(lexa) • i'm not traitor.

Mess with me, I'll let Karma do its job. Mess with my Family, I become Karma. Nothing stops Karma.

Yara avait apprit à se tenir droite un peu avant son entrée dans les arènes. Lorsqu'elles avaient été réouvertes par le nouvel empereur de Delphe. Longtemps, elle avait sentit les coups de fouets lui mordant le dos pour qu'elle travaille plus vite et la sueur lui brûlant le front. Longtemps elle avait subit les coups des gardes juste parce qu'elle était sur le passage. Longtemps, elle avait vu ses amis se faire torturer puis exposé en publique en guise d'exemple. Long fut le temps où elle regardait les oiseaux volés dans le ciel en jalousant leurs liberté. Yara avait décidé de se tenir droite pour prouver à tous qu'elle ne fléchirait plus jamais face à la douleur, à la tristesse et à la haine. Si elle avait la tête haute et le dos droit, rien ne risquait de la faire plier le genoux et elle verrait le coup arriver. Si elle pouvait montrer à ses compagnons esclave qu'une seule personne aussi petite de taille soit-elle était capable de se redresser, alors ils en étaient capable eux aussi. Depuis ce jour, où elle a refusé de courber l'échine, elle a enduré sans sourciller les coups. Son mentor lui enseignant que si elle pouvait se tenir de cette façon malgré la douleur du fouet, alors son esprit pouvait se montrer tout aussi fort. Ce nouvel empereur, ce gamin de son âge n'avait rien d'un chef. Et Yara ne se laisserait jamais briser. Ni par son défunt père, ni par son fils. Raide comme une planche, elle le laisserait se briser les os en voulant la dominée.

Peut-être que si elle n'avait pas fait l'erreur de quitter la demeure familiale, elle aurait apprécier participer à la formation des autres natblida. Elle aurait souhaité devenir comme cette femme se tenant à ses côtés. Mais elle ne regrettait pas un seul moment son vécu car il faisait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Une femme forte. Et même si la liberté ne semblait pas vouloir lui être donnée, alors elle continuerait à ne pas fléchir. A envier son corbeau. A rêver d'être au dessus des nuages. Elle continuerait jusqu'à ce qu'un jour, sa valeur puisse lui offrir cette liberté tant recherchée. Et le fait d'être personne. De n'avoir personne. Cela l'arrangeait car elle n'avait pas à avoir peur d'être trahie. Ou bien que l'on s'en prenne à ses proches.

Yara hoche la tête en lisant dans le regard de Heda une certaine chaleur. Certes, elle était impressionnée par cette prestance, par ce regard fort. Mais si elle ne pouvait se relâcher. Du moins elle tentait de ne pas le faire. Yara voulait être crédible. Elle qui avait tant essuyée les moqueries face à sa taille et son visage poupin. « Je vous remercie, Heda. Mais si je ne me permet pas ce droit d'être en sécurité. » Déclare Yara poliment. Son regard se pose sur son corbeau qui vient se reposer une nouvelle fois sur la rambarde face à elle. Elle lui offre une caresse en perdant son regard sur ce paysage. « En vérité... Je n'ai le droit à rien... Pas tant que je ne serais pas libre. »

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Yara était liée à bien des choses. Certaines la dépassait parce qu'elle ne pouvait rien y faire. D'autres pouvait sembler stupide. Elle était liée aux esclaves de Delphe comme née de leur propre haine. Yara voulait être capable de faire quelque chose pour eux. Les libérer de leur Tyran. Mais elle ne pouvait le faire. Elle avait un bon entrainement, d'accord. Mais elle ne rivalisait pas avec la garde royale et leurs lourdes armures dorées. Elle ne pouvait rien faire et elle devait le comprendre. Elle était liée à la recherche de son clan, mais elle serait sûrement vue pour une traître à son sang là bas aussi ? Yara se sentait prisonnière de Ombre et Ombre se sentait prisonnière de Yara. Comme si les deux "personnes" n'arrivaient pas à se fusionner. Yara était complexe. Elle n'a jamais eut le temps de se découvrir. De savoir ce qu'elle aimait ou n'aimait pas. De rire aux éclats. D'être naturelle. Mais peut-être que cela faisait d'elle une meilleure assassin et espionne...

Yara observe Skaigona qui lui pince doucement les doigts, réclamant un peu d'attention alors qu'elle passait son temps à l'ignorer. « Je l'ignore. Il ne cesse de me suivre depuis que je suis partie du Sankru. Peut-être bien que oui. » Murmure t-elle en le regardant. Puis elle tourne son regard argenté vers la Commandante. Ce qu'elle disait la réconfortait et cela pouvait se lire dans son regard. Elle hocha la tête. « C'est vrai... » Ce qui la perturbait là, et depuis sa fuite de chez les esclaves, c'était une chose pour laquelle elle ne pouvait rien faire. « Le corps de mon mentor est accroché sur l'un des murs du quartier des esclave. Il pourrit sous le regard apeuré des autres et le regard victorieux de l'empereur... » Yara se tourne vers Heda, dévoilant un véritable visage inquiet. « Comment arrivera t-il trouver la paix ? C'était un chef de guerre, il ne mérite pas d'être emprisonné là-bas. » Yara se sentait surtout emprisonnée parce que l'esprit de son propre mentor l'était aussi.

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Yara n'avait jamais très bien compris ce corvidé. Est-ce qu'il la suivait parce qu'elle l'avait nourrie une fois ? Ou bien par curiosité ? Yara n'en avait aucune idée. De plus, il était plutôt du genre docile. Peut-être appartenait-il à quelqu'un ? Elle ne s'était jamais posé cette question avant aujourd'hui. Alors qu'il s'était posé à un endroit précis qui lui avait permit d'interpréter un signe. Et maintenant, il était face à elle. Réclamant de l'attention. Ne pas penser d'où il venait évitait les questions et le ruminement de Yara. Elle préférait imaginer qu'il était une ombre tout comme elle. Certes en plus bruyante mais une ombre quand même. La jeune femme se sent rassurée par les paroles de la Commandante. Et elle ne pouvait pas être plus reconnaissante de sa pensée pour les esclaves de Delphe. Cela pouvait aisément se lire dans son regard argenté.

« Mochof Heda. » Yara se tourne vers le paysage et reprend son comportement habituel. Peut-être un peu moins rigide et froid. « Skaikru ? » Demande t-elle lorsque Heda parle d'un nouvel ennemi. « Sont-ils vraiment une menace ? J'ignore encore leurs faits. » Admet-elle.

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Yara regarde la Commandante s'exprimer sur le Skaikru. Elle se sentait liée à cette personne malgré le fait qu'elle ne la connaisse pas. Ce n'était pas seulement par son statut mais par quelque chose que Yara ne connaissait pas et ne comprenait pas. Yara pensa un instant que cela puisse être grâce au sang. Si elles portaient toutes les deux du sang de nuit dans les veines, il devait bien y avoir un lien ? La petite brune repose son regard sur l'horizon. Bien sûre, en ce temps passé avec elle, Yara l'admirait déjà. Parce qu'elle avait la force à ne pas en juger. Heda était le genre de personne à qui elle aurait aimer ressembler. Elle avait tous ce que son mentor lui avait répété. Agile, rapide, calme, féroce, forte. Mais pas uniquement dans le combat, dans l'esprit aussi. Les maunons, elle connaissait, sa nourrice Trishanakru lui avait expliqué. C'était étrange de tomber du ciel de cette façon. Lorsque le Sankru l'avait apprit, Yara n'y avait pas cru un seul instant. Mais dès lors où elle avait quitté le désert pour se rendre à Polis, elle avait croisé quelques groupes natifs en parlant.

« Peut-être auriez-vous besoin d'une espionne pour en savoir d'avantage ? » Propose t-elle. Après tout, elle comptait bien y jeter un œil après son passage à Polis. Alors si cela pouvait être utile pour Heda. « Enfin... C'est juste une proposition... Je comptai y aller un jour où l'autre. » Yara ne voulait pas passer pour quelqu'un de collant. Surtout qu'elle était tout le contraire. Si Heda n'avait pas besoin d'elle, elle irait voir pour sa propre curiosité.

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Yara savait que ce qu'elle ne pourrait pas éviter, ce sont les balles des armes à feu. Aussi bien, elle sera vigilante et tâchera de se camoufler au mieux. Se cacher et observer était tout ce qu'elle avait à faire. Elle saurait sur place comment s'y prendre. Yara apprendrait à connaître ce peuple à sa manière. En les suivant de loin. En essayant de lire sur leurs visages. Elle ferait de son mieux pour ne pas repartir bredouille et ainsi avoir de bonnes informations. Yara hocha la tête face aux dires de la Commandante qui semblait légèrement inquiète pour elle. Tout devrait bien se passer... Normalement...

« Je serais vigilante. » Déclare Yara avec un regard qui se veut assuré. « Si vous avez un jour besoin de moi, envoyez moi un corbeau avec une marque blanche sur le dos. Je comprendrais. » Yara se pencha un peu en avant tout en baissant la tête en guise de salutation.

C'était le moment pour elle d'entrer sur l'échiquier.