Le guêpier - Alice

 

Deux jours que nous étions sur terre, deux jours que l'on se débrouillait les autres 100 et moi. Ce matin là, un vent violent s'était abattu sur le campement, mais c'est pas ça qui m'avait empêché de sortir. Je m'étais un peu éloigner pour voir ce qu'il y avait autour du campement et je n'étais pas sorti seule. Joyce m'avait accompagnée. Faut avouer que je l'avais pas beaucoup forcer pour qu'elle me suive.

Depuis que la navette était arrivée, Joyce était l'une des personnes avec qui je m'étais le plus rapprochée. Il fallait reconnaître qu'elle avait un certain charme, brune, un peu rebelle, elle avait tout pour me faire craquer. Enfin on était partie toutes les deux pour voir si on trouvait de quoi manger, mais en faite c'est pas vraiment ça que l'on avait trouver. Non, on c'était plutôt trouvée. Éloigner du campement, alors que je discutais et que je ne regardais pas où je marchais, Joyce m'avait rattraper. Et on s'était retrouvé plaqué toute les deux contre un arbre, enfin plutôt moi contre l'arbre et elle contre moi.

Bon c'était pas sérieux, mais voilà j'avais craquer et on était entrain de s'embrasser et... ben disons que ça aurait été plus loin si on avait pas entendu des cries lointain. Tout de suite on avait pensé au campement et on s'était précipité. Mais le temps qu'on arrive, c'était un vrai carnage. Il y avait eu une attaque de guêpe et certain des nôtres n'avait pas survécu. Je tentais d'aider en faisant entrer dans la navette ceux qui avait été touché. Mais je n'avais pas vu Jonathan.

Jonathan s'était un gars de chez moi. Nous étions dans la même station et il était proche de Lluvia. J'avais eu l'occasion de le croiser plusieurs fois, mais c'est vrai que je le trouvais un peu space. Mais c'était l'un des miens, et surtout Lluvia tenait à lui. Je décidais donc de le chercher et le retrouvais dans la navette alors qu'il essayait de sortir.

- Jonathan non...

Je l'aidais à se rallonger, venant m'asseoir à coté de lui en prenant un tissu pour lui humidifier le front.

- Il faut que tu restes tranquille !

 

J'avais retrouvé Jonathan et ça me rassurait. Ce qui me rassurait moins c'est qu'il avait été touché par les guêpes et il ne semblait pas dans son assiette. Bon c'est vrai que je le connaissait pas énormément, mais assez pour remarquer qu'il semblait totalement ailleurs. Et justement j'en eu la confirmation quand il me parla.

Il m'appela madame Pavot et sur le coup je le regardais un peu surprise. Je connaissais assez bien la femme dont il me parlait vu qu'elle était sur la même station que nous et que c'était qu'une vieille bique qui ne savait que faire chier son monde. Une femme qui m'avait pris la tête plus d'une fois vu qu'elle ne supportait pas les enfants qui faisait trop de bruit ou qui faisait des conneries comme il m'arrivait d'en faire.

Passer la surprise, je finis par comprendre qu'en faite Jonathan devait délirer à cause des piqûres qu'il avait eu. Je tentais de lui passer le tissu humide sur le visage, même s'il avait un regard mauvais.

- Relax Jonathan ! C'est Alice ! Tu as été piqué par des guêpes, il faut que tu te reposes !

Je me demandais si c'était très utile que je lui dise ça. Si il était en plein délire c'était pas sûr qu'il comprenne ce que je lui disais.

 

La situation allait être beaucoup plus compliqué que je le pensais. Je trouvais Jonathan un peu space, mais pour une fois il fallait que je prenne soin de lui. Si Lluvia était là, elle aurait du mal à accepter que son ami soit mal et qu'on ne fasse rien pour lui. Et je tenais tellement à ma petite Lluvia que j'étais prête à m'occuper de Jonathan même s'il était complètement à l'ouest et qu'il ne comprenait pas grand chose de ce qu'il se passait autour de lui. Il avait l'air totalement en pleine hallucination pour m'avoir appeler Madame Pavot, ça ne pouvait être que ça.

J'avais pourtant dis à Jonathan que j'étais Alice, mais il semblait tellement tourmenté et avoir tellement mal qu'il me semblait inutile de lui dire ça car rien n'avait pas l'air de revenir pour autant dans la réalité. Il protestait pourtant je sentais bien que chaque parole était difficile pour lui.

Il m'avait attrapé le bras et je sentais sa main se crisper dessus. Je mouillais une nouvelle fois le chiffon et venais le passer sur son visage.

- Calme toi Jonathan.

J'avais beau éponger son front et l'humidifié, je sentais que la situation n'allais pas être des plus simples à gérer. Je me demandais combien de temps le poison ferait effet et s'il allait délirer longtemps. Mais tout ça était inconnu pour nous. Il ne restait qu'à attendre.

 

C'était sûr, c'était officiel, Jonathan était en plein délire. Les guêpes ne l'avaient heureusement pas assez piquer pour le tuer, mais la fièvre et les hallucinations étaient bien là. Sauf que voilà, je ne savais pas du tout quoi faire pour lui faire reprendre pied. J'avais beau essayer de lui parler, essayer de lui faire comprendre qui j'étais, rien ne marchait. Pour lui j'étais Madame Pavot, la vieille aigri de la station Arrow. Une vieille bique qui ne pensait qu'à terroriser les petits jeunes comme nous et nous prendre la tête.

J'essayais tant bien que mal de m'occuper de mon space ami. Bon ce n'était pas un ami avec lequel j'avais le plus d'atome crochu, mais il était très proche de Lluvia. Comme Lluvia était ma petite soeur de coeur, je me devais de prendre soin de lui pour qu'elle puisse le retrouver quand un jour nous pourrions la retrouver. Mais pour l'instant je le voyais torturer, entre la douleur et les hallucinations. Que pourrais-je faire pour l'aider ?

Je tentais de lui éponger le front encore et encore, l'humidifiant par moment avec de l'eau fraîche. Au moins il avait relâché mon bras, mais ses questions, ses paroles n'avaient aucun sens.

- Nous sommes sur terre Jonathan ! Tu te rappelles, on a été envoyé ici ! Tu as été piqué par des guêpes. Il faut que tu te reposes. Les guêpes ne t'ont heureusement pas tué, mais il faut attendre que les effets des piqûres s'estompent. En attendant reste tranquille...

Je continuais de m'occuper de lui, ne sachant pas trop quoi faire de plus pour qu'il aille mieux. Je prenais une coupelle d'eau, et passais mon bras derrière sa tête pour l'aider à se relever et essayer de le faire boire un peu.

 

J'avais tenter de m'occuper de Jonathan, tentant de le rassurer alors qu'il délirait totalement et qu'il imaginais que j'étais une vieille bique que l'on connaissait sur l'Arche. Une vieille femme dans notre station qui ne faisait que faire du tord à tous les jeunes. Mais là sur terre, Jonathan était entrain de souffrir des piqûres des guêpes tueuses. Je faisait mon possible pour que tout aille bien. Il avait déjà eu la chance de ne pas être trop piqué et de ne pas mourir. Mais malgré tout il souffrait, avec la fièvre, les hallucinations et les douleurs, ce ne devait pas être facile pour lui.

J'avais dis de douce parole à Jonathan, continuant de lui mouiller le front et l'aidant à se relever pour qu'il boive un peu. Alors que je pensais que Jonathan était loin, très loin de moi et qu'il n'étais pas près de remettre les pieds sur terre, il me remercia, mais surtout il m'appela par mon prénom. Je fus surprise sur le coup, avant que je ne souris. C'était une bonne chose, c'est qu'il commençait à ne plus halluciner.

Je le vis alors tomber fermant les yeux. J'eus peur sur le coup qu'il ne soit mort. Mais en m'approchant je me rendis compte qu'il respirait encore. Non il n'était pas mort. Non il était simplement endormit. Je remettais un chiffon mouillé sur son front avant de me lever et de le laisser se reposer. Maintenant j'allais essayer d'en aider d'autre. Mais au moins j'étais rassurer de voir que Jonathan allait mieux.