’autre le faire à sa place. Kane se planta devant Abigail, et il lut dans son regard qu’elle savait que sa venue ne présageait rien de bon. Il resta un moment silencieux, savourant ce dernier instant de calme avant la tempête.

« — Je suis désolé, Abby » déclara-t-il finalement. Il se revoyait plusieurs semaines en arrière, sur l’Arche, lorsqu’il avait été obligé de la condamner à mort. Même si cette fois elle n’aurait pas à mourir, cela ne le consola pas … loin de là. Il venait de la retrouver, et voilà qu’il s’apprêtait à la trahir une nouvelle fois. Cette idée lui laissait un arrière-goût bien âpre « Il faut que tu nous suives. Maintenant »

Son ton ne laissait pas de place à la discussion. Autour de lui, ses gardes étaient là pour lui rappeler qu’elle n’avait pas le choix et qu’il ne valait mieux pas résister.

The Price To Pay
Ft Marcus Kane

Elle le savait, il allait lui arriver quelque chose, Marcus Kane ne pouvait pas laisser son acte impuni...
Et malgré leur discussion d'hier soir, elle savait qu'elle allait être punie...

Elle devait l'avouer elle avait espéré, à un moment qu'il ne la punisse pas, après tout ce qu'elle lui avait dit hier soir, mais elle savait que ses espoirs étaient vains, et que bientôt la punition allait avoir lieu, elle ne savait pas quand, mais cela ne devrait plus tarder.

Elle avait un peu pu dormir la nuit dernière et ça lui avait fait du bien, mais après, à son réveil, la réalité l'avait frappé, on avait besoin d'elle, et elle devait allez travailler, les patients l'attendaient.

Alors qu'elle travaillait calmement, il n'y avait plus vraiment de blessés dans l'infirmerie, appart ceux qui devaient absolument y rester, un bruit attira son attention et elle releva la tête pour voir Marcus, et Byrne... Elle n'aimait pas cette femme, en vrai elle la détestait, et elle sût à ce moment que l'heure était arrivée... Marcus s'excusa mais il n'avait pas à le faire, elle assumait son choix et les conséquences que cela impliquait. Alors quand il lui demanda de la suivre, elle le fit sans protester et sans problèmes, car elle savait qu'on la traînerai de force, donc autant ce montrer coopérative.

Elle le suivit et un garde prit son bras et le serra à lui faire mal, sans doute pour l'empêcher de s'enfuir mais Abby ne pu s'empêcher de protester.

"Hey ! Ça fait mal ! Ne serrez pas comme ça ! Je vais pas m'enfuir c'est bon !" Et elle essaya de sortir son bras mais le garde serra encore plus et elle eu l'impression qu'il allait lui casser.

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Sans ménagement, les hommes de Kane saisirent Abigail et la sortirent de l'infirmerie. L'ancienne conseillère protesta, mais Marcus fit le choix de ne pas intervenir … s'il commençait déjà à arrondir les angles, il ne parviendrait jamais à faire ce qui devait être fait. Sans un mot et le cœur lourd, il laissa Byrne et le cortège prendre la tête, fermant la marche. Il aurait été incapable de soutenir le regard d'Abigail et il le savait.

Dehors, les gens s'amassaient déjà, curieux de voir ce qui se tramait. Les gardes s'étaient activés et cela n'avait échappé à personne. Il n'y eut nulle annonce de rassemblement, mais Kane n'avait pas besoin de compter pour savoir que tout le monde était là ou presque … les gens étaient naturellement comme ça : ils se rassemblaient au moindre évènement, curieux comme des vieux chats, avides de la moindre information. En tant que chef de la sécurité, cela l'avait toujours horripilé : les gens ne pouvaient pas s'empêcher de s'occuper des affaires des autres et cela l'agaçait aujourd'hui plus que jamais … mais pouvait-il faire quelque chose ? Pas vraiment … comme toujours, Marcus avait les mains liées.

Bientôt, le cortège s'arrêta devant deux poteaux profondément implantés. Les hommes ne lâchèrent pas Abigail, mais Marcus ne put se résoudre à la laisser seule plus longtemps. Dans le mouvement, il vint la rejoindre et se plaça face à elle, tandis qu'autour d'eux les soldats formaient un cercle pour tenir la foule à distance.

« — Ça n'a rien de personnel, Abby » déclara Marcus. Le brouhaha de la foule recouvrait sa voix, mais il savait qu'Abigail l'entendrait. Leur proximité privatisait leur échange et les coupait temporairement de ce qui les entourait, créant une bulle qui les isolait de la réalité « On ne nous a pas laissé le choix » Il aurait pu la blâmer elle, ou juste se blâmer lui, mais cela n'aurait pas été tout à fait vrai … en réalité, c'était les évènements qui ne leur avaient pas donné le choix. Kane ne lui en voulait pas d'avoir fait ce qu'elle avait fait : il la connaissait et comprenait sa décision … tout comme elle devait, aujourd'hui, comprendre la sienne. Tout avait un prix, après tout.

Marcus ne lâcha pas Abby du regard, tandis que Byrne éleva la voix pour annoncer la sentence.

« — Abigail Griffin a avoué avoir joué un rôle dans l'évasion des délinquants et s'est également livrée à du trafic d'armes » déclara-t-elle « En vertu des lois inscrites à la Charte Exodus de l'Arche, elle est condamnée à dix coups de matraque électrique »

Il y eut, dans la foule, des hoquets de surprise et de consternation. Le cœur de Kane se suspendit lorsque son major ordonna à ses hommes de conduire Abby aux poteaux. Pour l'occasion, ils avaient installé des sangles au bout desquelles ils accrochèrent l'ancienne conseillère. Marcus n'arrivait pas à croire que cela arrivait, et pourtant, c'était bel et bien lui qui donnait les ordres.

« — On attend vos ordres, Chancelier Kane » affirma Byrne, qui tenait déjà sa matraque à la main.

Les paroles de Byrne sonnèrent étrangement aux oreilles de Kane. Chancelier … quelqu'un devait l'être et c'était tombé sur lui. Pendant quelques secondes encore, il parvint à soutenir le regard d'Abigail … avant de finalement rompre le contact. Il s'écarta alors pour laisser Byrne s'approcher, et d'un signe de tête, il lui ordonna de commencer. Sa mâchoire se serra lorsqu'il entendit le bruit électrique de la matraque qui s'allume.

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Ft Marcus Kane

Le garde lui serrai tellement fort le bras qu'elle était persuader qu'elle aurai un bleu après, et Marcus ne disait rien, quel connard... Il pourrait au moins avoir la gentillesse de dire au garde de ne pas la serrer si fort... Elle avait tellement mal, mais c'était rien comparer à ce qui l'attendait...

Tout le camp était amassé devant deux poteaux de bois... Tout ça allait avoir lieux en public et cela effrayait encore plus Abby, il aurait pu trouver un endroit plus privé... Et pas la punir dans le milieux du camp... Le cortège s'arrêta et les gardes la relâchèrent, elle se retrouva devant Kane. Elle le regarda l'écoutant, affrontant et soutenant son regard.

"On est pas obliger de faire ça ici... Devant tout le camp..."

Mais il ne l'écouta pas et elle se fit violemment tirer par les gardes qui l'attachèrent sans aucune douceur, alors que Byrne énonçait son crime et la sentence. Elle frissonna doucement alors que Byrne déchirer son t-shirt et elle n'aimait pas du tout ça... Elle planta son regard dans celui de Marcus qui fuyait le sien... Elle entendit la matraque électrique s'allumer et elle s'accrocha aux sangles qui la retenait prisonnière. Elle attendit que Marcus donne l'ordre et de prendre le premier coup, se préparent mentalement à ce qui allait se passer...

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Kane ne répondit pas à Abigail, car il connaissait la réponse et n’avait pas le courage de le lui dire. Bien sûr qu’ils étaient obligés de faire ça ici, aux yeux et à la vue de tous … c’était précisément le but de ce châtiment, en réalité : que tout le monde le voit et ait conscience que nul crime ne restait impunis, sur l’Arche comme sur Terre.

Marcus perçut le premier coup comme s’il le recevait lui-même. Il serrait les dents à s’en briser la mâchoire, tandis qu’Abigail se tordait de douleur. Kane sentait son sang bouillir en lui, observant impuissant la scène qui se déroulait devant lui. Il n’arrivait pas à croire que cela arrivait, pire encore, qu’il en était le commanditaire. Il ne s’entendait même pas prononcer les Encore après chacun des coups qu’elle recevait. Un silence de mort s’était abattu sur le campement, et seul résonnait le bruit électrique de la matraque.

Abigail s’affaissa au bout du troisième coup … elle ne tiendrait jamais les dix et Kane trouvait que c’était mieux comme ça. Inconsciente, elle n’aurait pas à percevoir la douleur et Marcus trouva son salut en cela. Parce qu’il n’en pouvait plus de la voir se convulser à chaque coup de matraque, Kane rompit brusquement la distance qui le séparait du Major Byrne et lui arracha la matraque des mains.

« — Donnez-moi ça » déclara-t-il soudainement. Byrne posa son regard sur lui, interloquée … sept coups, c’était tout ce qu’il restait et Kane n’avait pas l’intention de laisser quelqu’un d’autre le faire plus longtemps à sa place. Comme tous les êtres humains, il préféra s’en prendre aux autres qu’à lui-même en renvoya sèchement Byrne « Vous pouvez disposer, Major »

Les doigts de Kane se refermèrent sur la poignée de l’arme, qui grésillait avec une voracité sans précédent. Il baissa un instant son regard sur la matraque … ce qu’il s’apprêtait à faire, personne d’autre n’aurait pu le faire. Il n’avait pas l’intention de lever la sentence avant sa finalité, ni de priver la foule de ce spectacle sordide, non, il allait faire mieux que cela … conscient des conséquences, Marcus hésita un instant … et augmenta la charge. Abigail Griffin était condamnée à dix coups de matraque électrique, mais personne n’avait dit qu’elle devait être consciente pour cela.

La matraque grésillait plus fortement que jamais. Ainsi chargée, un seul coup aurait pu mettre à terre le plus résistant des hommes : il savait que cela suffirait à la rendre inconsciente. Déterminé, il s’approcha de l’ancienne conseillère … elle avait déjà des marques, si bien qu’il ne savait pas où frapper. Cela avait presque peu d’importance, puisque de toute façon, elle allait jongler quoi qu’il arrive. Alors, Marcus frappa, posant la matraque contre sa peau. Elle se tordit, mais il savait que c’était la dernière fois.

Les six derniers coups furent pénibles pour lui, mais savoir qu’Abigail n’était plus là pour les sentir allégeait sa peine. Lorsque le dixième et dernier coup fit vibrer son corps, Marcus jeta la matraque à terre et s’éloigna de quelques pas, avant d’interpeler deux de ses hommes restés en retrait.

« — Détachez-là et emmenez-la à l’infirmerie » ordonna-t-il. Du coin de l’œil, il les observa la détacher avec délicatesse et la porter jusqu’à la tente. Kane s’approcha ensuite des soldats qui avaient fait barrage « Dispersez la foule. Je ne veux plus voir personne ici » déclara-t-il. Il était froid et sa voix témoignait de son humeur.

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Elle avait mal, l'électricité traversait son corps, et elle se tordait de douleur. Elle s'accrochait à chaque fois un peu plus au sangles, et regardait Kane, puisant une force intérieur et pour lui montrer qu'elle allait se battre et prendre les 10 coups avec dignité.

Le troisième l'épuisa vraiment, elle avait du mal a se remettre sur ses pieds, ils traînaient sur le sol et elle devait se battre pour se relever. Alors qu'elle agrippait doucement mais pour l'aider à se relever les sangles, elle entendit la voix de Kane alors qu'il renvoyait sèchement Byrne. Elle se relevait doucement et entendis la puissance de la matraque augmenter. Qu'allait il se passer ? Allait il la punir lui même.

Elle sentit la matraque s'abattre de nouveau sur son dos déjà meurtrit, et là elle cria avant de s'écrouler complètement, seules les sangles la maintenaient debout alors qu'elle sombrait dans l’inconscient... Kane allait lui payer à son réveil c'était certain, il ne savait pas combien il allait lui payer. Elle ne sentit pas les coups restants, ou si peu, elle était inconsciente et pendait vers le sol comme une poupée de chiffon.

A la fin des gardes la détachèrent sans aucune douceur, ils la retenaient à peine et elle tomba sur le sol la tête la première... A partir de la elle reprenait doucement conscience... C'était encore difficile mais elle percevait les sons du monde autour d'elle et surtout la douleur dans son dos, elle avait tellement mal...

Elle sentit qu'on la soulevait et se douta qu'elle allait à l'infirmerie pour se faire soigner... Là bas elle aurait tout le temps de réfléchir à ce qu'elle allait faire à Kane, il allait lui payer ça c'est sûr. Surtout qu'elle aurai été capable de tenir les 10 coups... Il lui avait enlever toute dignité sur ça, et ça elle allait lui faire payer, mais pour le moment son esprit encore endormis de savait pas comment...

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Les heures qui suivirent furent pénibles et pesèrent sur le cœur de Kane comme une pierre trop lourde. Quelque chose, dans le campement, avait changé … l’ambiance qui y flottait était lourde elle aussi, suffocante ; personne n’haussait la voix. Partout, on ne parlait que du châtiment d’Abigail Griffin et de la manière dont Kane lui avait permis d’échapper au supplice.

Contrarié par les évènements, Marcus s’était occupé des renégats qui avaient tenté de s’en prendre à la native, et dire qu’il avait été objectif à leur sujet n’aurait pas été tout à fait vrai. D’une humeur de chien, il n’avait fait de cadeau à personne et avait mis longtemps avant de se calmer, ou du moins pour retrouver un semblant de calme. Il avait été obligé, pour cela, de s’isoler dans l’Exodus afin d’échapper à la réalité … et il avait fait le point. Sur tout. Il savait qu’Abby recommencerait aussi longtemps que sa fille et les autres jeunes resteraient disparus et Kane savait aussi qu’il ne pourrait jamais refaire ce qu’il venait de faire. Pour ne pas répéter les mêmes erreurs, il devait trouver une solution … il y pensait depuis un moment déjà – depuis qu’il avait ramené la native au campement pour être précis – et de toute les options qui s’offraient désormais à lui, celle-ci lui semblait être la meilleure.

Lorsque Kane se décida enfin, la matinée touchait à sa fin. Son cœur se serrait à mesure qu’il s‘approchait de l’infirmerie … avait-il peur ? Peut-être, oui, mais Marcus ne savait pas de quoi. Il était persuadé, dans son for intérieur, d’avoir fait le bon choix concernant Abby : à ses yeux, la rendre inconsciente avait été une manière comme une autre de la libérer de son supplice. Il ignorait encore qu’Abby allait lui en vouloir pour ça, mais cela n’enlevait à rien l’idée qu’il avait fait, pour lui, le meilleur choix. Comme toujours, il avait fait avec les options qu’on lui avait laissées, et Dieu seul savait combien elles étaient limitées. En entrant de la tente, ses yeux se posèrent sur Abigail … elle était réveillée et l’un de ses assistants tentait de soigner du mieux qu’il pouvait les marques qu’elle avait dans le dos. Le jeune homme s’arrêta en voyant Kane arrivé, et pendant un instant, un silence pesant s’installa dans l’habitacle. Finalement, ce fut Kane qui le rompit le premier.

« — Laissez-nous » déclara-t-il simplement. Il était Chancelier après tout et avait autorité sur tout le campement, l’infirmerie comprise. Si Abby et lui semblaient avoir trouvé une entente à ce sujet, Kane dérogeait à cet accord en cet instant précis. Pour ce qu’il avait à lui dire, il ne voulait personne d’autre qu’elle … car cela ne concernait personne d’autre.

Le regard de Kane faisait comprendre au jeune médecin qu’il n’avait pas le choix, et le garçon fut bien obligé de capituler. Il posa les compresses et le bac d’eau sur le bord de la table et les laissa, non sans jeter au passage un regard noir vers le Chancelier. Trop occupé à décrypter les sentiments qu’il pouvait lire sur le visage d’Abigail, Kane ne le regarda même pas partir … au lieu de cela, son regard restait figé sur l’ancienne conseillère. Tendu, Marcus soutint son regard, jusqu’à ce que le garçon ait disparu.

Finalement, ce fut Marcus qui baissa le premier les yeux, incapable de soutenir plus longtemps celui d’Abigail. Il soupira et erra un instant dans l’infirmerie.

« — Je suis désolé, Abby » affirma-t-il sans savoir quoi dire d’autre. Il ne savait pas trop pourquoi elle lui en voulait, car Kane s’était imaginé qu’elle comprendrait … mais de toute évidence, il avait eu tort ; après tout, ce n’était pas la première fois.

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Abby souffrait, elle se crispait à chaque fois que son assistant posait le coton pour désinfecter ses plaies. Elle se tendait, frissonnait, c'était douloureux, et pourtant elle était résistante, mais là ça la brûlait vraiment beaucoup. Elle n'avait toujours pas revu Marcus, mais elle savait que au moment où elle le verrait, il allait regretter son geste, celui de l'avoir électrocuter plus fort pour l'endormir, et de l'avoir fait lui même.

Elle acceptait la punition, elle n'avait aucun problème avec ça, elle assumait les conséquences de ses actes. Par contre elle était un peu moins d'accord avec la décision qu'avait prise Marcus, et elle allait lui faire savoir. Une fois qu'elle serai soigner elle irai mettre la main sur lui pour lui dire sa façon de penser... Après tout ce qui c'était passé hier soir... Il lui avait fait mal...

Mais le destin se chargea pour elle d'amener Marcus Kane à elle, et elle ruminai déjà ce qu'elle allait lui faire subir... Il chassa bien vite son assistant, le ton était sans appel et Abby lui murmura que ça allait aller et qu'il pouvait les laisser tous les deux. Marcus fuyait son regard, dès que l'assistant était sortit, il ne la regardait plus, alors qu'elle le fusillait, il s'excusait... Elle se leva, si il s'excusait pour la punition il n'avait pas à le faire... Mais si c'était pour le reste désoler n'était pas suffisant, loin de là...

"Désolé ?" Elle se leva et s'approcha de lui. "J'assume les conséquences de mon acte..." Elle lui releva la tête sans aucune douceur. "Par contre pour le reste ça va pas être suffisant..."

Et elle abattit son poing sur son visage le frappant assez fort. Il vacilla un instant. Mais elle ça lui faisait un bien fou...

Spoiler:

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De toutes les possibilités que Kane s’était imaginé, celle de voir Abigail le frapper était loin, bien loin derrière toutes les autres. Il avait naïvement pensé qu’ils avaient dépassé cela depuis longtemps, mais de toute évidence, son jugement à ce sujet était à revoir. Davantage surpris que réellement emporté par sa force, Kane chancela et trouva appuis sur le premier lit qui lui tomba sous la main. Abasourdi, son esprit peinait à accepter ce qu’il venait de se passer … Abby venait-elle vraiment de le frapper ? Instinctivement, il porta sa main vers son nez. Il n’y avait pas de sang, mais Griffin n’y était pas aller de main morte.

Kane se redressa presque difficilement, non pas physiquement blessé, mais mentalement subjugué parce qui venait de se passer. Il ne savait pas vraiment pourquoi Abigail l’avait frappé ni ce qui l’avait poussé à agir si désespérément, et en croisant de nouveau son regard, il comprit qu’il aurait bien du mal à rattraper ça. Une infinitude de raison pouvait pousser Abby à le haïr comme ça, et l’espace d’un instant, Marcus se revit sur l’Arche, quelques mois auparavant. Les choses ne changeraient jamais, finalement … il semblait destiné à la décevoir jusqu’à la fin. En d’autres circonstances, Kane aurait pu combattre ça, mais aujourd’hui, là, tout de suite, il n’en avait pas la force … ni le temps. Obtenir le pardon d’Abigail Griffin était un luxe qui lui paraissait bien lointain désormais.

« — Le reste ? » lui demanda-t-il instinctivement, puisqu’il ne comprenait pas de quoi elle parlait … mais bien vite, Kane se reprit et se rappela la raison de sa venue. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et enchaîna « Je ne sais pas exactement pourquoi tu m’en veux le plus mais, tu sais quoi ? Ça ne fait rien » affirma-t-il « Je suis désolé si je t’ai déçu encore une fois, mais on a pas le temps pour ça »

Il s’était relevé tout en parlant. Il se massa un instant à l’endroit où Abby l’avait frappé, tentant d’atténuer la douleur d’une manière ou d’une autre. Pendant un instant, le silence les sépara. Dans le regard de Marcus se lisait un sentiment sincère d’incompréhension, doublé d’une résignation volontaire. Il ne mentait pas : Kane ne s’était pas une seule seconde imaginée que son choix de la rendre inconsciente avait pu la blesser. Il avait cru bien faire, comme toujours ; mais Marcus était las de s’excuser pour les mauvais choix qu’il faisait. Abby ne lui laissait aucun répit et ne lui pardonnait aucun faux pas, des faux pas que Kane n’avait pas le temps de réparer.

« — Je ne suis pas venu pour chercher ton pardon » affirma-t-il. Cette quête, il se la laissait pour plus tard, lorsque les heures seraient moins graves et les jours plus paisibles … si d’aventure cela arrivait un jour. Marcus avait toujours fait le choix de privilégier son peuple à sa personne et c’était ce qu’il comptait faire aujourd’hui : il avait le choix entre perdre son temps à se faire – encore une fois – pardonner et agir pour le bien de son peuple. Marcus aimait Abigail Griffin, mais il était Chancelier … aujourd’hui, il devait faire choisir entre elle et son peuple, et il choisissait son peuple, parce que c’était ce qu’on attendait de lui « Je suis venu pour te dire que je partais » déclara-t-il.

Il espérait que le choc de la nouvelle et le suspens qui s’en suivrait attirerait suffisamment son attention pour la détacher un instant de cette rancœur qui la rendait inapte à recevoir l’information qu’il était venu lui donner. Il ne partait pas n’importe où, ni avec n’importe qui, et il y avait suffisamment réfléchis pour savoir qu’il ne reviendrait peut-être pas. C’était un risque qu’il était prêt à courir si cela pouvait leur donner une chance d’avoir une vie meilleure.

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Ft Marcus Kane

Il osait lui demander pourquoi elle était fâchée... C'est un comble, elle était déjà assez énervée comme cela, et lui il cherchait à le faire encore plus. Elle avait mal, elle était blessée dans son fort intérieur et Macrus n'arrangeait pas les choses...

"Tu oses me demander le reste ?" Elle le fixait droit dans les yeux. "Tu as oser prendre la matraque et augmenter sa force, tu m'as fait encore plus mal, tu m'as empêché de rester droite et fière et d'affronter la punition jusqu'au bout et tu te demandes encore pourquoi je t'en veux ?!" Elle insistait bien sur chaque uns de ses mots. "Évidement que tu m'as déçu... Après tout ce que je t'ai raconter hier soir... J'espérais que tu ai au moins la décence de ne pas m'infliger toi même cette foutue punition !"

La colère était percevable dans sa voix, elle était très énervée, mais comme d'habitude elle finirait pas lui pardonner cela, après tout ce qu'ils avaient vécu, ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre, ils étaient liés... Elle lui tourna le dos ignorant la douleur qui lui passa dans tout le corps... Elle avait très mal et elle allait mettre plusieurs jours pour s'en remettre, c'était difficile, mais la douleur à qu'elle avait dans son cœur, elle mettrait plus de temps à partir...

"Comment ça tu pars ? Où ? Pourquoi ?" Elle ne pouvait pas s'empêcher de poser toutes ses questions. "Tu pars quand ?"

Elle se retourna de nouveau rapidement pour lui faire face et ne pu retenir le petit cris de douleur qui lui échappa...

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C'était donc cela plus que le reste …

Dire qu'il avait hésité n'aurait pas tout à fait été exacte … en vérité, il n'avait pas hésité suffisamment longtemps pour pouvoir le dire : Kane avait agi sur l'instant T, sans penser aux conséquences. Lui qui avait toujours été prévoyant avait agi impulsivement, presque instinctivement. Il n'était pas certain d'être capable d'expliquer avec clarté les raisons de cette décision qui pouvaient paraître quelque peu … barbares et sadiques.

« — Je ne pouvais pas laisser quelqu'un d'autre le faire à ma place » déclara simplement Marcus. Cette fois, Kane n'avait pas le sentiment de s'être trahis … contrairement à d'autres fois, Marcus n'avait pas hésité à le faire et n'avait même pas pris le temps de réfléchir aux conséquences ni à ce qu'en penserait Abby. Sur le coup, Marcus avait été égoïste, mais ce n'était pas par vice … il avait laissé ses sentiments prendre le dessus et dicter sa conduite. Ces instants, dans sa vie, avaient été rares … le dernier datait du jour où il avait accepté de se prendre un coup de matraque pour permettre à Callie et Raven de s'échapper. Regarder Byrne infliger à Abigail la sentence prononcée avait été au-dessus de ses forces … personne n'avait le droit de toucher à Abigail Griffin et ce sentiment quelque peu possessif s'était décuplé depuis leur discussion d'hier soir. Lui vivant, personne n'aurait plus jamais le droit de lui faire du mal. Il ne pouvait, cependant, pas la protéger de lui-même : il n'avait pas la naïveté de croire qu'il ne la blesserait plus jamais, alors Marcus avait passé un accord avec lui-même : c'était lui, ou personne.

Comme il ne parvenait pas à trouver les mots pour le lui dire, Marcus préféra rester silencieux, accusant ses paroles et ses reproches. Il n'avait pas l'intention de s'excuser pour cela et savait que ce refus ne manquerait pas de lui causer du tort. S'excuser, s'était admettre que l'on s'était trompé, or Marcus n'avait pas ce sentiment. Il avait obéi à son instinct, à cette partie de lui-même qui le rendait humain … c'était l'affection qu'il lui portait qui l'avait fait agir ainsi et Kane ne s'excuserait jamais pour cela.

Lorsque Abigail se leva et qu'elle lui tourna le dos, le cœur de Marcus se souleva lorsque ses yeux se posèrent sur les marques que la matraque avait laissées. Sa mâchoire se serra lorsqu'elle chancela, mais quelque chose au fond de lui le retint de s'approcher d'elle … cette fois, ce n'était pas l'instinct, mais bien l'appréhension. Il ne voulait pas prendre le risque de se faire rejeter, alors il ne tenta rien, rien d'autre que des paroles.

« — Tu ferais mieux de te rassoir » déclara-t-il. Il n'était pas certain de pouvoir l'adoucir aujourd'hui : ses blessures étaient trop fraiches et sa rancœur trop profonde pour lui laisser une telle félicité. Il préférait garder son énergie et son temps pour lui expliquer la véritable raison de sa visite. Kane avait toujours privilégié le bien commun au sien et aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle « Je pars rencontrer le commandant des natifs, demain matin. La prisonnière va m'y conduire » expliqua-t-il « J'espère pouvoir négocier une trêve entre nos deux peuples, et ramener ta fille et les autres jeunes au campement » Marcus avait dit ça d'une traite, sans prendre le temps de respirer « Je ne reviendrai pas sans eux, ni sans une trêve » affirma-t-il finalement.

Il ne disait pas cela pour l’amadouer ni pour s’en faire pardonner : Kane y avait réfléchi longuement et cela n’avait rien à voir avec Abigail. Marcus s’était rapidement rendu à l’évidence qu’ils ne pourraient pas survivre sur Terre sans une paix avec les Natifs. Ils n’avaient pas survécu tout ce temps pour voir l’humanité s’entretuer pour une histoire de territoire ou il ne savait quoi … il devait y avoir une autre solution, une solution meilleure. Kane pensait l’avoir trouvé et ne voulait pas en découdre … avaient-ils le choix de toute façon ? Ils n’avaient militairement pas la force de s’attaquer au campement des Natifs et même s’ils le faisaient, rien ne leur certifiait qu’ils récupèreraient les prisonniers sains et saufs. A ce jour, une visite diplomatique était la meilleure solution, même si cela impliquait des risques non négligeables.

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Elle secouât la tête mais ne dit rien, il avait préféré le faire lui même, mais elle aurai préféré voir quelqu'un d'autre le faire, le fait que ça soit lui l'a blessée encore un peu plus... Mais c'était sa décision et après tout dans quelques jours cela serai oublier et ils serai amis comme avant...

Mais pour le moment Marcus allait partir il allait la laisser seule, et elle n'avait pas envie. Elle se remis sur le lit de nouveau, assise, comme il lui avait conseillé, et puis ses jambes tremblaient encore un peu. Elle assimila ce qu'il disait, mais ne voulait pas le comprendre, le réaliser, même si, l'attention était bonne, ramener les jeunes et surtout sa fille, Abby ne pût s’empêcher de se dire que c'était une très mauvaise idée...

"C'est pas une bonne idée..." Elle marqua une pause... "Mais... Je serai heureuse que tu ramènes Clarke et les autres à la maison..."

Elle ne savait pas trop ce qu'elle disait, mais elle savait qu'il ne changerait pas d'avis, cette mission était dangereuse, et elle ne pouvait pas le laisser y allez seul. Il lui fallait un médecin avec lui et elle était déterminée à venir avec lui, qu'importe ce qu'il pensait elle allait partir avec lui, il pourrait ce blesser ou pire et il faudrait un, ou plutôt une dans son cas, médecin pour soigner les éventuelles blessures.

"Je viens avec toi !" Affirma t'elle descendant de nouveau du lit ou elle avait été soignée...

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Abby semblait avoir lâchée l’affaire concernant cette histoire de matraque et de choix et Kane s’en étonna … avait-elle compris ce qu’il avait cru ne pas pouvoir lui faire comprendre ? Marcus n’en savait rien, mais désormais Abigail paraissait davantage préoccupée par ce qu’il venait de lui dire que par ce qui s’était passé quelques heures plus tôt. S’il se retenait de se féliciter d’avoir ainsi détourner l’attention, il savait que ce n’était que partie remise et que tôt ou tard, cela finirait par revenir sur le tapis … ou pas ; après tout, il n’était jamais certain de rien avec Abigail Griffin.

Si l’idée de ramener Clarke semblait lui plaire – quoi de plus naturel – ce que cela semblait impliquer, en revanche, freinait son enjouement pour la chose : visiblement, son idée ne lui plaisait pas. Marcus n’était pas certain de savoir ce qui l’embêtait le plus … tout autant qu’elle, il avait conscience du danger et des risques, mais à son sens, le jeu en valait bien la chandelle.

« — Au contraire, c’est la meilleure qu’on ait » lui répondit simplement Marcus « C’est notre seule chance, en réalité » ajouta-t-il. Inquiéter Abigail concernant leur infériorité numérique n’était pas dans ses plans … il savait que si une guerre devait éclater entre les Natifs et l’Arche, la puissance de leur armement ferait d’eux les vainqueurs, mais à quel prix ? Si une guerre devait éclater, jamais ils ne reverraient Clarke ni les jeunes capturés par l’ennemi : leur seule solution résidait dans la mise en place d’une trêve.

Furtivement, Marcus ne put s’empêcher de sourire en entendant Abigail dire qu’elle l’accompagnerait … cette fois, il s’y était attendu, non pas parce qu’elle était prévisible, mais parce qu’il la connaissait. Elle avait beau lui en vouloir, elle lui restait loyale et dévouée, non pas par dévotion, mais par affection. Abigail Griffin n’était pas toujours d’accord avec lui, mais quelque part, elle finissait toujours par lui offrir son soutien d’une manière ou d’une autre. Cette fois, cependant, Kane ne pouvait se résoudre à le lui permettre : le risque qu’il prenait, il voulait le prendre seul. Si d’aventure les choses venaient à mal tourner, le Camp Exodus avait besoin de quelqu’un pour prendre la relève et pour le guider. Aux yeux de Kane, personne n’était plus disposé à remplir ce rôle qu’Abigail Griffin.

« — Non, toi, tu restes ici » déclara-t-il « J’ai besoin de toi ici » affirma l’ancien Conseiller. Et parce qu’il trouvait ses propos un peu trop personnels, il se reprit « Notre peuple a besoin de toi ici »

Comme pour lui montrer sa détermination, Abigail s’était levée, mais cela ne fit pas flancher Marcus qui avait pris sa décision bien avant sa venue dans la tente : il n’avait pas l’intention d’emmener Abby avec lui. Le Camp Exodus avait besoin d’un médecin, de quelqu’un en qui il avait confiance … les Natifs, eux, avaient besoin d’un chef de guerre, d’un politicien, de quelqu’un qui était en mesure de prendre des décisions au nom de son peuple. Abby avait des qualités, mais Kane préférait les mettre en œuvre pour le campement. Dire qu’il préférait savoir Abby en sécurité dans le campement n’aurait pas été tout à fait tort non plus …

« — Si les choses tournent mal, notre peuple aura besoin de quelqu’un pour reprendre la main » affirma-t-il finalement. Marcus ne fermait les yeux sur aucune éventualité … il savait qu’il y avait un risque pour lui de ne pas revenir, et en bon visionnaire Kane y avait pensé. Il savait déjà qui prendrait sa suite, et qui le remplacerait durant son absence.

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Ft Marcus Kane

Non non et non elle ne pouvait pas rester là, et il ne pouvait pas la forcer... On as pas besoin d'elle ici, il y a d'autre personnes qui peuvent gérer l'infirmerie, et puis elle n'est pas forcément très efficace en ce moment.

"Non je viens, les autres médecins peuvent gérer l'infirmerie."

Elle connaissait le danger, mais elle ne pouvait pas laisser Marcus partir seul, surtout pour aller chercher sa fille, c'était de sa fille dont il s’agissait, elle lui manquait et voulait pouvoir la revoir, la serrer dans ses bras, et surtout, elle avait l'impression qu'elle ne pouvait pas attendre, et aussi que si elle restait seule là elle n'allait pas s'en sortir, elle avait besoin de soutien, et Marcus était un pilier, sans lui elle allait peut être s’effondrer et elle avait peur de ne pas y arriver, d'avoir trop de travail...

Mais la suite de ses paroles la firent réfléchir, si ça tourne mal, non ça ne pouvait pas tourner mal, elle ne pouvait pas imaginer ne pas le revoir, jamais, elle avait besoin de lui et si elle le perdait, elle ne s'en remettrai jamais, déjà que sa relation avec Clarke n'était pas terrible... Elle devait se réconcilier avec sa fille, mais elle ignorait où elle était, et si Marcus partait elle ne savait où sans revenir, elle ne savait pas ce qu'elle allait devenir...

"Non ça ne va pas tourner mal, j'ai besoin de toi ici..." Elle soupira doucement, triste... Elle savait qu'elle allait devoir le laisser partir...

Spoiler:

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Avait-il espérer voir Abigail capituler aussi rapidement ? Bien sûr que non. Il la connaissait depuis le temps et savait que lorsqu’elle avait une idée en tête, rien n’était en mesure de la faire changer d’avis. Marcus ne put empêcher un sourire de se dessiner furtivement sur le coin de ses lèvres. Il aurait pu lui répondre de nouveau non, mais cela n’aurait pas servis à grand-chose et il le savait. Au lieu de cela, Kane usa d’une autre stratégie.

« — Tu as raison, les autres médecins peuvent gérer l’infirmerie » concéda Marcus. Sur ce point elle avait raison : même si Kane reconnaissait ses talents de médecin, elle n’était pas la seule à savoir soigner les gens … mais elle était bien la seule à avoir la confiance de Marcus Kane « Le Camp Exodus n’aura pas besoin de tes talents de médecin … » ajouta-t-il « … il aura besoin de plus que ça » Il resta un instant en suspens sur cette phrase, car il savait qu’il avait désormais toute son attention. Kane perçut le temps se suspendre un instant comme un rapace s’apprêtant à piquer « Je veux que tu sois plus que ça » Il avait envie de lui dire qu’elle n’avait pas besoin de lui, qu’elle avait toujours réussi sans lui et qu’elle continuerait de le faire quoi qu’il arrive. Elle avait toujours fait les bons choix sans lui, même lorsque tout portait à croire le contraire. Non, pour être ce que Marcus attendait d’elle, Abigail Griffin n’avait pas besoin de lui, n’avait jamais eu besoin de lui « Je veux que tu sois Chancelière » déclara-t-il finalement.

Il savait que ses mots chambouleraient beaucoup de choses, mais il savait aussi que c’était le bon choix. Kane n‘avait confiance en personne d’autres dans ce campement, et personne d’autre n’était autant faite pour ce rôle qu’elle. Sur l’Arche, bien des choses auraient pu être évité s’ils avaient accepté de la suivre … elle n’était peut-être pas parfaite, mais personne ne l’était jamais.

« — Je veux que tu sois Chancelière, et je veux que tu me prennes deux poches de sang pour les réserves. Ce seront mes derniers ordres en tant que Chancelier » affirma enfin Marcus. Il avait planté son regard dans le sien, comme lorsqu’il lui disait quelque chose d’important et qui comptait vraiment pour lui. Kane ne lui demandait pas d’être Chancelière pour se faire pardonner, ni pour s’en faire davantage aimer … il le faisait parce qu’il savait que c’était le meilleur choix qui s’offrait à eux, à lui. Comme pour illustrer ses dires, il posa le pin’s sur la table, devant Abby. Il savait qu’il laissait le Camp Exodus entre de bonnes mains, quant au sang … pour l’heure, ils n’étaient que deux à avoir la mutation et ne pouvait se résoudre à quitter le campement sans donner à Octavia une roue de secours. S’il ne revenait pas, Abby et les autres médecins auraient au moins ces deux poches en réserve, au cas où. En attendant la réponse d’Abigail, le cœur de Marcus se suspendit. Il espérait la voir accepter car il n’avait pas de plan B.

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Ok, si elle c'était attendu à cela... Elle trembla légèrement, elle devait se reprendre... Elle n'avait pas le choix de le laisser partir, elle l'avait bien compris, mais il allait également la laisser ici, derrière lui. Ce n'était pas de la médecin dont il avait besoin ici, mais d'Abigail Griffin, celle qui avait été la conseillère, celle qui pourrait diriger et aider leur peuple...

"Je ... Je sais pas quoi dire... C'est un énorme changement..."

Es ce que c'était le bon choix ? Elle se le demandai, mais Marcus semblait avoir confiance en elle, mais elle avait elle suffisamment confiance en elle pour assurer ce rôle ? Elle n'était pas sûr d'être la mieux placée... Mais Marcus semblait déterminé... Il posa le pin devant elle et elle l'observa, pesant le pour et le contre, elle hésitait, c'était vrai, mais finalement elle allait le faire...

"D'accord, je vais le faire. J'accepte de devenir chancelière."

Elle prit doucement le pin qu'elle fit rouler entre ses doigts, alors que Marcus proposa de faire des réserves de son sang. Elle soupira de nouveau et posa le pin sur une table à côté d'elle, elle regarda Marcus.

"Installes toi. Je vais chercher mon matériel"

Elle s'éloigna un peu tournant son dos à Marcus, elle n'avait toujours pas changer de T-shirt et on voyait les marque rouges laisser par la matraque électrique. Elle soupira elle allait doucement car son dos tirait un peu. Elle prit le matériel avant de revenir vers Marcus.

"Tu es près ? Je peux mettre en place ?"

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Elle ne savait pas quoi dire ? Marcus avait envie de lui dire d’accepter, de simplement répondre oui, mais il ne voulait pas la brusquer ni la contraindre. Ce devait être son choix à elle et non le sien, car à la fin, c’était elle qui devrait y faire face … seule. Kane espérait qu’elle accepterait, mais il comprendrait aussi en cas de refus : il connaissait le poids de la couronne et de ses contraintes bien plus nombreuses que ses maigres avantages. Préférant lui laisser un peu de temps, Kane la laissa réfléchir … bien sûr qu’il s’agissait d’un énorme changement, et cela en choquerait plus d’un : elle avait enfreint la loi, et il la faisait Chancelière ? C’était à n’y rien comprendre, mais Marcus faisait confiance à Abigail pour prouver à tous qu’il faisait le bon choix. Des certitudes comme celle-là, Marcus n’en avait pas souvent, mais cette fois, il était sûr de lui. Sûr et certain.

Elle accepta finalement et Marcus ne put empêcher un sourire de s’esquisser sur le coin de ses lèvres. Son cœur s’allégea et même s’il n’oubliait pas ce qui venait de se passer quelques heures plus tôt, il sentit que les choses ne pouvaient qu’aller mieux après cela. Ils avaient touché le fond et remontaient désormais, comme deux bulles d’air au fond de l’océan.

« — Merci » lui répondit simplement Marcus. Dans son regard se lisait toute sa gratitude … grâce à elle, il partirait serein avec la certitude que le campement serait bien guidé ; c’était un luxe qu’elle était la seule à pouvoir lui offrir.

Quand à cette histoire de sang, elle semblait motivée à le faire maintenant et Marcus ne la contraria pas … jusqu’à ce que ses yeux se posent de nouveau sur le bas de son dos et sur les marques qu’il avait lui-même laissé. Son cœur se serra et le ramena à la réalité, tandis qu’elle partait chercher le matériel nécessaire.

« — On n’est pas obligé de faire ça maintenant » affirma Marcus en l’interpellant doucement « On peut le faire plus tard dans la soirée » proposa-t-il « Tu devrais te reposer »

Ils avaient encore un peu de temps, après tout … après ce qui c’était passé, elle avait bien le droit de s’accorder un peu de temps ; à sa place, c’était ce qu’il aurait fait. Elle donnait tellement aux autres sans ne jamais rien s’accorder à elle que Marcus avait l’impression de devoir penser pour elle. Peut-être la protégeait-il un peu trop, peut-être pas … Kane était comme ça : il avait si peu de chose dans la vie qu’il avait tendance à surprotéger le peu qu’il avait, et Abby ne faisait pas exception à la règle.

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Ft Marcus Kane

Non, non pas de repos, pensa t'elle, pas maintenant. Autant tout faire, il était là et avec elle et elle elle ne voulait pas vraiment le laisser partir elle sentait les problèmes venir et elle n'avait pas besoin de le perdre lui aussi... Il était vraiment tout ce qui lui restait... Elle ne savait pas où sa fille se trouvait, et sa meilleure amie était morte, oui il ne lui restait que lui et il allait la laisser seule, elle allait être seule dans ce camp avec ses angoisses...

"Non non ça va j'ai... J'ai pas besoin de repos... Je me reposerai après et tu es là alors autant le faire... Puis toi aussi tu devras te reposer un peu après, je peux pas le faire plus tard, il faudra que tu sois en pleine forme pour partir..."

Elle restait le plus calme possible, elle ne voulait pas lui montrer qu'elle n'était pas très bien à l'idée qu'il parte et qu'il la laisse seule, elle évitait de s'agiter un peu trop pour ne pas lui donner d'indice, elle devait rester calme pour faire au mieux son travail, et puis le matériel était là elle était prête à le faire, elle se reposerai après, elle prendrait le temps de le faire.

"Installes toi s'il te plait, je veux pas que tu me fasses un malaise avant de partir... Quand tu es près tu me le diras je mettrais en place pour récupérer le sang d'accord..."

Elle n'ajouta pas qu'elle allait rester, de toute façon c'était impliqué et puis ça lui ferai du bien d'être avec lui encore un peu... Elle se reposerai après, une fois qu'il serai partit, enfin elle essayerai... Parce que elle n'était pas vraiment sur d'y arriver...

"Je me reposerai après promis Marcus" Elle lui fit un petit sourire puis agita l'aiguille pour lui montrer qu'elle était motivé à le faire maintenant.

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Marcus ne résista pas face à la détermination d’Abigail. Il avait appris, avec le temps, qu’il était certaines batailles qui ne valaient même pas la peine d’être engagées et celle-ci en faisait partie. Elle en faisait partie, parce qu’il savait qu’ils auraient bien d’autres occasions de s’opposer ; Marcus faisait confiance au destin pour cela et ne voulait pas gâcher son temps aussi bêtement. D’un signe de tête, il montra à Abby qu’il se pliait à sa volonté, ou du moins à son argumentation … parce qu’elle avait bien raison, dans le fond : mieux valait le faire tout de suite. Attendre, c’était prendre le risque de ne pas pouvoir le faire, ou de le faire trop tard. Kane avait besoin de toutes ses facultés pour partir et ne pas y faire attention était de l’inconscience. Personne – pas même lui-même – ne savait ce qui l’attendait et dans le doute, il devait être prêt pour le pire.

Sans discuter davantage, Marcus s’installa sur la première chaise qui se présenta devant lui. Il observa Abby se préparer avec une fascination qu’il tentait de garder mesurer … il se rendait compte qu’il ne l’avait jamais vraiment regardé. Comme beaucoup de gens, il ne faisait que voir les choses, sans prendre le temps de les observer, de s’en inspirer. Pour comprendre les choses il fallait les connaître, et pour les connaître il fallait prendre le temps. Kane ne l’avait jamais pris et s’était toujours servis de son expérience avec elle pour faire tourner les choses, mais un jour cela ne suffirait plus et il le savait. Abigail Griffin était comme un livre pour lui : il connaissait la page de garde et le résumé par cœur mais n’avait jamais pris le temps de le lire vraiment. Lorsque les jours seraient plus favorables, il savait que cela viendrait ; mais finalement il commençait à craindre de ne jamais voir venir ces jours.

Lorsque Abigail installa l’aiguille, Kane la sentit s’enfoncer dans son bras. Il resta silencieux, de peur de déconcentrer Abby, mais aussi parce qu’il ne savait pas quoi lui dire … qu’avait-il de plus à lui dire, de toute façon ? Rien qui ne concernait ce qui se passait actuellement. Marcus lui avait déjà dit ce qu’il avait sur le cœur, ou presque … il repensa à ce qu’ils s’étaient dit hier soir et à la probabilité de ne pas revenir de cette mission plus que risquée, et quelque chose en lui lui fit sauter le pas.

« — Abby je … je t’ai dit hier qu’il ne devait plus y avoir de secrets entre nous » déclara Marcus en rompait presque soudainement le silence « Il est temps pour moi de respecter ça » affirma-t-il.

Il ne savait pas vraiment pourquoi il se décidait à lui dire ça maintenant. Marcus profitait d’un élan venu d’il ne savait où pour partager avec elle le seul secret qu’il avait jamais eu … à cette idée, son cœur s’emballa un instant. Kane aurait pu garder ça pour lui, mais quelque chose au fond de lui se refusait à emporter cette information dans la tombe. Le risque de ne pas revenir n’était pas un problème pour lui … tant qu’il savait que ceux à qui il tenait étaient en sécurité et qu’ils y avaient des gens pour veiller sur eux. Du regard, il vérifia qu’ils étaient seuls et que personne d’autre qu’Abigail entendrait ce qu’il s’apprêtait à dire.

« — Si jamais je ne revenais pas, prend soin de Bellamy et Octavia » lui demanda Marcus « Ils sont plus que de simples délinquants pour moi » Marcus buta un instant. Il avait beau avoir changer, une partie de lui-même se refusait toujours à l’accepter ; et le dire rendait la chose encore plus réelle. Le dire à Abigail rendait la chose officielle et c’était un pas qu’il n’était pas certain de vouloir faire « J’ai vécu 16 ans sans le savoir, mais Octavia est … » Il s’arrêta encore une fois. Les mots pesaient dans son cœur comme des pierres trop lourdes « Enfin … c’est ma fille » lâcha-t-il enfin.

Il perçu son cœur arrêter de battre un instant, tandis que son regard se fixa sur le visage d’Abigail, cherchant avec appréhension la moindre de ses réactions. Il s’en rendait compte maintenant que c’était dit : il avait peur de sa réaction, de ce qu’elle dirait, de ce qu’elle penserait. Marcus n’avait jamais voulu ce qui lui était arrivé : cette histoire lui était tombé dessus comme ça et Abigail l’apprenait aujourd’hui de la même manière qu’il l’avait lui-même apprise. Parce qu’il avait peur de sa réponse, il enchaîna.

« — Je ne veux pas qu’elle le sache, mais je serai plus serein si je sais que quelqu’un veille sur elle, sur eux » avoua-t-il. Bellamy n’était peut-être pas son fils, mais cela n’avait pas beaucoup d’importance pour lui. Ce qui s’était passé avec Aurora était tragique et même s’il se répétait chaque jour qu’il n’était pas responsable de ce qui était arrivé, en lui demeurait un sentiment tenace, celui d’avoir bien malgré lui joué un rôle dans cette tragédie. Désormais, il se sentait responsable de Bellamy autant que d’Octavia car sans lui, le jeune homme aurait encore sa mère. Parce qu’il ne pouvait l’éviter plus longtemps, Marcus leva les yeux vers le regard d’Abigail. Pour la première fois de sa vie, il n’avait aucune idée de comment elle réagirait.

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Marcus fini par céder, et il s'installa sur une chaise. Elle prépara alors tout ce dont elle avait besoin, mettant en place la première poche qui allait récolter le sang de Marcus. Elle sentait son regard sur elle, mais elle essayait de faire abstraction de ça pour rester le plus concentrée possible.

Elle piqua alors dans le bras de Marcus une aiguille et s'assura qu'elle était bien mise en place et qu'elle n'allait pas bouger. Elle fit le nécessaire pour la maintenir en place avant d'ouvrir le flux et elle observa le sang quitter le corps de Marcus pour aller dans la poche. Elle reposa ce dont elle n'avait plus besoin avant d'aller chercher une autre chaise et de s’asseoir sur celle ci. Elle grimaça légèrement car son dos la tirait.

Marcus revint sur ses paroles de la veille au soir et Abby ne pus s'empêcher de frissonner. Parce que elle se rappelait la soirée, mais aussi parce que elle avait peur de ce qu'il allait lui révéler... Elle s'imaginait tout, absolument tout, ses théories étaient toutes plus folles les unes que les autres, mais elle ne c'était pas préparer à la révélation qu'il allait lui faire...

Au départ elle n'arrivait pas à réaliser, mais après elle faisait les liens automatiquement, réalisant petit à petit la vérité... Marcus avait un enfant, et cet enfant s'appelait Octavia Blake. Abby avait du mal à réaliser, elle ne disait pas un mot, partager entre la surprise, et autre chose qu'elle n'arrivait pas à vraiment définir... Ce n'était pas de la colère, mais il lui avait mentit hier soir, et lors de la transfusion de Octavia, mais quelque part elle pouvait le comprendre, parce que il ne le savait pas depuis longtemps, et aussi qu'il ne voulait pas vraiment le crier sur tous les toits... Il était d'un côté normal qu'il est voulu le garder, la nouvelle n'avait pas été facile pour lui... Mais de l'autre elle était déçue de son manque de confiance en elle, mais finalement elle comprenait quand même qu'il est voulu garder le secret...

"Merci de me l'avoir dit." Elle posa une main sur son bras qui n'était pas relier à la poche de sang. "Je te promets que je veillerais sur eux pour toi. Et que je de dirais rien à Octavia. Tu peux me faire confiance." Elle caressa doucement son bras.

Elle regarda la poche de sang, désormais remplie et arrêtât le flux de sang, avec tout ça le temps était passé vite, elle s'en était même pas aperçue. Elle retira doucement la poche qu'elle ferma avec précaution et qu'elle posa sur la petite table avec ses outils avant de mettre en place la deuxième poche et d'ouvrir à nouveau le flux de sang. Elle s'assit de nouveau doucement sur la chaise et écrit sur l'étiquette mise sur la première poche le groupe sanguin de Marcus. Elle le regarda et lui sourit.

"Tout va bien Marcus ?"

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Kane ne comprenait pas toujours Abigail : elle était capable de s'énerver pour quelque chose qui lui paraissait – à lui – futile et de garder son calme dans les situations les plus inattendues ; celle-ci en faisait partie. De la part d'Abby, Marcus s'était attendu à tout, sauf à cela … ce qu'il venait de lui dire impliquait tellement de choses : il s'en était fait toute une montagne, alors qu'elle acceptait tout simplement le fait comme si elle l'avait toujours su. C'était inquiétant et rassurant à la fois et Marcus ne savait pas trop quoi en penser. Abby lui cachait-elle quelque chose ? Avait-elle une idée derrière la tête ? L'ancien Conseiller sentait son sang quitter ses veines, mais il ne pouvait s'empêcher de laisser son esprit divaguer. Il ne quitta pas Abby des yeux, à la recherche du moindre indice. Lui faire confiance ? Kane lui aurait confier sa vie, mais en cet instant précis, sa confiance était mise à rude épreuve. Il connaissait Abigail, et Abigail le connaissait … elle savait qu'ils étaient aussi têtus l'un que l'autre et que la seule manière d'obtenir quelque chose était de la faire dans son dos. Abby n'était pas fourbe mais lorsque quelque chose la tenait à cœur, elle n'hésitait pas à retourner ciel et terre pour l'obtenir. Peut-être faisait-elle croire à Marcus que tout allait bien alors qu'en réalité cela la chamboulait … ou peut-être se faisait-il simplement des idées et qu'il virait à la paranoïa ; il n'avait aucun moyen de le savoir vraiment.

« — Abby, regarde-moi » lui demanda Marcus, trop peu convaincu. Dans son regard se lisait toute son inquiétude « Jure-moi que tu ne lui diras rien » Sa promesse lui avait paru trop rapide et trop naturelle pour être sincère. Abigail devait comprendre que ce n'était pas là une information qu'il fallait prendre à la légère … Kane avait eu le temps d'y réfléchir et avait fini par conclure qu'il était préférable que les Blake n'aient jamais connaissance de cette vérité. Est-ce qu'il avait honte ? Non, pas vraiment … c'était plus compliqué que cela. En vérité, ne jamais la dévoiler était plus simple pour tout le monde et il le savait. Il avait déjà du mal à gagner l'allégeance de Bellamy …

Bientôt, la première poche fut remplie. Prélever une deuxième poche de sang n'était pas conventionnel mais Kane avait bien peu d'intérêt pour ce genre de détails, surtout lorsque les potentielles conséquences le concernaient lui et lui seul. Il serait fatigué et voilà tout ; il s'en remettrait, comme toujours.

« — Continue » lui répondit simplement Marcus. Il était pâle mais restait vif, c'était tout ce qui comptait « Laisse-moi profiter de mes derniers instants d'autorité légitimes sur toi » lui dit-il en lui souriant, amusé. Marcus n'avait jamais prétendu avoir une quelconque autorité sur Abigail et l'un comme l'autre le savaient, il trouvait juste la situation propice pour une telle remarque. Bientôt, Abby serait Chancelière et aurait tout le loisir de faire ce qu'elle voulait de cette autorité nouvelle … il lui faisait confiance pour en user avec parcimonie et sagesse. Le peuple aussi lui faisait confiance, Marcus n'aurait pas pu faire meilleur choix.

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Elle n'avait pas réagit violemment parce que elle était surprise, mais c'était comme si elle s'y était attendu... Elle n'avait pas eu le temps de faire les recherches pour savoir si c'était possible, mais cela l'avait intriguée et elle c'était préparer à cette éventualités, alors elle n'avait pas réagit violemment car quelque part elle y était préparée et elle préférait qu'il lui est dit plutôt qu'elle le découvre elle même...

Elle regarda Marcus droit dans les yeux à ça demande il doutait d'elle, mais jamais elle ne dirait rien à Octavia, c'était pas son rôle...

"Je te jures, Marcus que je ne dirais rien. Ton secret est en sécurité avec moi. Et puis ce n'est pas à moi de lui dire mais à toi, quand tu seras près à le faire... Et si jamais tu as besoin de moi je serai là ce jour là, je serais là pour te soutenir"

Elle lui sourit pour le rassurer, il pouvait lui faire confiance, il pouvait tout lui dire, elle serai là quoi qu'il arrive, sauf si c'était vraiment trop horrible, là elle ne savait pas vraiment comment elle réagirait, mais Marcus était son ami, et plus aussi, mais ça c'était une autre histoire... Et elle serai là pour lui, toujours, peu importe les épreuves, elle serait là.

Marcus était un peu pâle, mais il allait plutôt bien, il allait devoir manger après elle ne le laisserai pas bouger avant un moment... Elle prenait soin de lui, et elle n'allait pas le laisser partir si il devait mettre sa santé en danger. Il partirait une fois en pleine forme, et si il fallait qu'elle l'attache elle le ferait. Elle sourit quand il parla d'autorité sur elle.

"Tu sais bien que tu en a jamais eu. Ça marche pas avec moi, je suis trop têtue."

Elle rigola doucement laissant la deuxième poche de sang ce remplir petit à petit. Une fois fini Abby ferma et récupéra la poche de sang qu'elle posa doucement avant de retirer le matériel du bras de Marcus et d'appuyer une petite compresse pour stopper le sang avant de la fixer doucement.

"Tu as interdiction de bouger pour le moment. Tu vas boire et manger un peu.Je te laisse pas partir tant que tu n'es pas en état de le faire. Si non tu va me faire un malaise sur la route." Elle avait pris un ton autoritaire pour qu'il comprenne qu'elle ne rigolait pas.

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Le serment d’Abigail l’apaisa quelque peu, même s’il savait que rien n’était plus frivole que les mots. Il avait confiance en Abby et croyait en ses promesses, mais tant de choses pouvaient arriver entre maintenant et le moment où il se déciderait à mettre ce secret au grand jour … s’il le faisait un jour ; a ce sujet, rien n’était moins sûr. Les arguments qui l’avaient invité à garder ça pour lui étaient toujours valables et resteraient toujours valable, même ici sur Terre. Tous les mots du monde et tous les regrets ne suffiraient pas à justifier ce qui s’était passé, ni les choix qu’il avait dû faire, ni rien du tout en réalité. Aux yeux de Kane, il était plus simple pour tout le monde – et surtout pour lui – de laisser ce secret enfouis dans le passé … et pourtant, pourtant ne venait-il pas de le partager avec Abigail ? Marcus avait toujours eu cette dualité en lui, cette dualité qui lui rappelait ce vieil adage amérindien : les hommes avaient deux loups en eux et prospérait celui qu’on nourrissait. Le premier représentait la peur, le froid, la facilité, et le second la joie, la bonté et ce qui était juste. Kane s’obstinait à nourrir les deux, si bien qu’aucun des deux ne pouvait réellement prospérer : ils ne faisaient que survivre. Kane avait du mal à se défaire de ses vieilles habitudes et justifiait ça sous le prétexte qu’il avait besoin de temps alors que c’était faux : il avait juste besoin de faire un choix mais rechignait à le faire le bon. Comme toujours.

Il se mit à sourire lorsqu’elle lui rappela qu’il n’avait jamais été en mesure de lui imposer quoi que ce soit … c’était bien vrai, et Marcus savait pourquoi.

« — Tu n'es pas trop têtue, nous sommes juste trop proches » lui répondit Kane, toujours aussi terre à terre. Elle était têtue et obstinée, oui, et il l'était lui aussi …mais ce n'était pas cela qui empêchait Marcus Kane de faire preuve de toute l'autorité dont il était capable à l'égard d'Abigail. Affaire et amitié ne faisait jamais bon ménage … s'il était vrai que le Conseil était resté debout grâce à leur amitié qui les unissait – même dans les moments les plus sombres – cet attachement réciproque avait ses limites et Kane les avait entraperçu depuis longtemps déjà. Aujourd'hui plus que jamais, il savait que s'il devait choisir entre Abigail et son peuple il choisirait Abby, malgré tout ce que cela impliquait. Marcus Kane avait vécu 40 ans pour l'Arche et il n'était pas certain de vouloir vivre 40 autres années similaires « C'est pour ça qu'on ne pourra jamais être objectif l'un envers l'autre » affirma-t-il en lui souriant doucement « Tu seras toujours ma faiblesse et tout le monde le sait » déclara-t-il enfin.

Est-ce que c'était un reproche ? Bien sûr que non, parce qu'aussi paradoxal que cela puisse paraître, Abigail Griffin était également ça plus grande force, mais cela il se garda bien de le dire pour l'instant. Lui-même n'en avait pas encore tout à fait conscience, et ils n'étaient pas prêts pour cela ; ni lui, ni elle, ni eux.

De nouveau, il eut un sourire lorsque Abigail lui interdit de partir sans s'être reposé. Il n'avait pas l'intention de partir tout de suite de toute façon, mais elle s'inquiétait pour lui et cela le toucha … plus que d'habitude.

« — Un malaise est le mieux qui puisse m'arriver » fit remarquer Marcus, un sourire sur le coin des lèvres. Tellement de choses pouvaient lui arriver en chemin, car tellement de variables étaient hors de contrôle. La Native pouvait le mener dans un piège, ils pouvaient se faire attaquer sur la route, tomber dans une embuscade ; les dangers étaient infinis « Je ferai attention, promis » déclara-t-il finalement. Et il avait l'intention de tenir parole, même s'ils n'avaient pas forcément la même conception de faire attention.

Parce qu'il sentait qu'il était temps pour lui de partir, Marcus se leva sans s'attarder davantage. Sa tête tourna mais il tint bon, plus par chance que par réelle résistance. Kane s'arrêta devant l'ancienne Conseillère et la regarda de toute sa hauteur.

« — Abby » l'interpella-t-il doucement, cherchant à attirer un peu plus son attention. Il avait soudainement un air grave. Il fit une courte pause avant de continuer « Sois prudente » lui demanda-t-il alors « Ne fait rien de stupide. Je veux que tu sois là lorsque je reviendrai »

Il ne serait plus là pour surveiller ses arrières, pour la freiner, pour lui faire entendre raison. Il ne pouvait pas l'empêcher d'être qui elle était, mais il craignait qu'elle se mette en danger pour des broutilles. Tout ce qu'il lui demandait, c'était de garder la tête froide … même si cela le concernait lui ou sa fille.

The Price To Pay
Ft Marcus Kane

Oui aussi pensa t'elle, quand il dit qu'ils étaient trop attachés l'un a l'autre, trop proche, et qu'ils ne pouvaient pas être objectif, c'était bien vrai, mais le voir assumer qu'elle était sa faiblesse la toucha. Sa faiblesse, c'était vrai tout comme il était un pilier de sa vie et qu'elle ne pouvait pas le perdre.

Elle grimaça, il venait de raviver la peur qu'elle avait de le perdre, elle ne pouvait pas l'imaginer... Si elle le perdait elle s'écroulerai, elle avait Clarke mais elle n'était pas là... Non elle ne pouvait pas imaginer le perdre.

"Sois prudent et surtout revient moi entier d'accord ?" Elle marqua une pause "J'ai pas envie de te perdre" Elle sourit tristement. "Et promis je ne ferais rien de stupide"

***

Le temps était passé et elle n'allait plus retenir Marcus maintenant il allait être libre de s'en aller. Elle avait retarder le moment le plus possible, mais elle ne pouvait plus le faire, il reprenait des forces et bientôt il pourrait partir pour son expédition... Elle ne voulait pas le laisser faire, mais elle n'avait pas le choix. Elle portait désormais le pin de chancelier, elle l'avait longtemps fait rouler entre ses doigts avant de le mettre sur sa veste. Elle s’approcha de Marcus pour le libérer enfin, malgré le poids qui pesait sur son cœur, elle savait qu'elle devait le faire, et puis avec un peu de chance il ramènerait sa fille à la maison.

"Tu es libre de partir" Elle le regarda se lever. "Sois prudent s'il te plait" Elle s'approcha doucement de lui en posa ses lèvres sur sa joue. "J'ai encore besoin de toi" murmura t'elle.

The Price to Pay

- I know she’s your friend...
- She’s not just my friend

Les minutes s’étiraient comme un jour trop long. Kane les voyait défiler, il voyait chacune d’entre elle passer de l’état de présent à passé, sans avoir la moindre envie de les voir s’arrêter. C’était un luxe qu’il s’octroyait pour la première fois depuis très longtemps : il traînait, il s’accordait du temps, ce temps derrière lequel ils avaient tant couru sur l’Arche. Ici, les choses étaient différentes, tellement différentes qu’il peinait à croire que c’était la même vie, la même réalité. Bientôt, il fut l’heure pour lui de partir et tandis qu’Abby lui demandait d’être prudent, Marcus ne put empêcher un léger sourire de se dessiner sur le coin de ses lèvres … n’avait-il pas toujours été le plus prudent des deux ? Kane avait toujours été pragmatique et ô combien raisonnable, bien plus qu’Abby en réalité. Cependant, Kane comprenait parfaitement le sous-entendu qu’elle souhaitait lui faire passer, cette supplique infime qu’il avait pourtant saisie et comprit. Sans leur discussion de la veille, Marcus n’en aurait peut-être pas été capable, mais à la lumière de ce qu’ils s’étaient dit, Kane n’avait pas besoin de dessin. Il savait et ni l’un ni l’autre n’avait besoin d’en dire davantage.

Abby, pourtant, ne voyait pas vraiment les choses comme ça. Lui qui la connaissait si bien, comment avait-il pu ne pas le prévoir ? Lorsqu’elle déposa ses lèvres sur sa joue, le cœur de Marcus se suspendit un instant. A chaque fois qu’elle faisait ça, Kane avait cette impression étrange, cette sensation d’être amené au bord de cette limite qu’ils ne devaient pas franchir. Il avait ce sentiment de marcher sur des œufs, de s’aventurer sur cette voie houleuse sur laquelle Abby le conduisait à chaque fois en de telles circonstances. Il resta un moment immobile, le cœur en suspens, trop indécis pour prendre une décision … est-ce qu’il devait y répondre ? Qu’attendait-elle en retour ? Il se souvenait avec une distinction particulière de la dernière fois qu’il avait réagis de manière inadéquate et ne souhaitait pas retenter l’expérience. Cette histoire l’avait rendu plus que jamais prudent, peut-être trop … la seule chose dont il était sûr était qu’ils n’étaient pas prêt. Kane s’accrocha à cette idée car le reste était beaucoup trop flou pour s’y aventurer.

Il croisa un instant le regard d’Abby, avant de baisser les yeux.

« — Je sais » répondit-il simplement. Ce n’était pas un Je sais de triomphe, ni un Je sais emplis d’arrogance ; non, elle tenait à lui et il le savait. Il savait que le savoir en péril serait une souffrance bien plus grande que tous les coups de matraques qu’il avait pu lui asséner. Il le savait et tentait de le lui faire comprendre à sa manière, même s’il n’avait jamais été particulièrement doué pour ça. Lorsqu’il releva le regard, il s’attarda dans celui d’Abigail … et ajouta finalement « Moi aussi »

Il partit sans rien faire de plus ou de moins, un peu à contrecœur mais l’esprit serein. Plus que jamais, Marcus était prudent, et surtout, il leur rendait les choses moins dures, moins pénibles. Kane la quitta en lui offrant un sourire, c’était là tout ce qu’il était capable de lui donner … pour l’instant.

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