Lincoln - N'importe qui peut avoir besoin d'aide

Sautant d'arbre en arbre comme un écureuil, je suis des yeux la progression d'un ours brun modifié par Pramfaya. Ce matin en sortant de ma cave j'avais trouvé trois carcasses de cerfs complétements déchiquetés, fait intriguant aucune des bêtes n'avaient servis de repas. Après avoir repéré les traces de l'ours je l'avais pris en chasse pour le tuer avant qu'il ne fasse un autre carnage. Un carquois dans le dos, un arc à la main et une dague au côté sans compter les couteaux dissimulés dans mes bottes en castor, je m'efforce de trouver une manière d'abattre l'animal sans l'énerver ni lui causé de trop grandes douleurs. Je range l'arc dans mon carquois et dégaine ma dague, alors que l'ours s'abreuve à un ruisseau je saute de mon perchoir pour atterrir sur son dos. Dans le même mouvement, je lui enfonce mon poignard sous la mâchoire, la lame pénètre sa chair comme si elle s’enfonçait dans du beurre. L'ours rugit et tressaute pour m'éjecter mais je tiens bon, d'un mouvement du poignet je tourne le poignard dans un bruit de succion et la bête s'écroule dans un dernier râle. Je saute à bas de ma monture improvisé puis essuie le sang de ma lame sur la fourrure du monstre.

Après avoir construit un bûcher à l'aide de bois sec, je verse les entrailles gluantes de l'ours dans les flammes pour les détruire. Je retire la graisse de la peau à l'aide d'un silex puis la récupère dans un flacon, je fais de même avec les griffes. La peau me serait vraiment utile mais je n'ai pas ce qu'il me faut pour l'emporter alors je la découpe en lamelles dont j'enterre une bonne partie. Je range les restantes dans mon carquois. Alors que j'allais jeter la tête dans les flammes, deux hurlements retentissent dans la forêt suivi par des bruits de bagarre. Je laisse tomber l'énorme tête dans le feu, attrape ma dague et cours en direction des hurlements.

Sur place je découvre trois corps, les deux loups et celui d'une femme. Je donne de légers coups de pieds sur les cadavres des loups dans l'attente d'un éventuel survivant mais aucune réponse, après un soupire de soulagement je m'agenouille à côté de la femme. Une pulsion légère de sa carotide m'apprend qu'elle est toujours en vie, un coup d’œil à ses vêtements déchirés me dit qu'elle vient d'Azgeda. Son bras gauche était marqué par les dents profondes d'un des loups et des sillons courraient le long de son dos, les deux blessures saignent abondamment. Avant toute chose, je désinfecte les plaies à l'aide d'un onguent de ma sacoche puis termine de déchirer les vêtements de la femme pour pouvoir stabiliser son état à l'aide de la graisse d'ours que je viens de récupérer puis je nettoie les blessures. Je retire ma veste et la place sous sa tête avant de déposer doucement les lambeaux de fourrures d'ours sur les plaies.

Elle ne sera pas en état de bouger avant un bon moment. Je me décide alors à faire un feu puis à dépecer les deux loups.

Une grande gorgée d'eau froide vient humidifier ma bouche asséchée. J'essuie mes lèvre d'une revers de la main avant terminer de tailler la branche d'arbre en pointe, une fois fait je transperce le quartier de viande de loup de part en part puis le dépose sur mon tourne-broche de fortune. Je nettoie mon couteau puis le range dans ma botte avant de sortir mon carnet de la sacoche que je porte à la taille. Prenant appui contre un arbre, je m'installe le plus confortablement possible puis commence à dessiner à l'aide d'un fusain en attendant que la viande soit cuite ou que l'Azgeda se réveille. Un bon quart d'heure se passe avant que la jeune femme ne se réveille, la viande est déjà découpé et cuite, l'arbre que je dessinais à depuis longtemps rejoins ma collection de dessins. Elle essaye de se lever mais n'y arrive pas, elle pose ses yeux sur moi et me demande pourquoi je l'ai aidé.

- Nou move o otherwise your wounds will tear. (Ne bouge pas ou tes plaies vont se déchirer)

Je pose le gilet en peau de loup que j'étais en train de confectionner puis me rapproche de l'Azgeda. Je retire le bouchon ma gourde, la porte à mes lèvres et bois pour lui montrer que je ne compte pas l'empoisonné puis verse un peu d'eau sur ses lèvres brulantes de fièvre.

- Our clans laik gon peace (Nos clans sont en paix)

Je soulève délicatement l'une des paix qui recouvrent son corps pour jeter un oeil à l'état de ses blessures. Celles aux bras sont en bonnes voies de guérisons mais celles aux dos... Elles demanderont des soins réguliers, l'Azgeda à de la chance que le loup ne lui a pas arraché la colonne vertébrale. Voyant que mon explication ne lui suffit pas je rajoute:

- Yu did nou do anything kom me so ai did nou don any reason kom teik yu drain your jus. (Tu ne m'as fait aucun mal alors je n'avais pas de raisons de te laisser te vider de ton sang)

Un mélange d'herbe des rois et de scutellaires permettra à la chasseuse de supporter la douleur lorsque sa fièvre sera tombé et favorisera la guérison. Face à l’insistance de Nyko j'avais toujours sur moi de la scutellaire en poudre mais pas d'herbe des rois, j'allais donc devoir aller en cueillir. Si jamais je ne trouve pas de cette herbe il faudra que j'utilise du Millepertuis ou de l’Usnée en plus de la graisse d'ours. L'Azgeda me sort de ma réflexion, dois-je lui mentir ou lui annoncer ?

- Well, the ones yu don ona your arm laik healing... (Eh bien, celles que tu as au bras sont en train de cicatriser...)

J'hésite un instant avant de continuer...

- Gon your back, em may teik a strik longer. The column ste nou touched ba the notch ste deep. (Pour ton dos, cela risque de prendre plus de temps. La colonne n'est pas touchée mais l'entaille est profonde.)

En réalité, j'avais peur que l'entaille ne soit trop proche de sa colonne vertébrale car je n'avais aucune idée du sens dans lequel elle se dirige en profondeur. Je ne suis pas guérisseur, Nyko oui. Si mon ami avait était présent il aurait sût quoi faire et l'aurait soigner d'une bien meilleur façon que moi.

Je sors le nécessaire pour lui administrer de quoi aider la guérison en me répétant mentalement les étapes à suivre pour être sûr de ne rien oublier. Si j'oubliais une seule de ses étapes cela n'aura aucun effet. Je lève les yeux vers elle et secoue légèrement la tête de façon négative.

No, ba ai best friend ste the fisa gon ai stegeda (Non mais mon meilleur ami est le guérisseur de mon village)

Grâce à Nyko je m'y connaissais plus que n'importe quel guerrier Trikru en matière de soins. Je broie les herbes dans un petit bol en terre cuite et lorsque j'obtiens une fine poudre verte j'ajoute un peu de graisse d'ours et mélange le tout, il ne me reste plus que l'herbe des bois. Par chance j'en repère non loin de notre campement de fortune, les feuilles sont légèrement abimées mais je ne pense pas que cela changera quelque chose alors je les ajoutes à ma mixture. Un endroit où passer la nuit ? Ma cave n'est pas très loin...

- Sha, ai nou live very far kom hir taim yu want (Oui, j'habite pas très loin d'ici si tu veux.)

Quelques secondes plus tard, je verse mon mélange dans l'outre en cuir dans laquelle il y a déjà de l'eau puis secoue l'ensemble pour que cela se mélange au mieux. Je la porte ensuite à mon nez, je ne me souvenais plus que ça sentait aussi mauvais. Généralement plus ça pue mieux c'est, nan ? Je tends la gourde à l'Azgeda en l'encourageant à tout boire.

- Hir, em will accelerate the healing. (Tiens, cela va accélérer la guérison.)

Pendant qu'elle avale le contenue de ma mixture je commence à remballer mes affaires et les siennes. J’éteins le feu puis détruit le bûcher improvisé avant de mettre de côté le gilet en peau de loup et le quartier de viande.

- Fou moving yu need kom eat a strik. (Avant de bouger tu as besoin de manger un peu.)

Je lui tends le quartier de viande de loup et attend patiemment qu'elle mange, j'enterre les restes. Une fois fait, je l'aide à enfiler le gilet qui maintiendra les onguents que j'ai placé sur son dos. De ce fait elle souffrira moins tout le temps du trajet jusqu'à ma cave.

- Ready? lean ona me. (Prête ? Appuie toi sur moi.)