Feuille de Personnage Station/Nation: Station Alpha / Skaikru Casier Judiciaire/Méfaits: Métier/Rang: Leader du Skaikru (Anciennement : Conseiller, Chef de la Sécurité, Chancelier Suppléant)
Sujet: Un Jour de Plus ft. Abby Lun 26 Sep - 17:24
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WE ONLY MAKE PEACE WITH OUR ENEMIES That's why it's called making peace (George R.R. Martin)
Le s.a.s qui menait à la salle de Surveillance de la Terre s'ouvrit sur Kane et à son arrivée, nombreuses furent les têtes à se tourner vers lui. Kane se baladait rarement seul dans la station : généralement suivis de gardes, parfois du Chancelier, il faisait partie de ces hommes qui ne chômaient jamais. Kane avait pour mission de gérer les autres – ou peu s'en fallait – aussi passait-il le plus clair de son temps à donner des ordres et à les faire transmettre … malgré tout ce que les gens pouvaient dire, beaucoup dépendaient de lui. Constamment sollicité pour une raison ou pour une autre, il avait rarement le temps de traînasser, pour ne pas dire jamais.
Pourtant, il était bel et bien seul en entrant dans cette salle où, bien malgré eux, se jouait l'avenir de toute l'humanité. En le voyant, beaucoup se raidirent … dû coin de l'œil, il aperçut Callie, qui ne lui avait pas adressé la parole depuis l'incident avec Abby et, naturellement, Abby elle-même, qui campait là depuis que sa fille était partie pour la Terre. La Terre … un rêve qui, aux yeux de tous ceux qui étaient là, était sur le point de se concrétiser, mais Kane ne partageait pas leur félicité. Comme toujours, Kane était plus défiant, plus réservé … cela faisait quelques jours seulement que les 100 avaient atterri sur Terre, et depuis ce jour, ils n'avaient plus eu aucune nouvelle. Ils étaient aveugles, et si pour l'instant aucun mort n'était à déclarer – mis à part les deux délinquants qui n'avaient pas survécu à l'atterrissage, Dieu seul savait pourquoi – cela ne suffisait pas à tirer des conclusions que Marcus aurait jugé trop hâtives. Il leur fallait du temps pour prendre du recul, du temps qu'ils n'avaient pas.
Sans s'arrêter, Marcus traversa la pièce pour rejoindre les écrans, où se trouvait sans surprise Abby, qui surveillait chacune des constantes de ceux qui avaient été envoyés sur Terre. Elle non plus ne lui avait pas adressé la parole depuis l'incident de la dérive, pourtant, il s'arrêta à sa hauteur sans une once d'hésitation. Il se demanda un instant qui influençait qui … était-ce Abby qui influençait Callie, ou Callie qui influençaient Abby ? Marcus se doutait de la réponse, mais il savait aussi que les deux femmes avaient suffisamment de caractère pour avoir leur propre avis … un avis qu'elles devaient, pour le coup, largement partager ; mais Marcus s'en fichait bien. Elles pouvaient faire la tête autant qu'elles voulaient, cela ne changeait rien à ce qu'il pensait. Il n'avait pas condamné Abby de gaité de cœur, mais il avait fait ce qu'il fallait : elle avait transgressé les lois de l'Arche, d'autres avaient été condamnés pour bien moins que cela. C'était une question d'équité, de justice … Thelonious n'avait pas suffisamment de discernement pour s'en rendre compte : il avait laissé ses émotions influencer ses jugements … tout comme il l'aurait fait avec Jake si Kane ne l'en avait pas empêché.
Les mains jointes dans le creux de son dos, sans quitter les écrans des yeux, Marcus salua brièvement celle qu'il avait manqué de faire tuer la veille.
« — Conseillère »
Si sa mésentente avec Abby l'emmerdait ? Bien sûr que oui, mais c'était le cadet de ses soucis. Ce n'était pas tant parce qu'il tenait à elle, non, c'était parce que, de toute évidence, elle ne comprenait pas les raisons de ses choix. Kane n'était pas là pour se faire aimer, il était là pour permettre à la race humaine de survivre … ce qui impliquait, souvent, des sacrifices parfois amers, Callie en était un exemple concret.
« — Des nouvelles de la Terre ? Quelque chose a changé ? » demanda Marcus.
Il n'avait pas beaucoup d'espoir concernant le succès de la mission des 100, mais cela ne l'empêchait pas de venir aux nouvelles. Après tout, les miracles existaient peut-être …
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Lun 26 Sep - 20:51
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Abby cligna plusieurs fois des yeux. A force de fixer les écrans de contrôle ces derniers commençaient à la faire souffrir et la fatigue ne devait rien arranger à cela. A cet instant, elle n'aurait su dire depuis combien de temps elle n'avait pas dormi. L'opération de Jaha avait été interminable et la perspective de mourir en laissant sa fille seule dernière elle l'avait maintenu éveillé durant le peu de temps de sa détention. Elle n'aurait également su dire depuis combien de temps elle n'avait pas mangé, mais ça ce n'était pas vraiment inhabituel pour elle qui avait toujours eu tendance à laisser certaines de ses rations à sa fille ou bien à un patient condamné et qui, de ce fait, n'avait même plus droit au minimum vital.
A l'instant même où Jaha l'avait finalement gracié, Abby s'était de nouveau ruée dans la salle de contrôle et avait poussé un soupir de soulagement en voyant que l'écran de Clarke était toujours allumé, comme celui de tous les autres jeunes, hormis bien entendu les deux adolescents qui étaient probablement décédés lors de l'atterrissage.
Les constantes des délinquants semblaient être revenues à la normale, ce qui l'avait en quelque sorte conforté dans son idée : l'affolement des chiffres lors de l’atterrissage était probablement uniquement dû à l'excitation des premiers pas sur terre. De plus, aucun signe de souffrance dû aux radiations n'étaient encore visible, ce qui était plus que positif.
Lorsqu'Abby avait pénétré dans la salle, suivie de près par Callie, le brouhaha ambiant avait immédiatement cessé. Une dizaine de personnes était venue se réjouir de son retour tandis que d'autre s'étaient contenté de lui adresser un signe de tête de loin, comme s'ils craignaient que l'approcher de trop près pourrait leur valoir un petit tour dans le SAS. A dire vrai, Abby n'avait que faire des différentes réactions que sa grâce pouvait susciter, elle avait d'ailleurs immédiatement exigé que tout le monde reprenne le travail sans perdre plus de temps.
Alors qu'elle faisait défiler un à un les différents profil sur son écran à la recherche de la moindre trace de radioactivité, Abby entendit les portes du S.A.S s'ouvrit derrière elle. Bien trop concentrée sur son travail, la jeune femme ne prit pas la peine de se retourner et lorsqu'une voix familière raisonna juste derrière elle, Abby sentit tous ses muscles se raidir : Kane.
Elle releva la tête vers les écrans et sentit ses doigts se crisper automatiquement sur le rebord du panneau de contrôle. L'espace d'un instant, elle envisagea de ne pas lui répondre, de l'ignorer effrontément et sans aucun état d'âme, mais rapidement son professionnalisme reprit le dessus.
« Conseiller Kane, » le salua-t-elle sans daigner tourner son regard vers lui, la tonalité de sa voix sonnant presque comme une insulte.
« Les constantes sont redevenues normales. Toujours aucune trace de radioactivité, » répondit-elle cette fois en le regardant droit dans les yeux, un léger sourire de satisfaction aux coins des lèvres.
S'il avait eu l'intention de conduire cent adolescents à une mort certaine dans l'espoir de s'éviter la corvée d'assister à chacune de leurs exécutions et bien cela était un échec. Quatre-vingt dix huit d'entre eux étaient encore bel et bien vivant et Abby avait bon espoir qu'ils le restent.
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Mar 27 Sep - 0:05
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Sans surprise, Abby l'accueillit avec une froideur sans pareil … comment aurait-il pu en être autrement ? Il l'avait presque tué, après tout : c'était un détail non négligeable, qu'Abby n'était pas prête d'oublier. Si l'exécution de Jake avait jeté un blizzard entre eux, l'incident de la veille avait creusé un fossé, qu'ils ne seraient certainement jamais capables de combler. Cette constatation, qui ne rendait pas Marcus indifférent, ne l'empêchait pas non plus de vivre, ni de faire ce qu'il avait toujours fait. C'était regrettable, voilà tout, mais il ne pouvait pas s'arrêter sur des ressentiments si primitifs.
Abby, cependant, ne semblait pas de cet avis, puisqu'elle semblait mettre un point d'honneur à le contrarier, son sourire perceptible sur le coin de ses lèvres l'attestant. Marcus ne put s'empêcher d'en être, dans un sens, amusé … les femmes étaient toutes les mêmes : la rancune était une deuxième nature chez elle, chez les médecins plus que chez les autres. Mais la situation, en réalité, n'avait rien d'amusante, et Kane ne riait pas.
« — Pour l'instant » répondit Marcus sans se débiner.
Cela faisait tout juste 24 heures que les jeunes étaient partis, ils ne pouvaient émettre aucune certitude et Abby le savait très bien. Ignorant l'aura de haine qui entourait la chef médicale de l'Arche, Kane observa tour à tour les écrans qui s'affichaient devant eux. Parmi tous les jeunes, il reconnut Wells, le fils de Chancelier, ainsi que Clarke, mais son regard s'arrêta un instant sur l'écran d'Octavia Blake, et sa discussion avec Shumway lui revint alors en mémoire.
« — Surveillez bien celle-ci » déclara Kane en désignant l'écran d'Octavia « C'est la sœur de Bellamy Blake, le garçon qui a tiré sur Jaha. Je ne sais pas encore comment, mais il est parvenu à monter dans la navette au moment de l'embarquement. C'est certainement pour elle qu'il a fait cela, et vu ce qu'il a fait pour être avec elle, je gage qu'il ne la lâchera pas si facilement. Ils auront le même destin, sans doute »
Affirma Marcus. Si la sœur venait à mourir, le frère suivrait certainement. Ils n'auraient aucune certitude, bien sûre, mais c'était toujours mieux que de ne rien savoir du tout. Sur l'Arche, Bellamy Blake aurait été envoyé à la dérive pour ses crimes … sur Terre, les choses étaient différentes. L'immunité dont il jouissait rendait Kane impuissant, mais le Conseiller avait fini par se rabattre sur le complice qui l'avait aidé à embarquer et qui, bien malgré lui, courrait encore. Ce n'était qu'une question de temps, bien sûr, mais le temps, c'était bien ça qui leur manquait.
« — Est-ce qu'ils ont trouvé de l'eau ? » demanda Marcus pour en revenir aux jeunes.
Trouver de l'eau était une chose, encore fallait-il qu'elle soit potable. Les radiations, sur Terre, pouvaient se cacher n'importe où … trop de choses étaient encore incertaines à ses yeux et trop de questions restaient encore en suspens, des questions qui n'étaient pas prêtes de trouver leurs réponses.
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Mar 27 Sep - 15:01
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Si depuis l’exécution de Jake et l'arrestation de Clarke, la relation entre elle et Marcus Kane n'avait fait que se dégrader, elle avait cette fois atteint un point de non retour. Il la voyait comme un obstacle: soit. Il avait tenté de la tuer : soit également. Cependant, Abby n'arrivait toujours pas à comprendre comment il avait pu lui reprocher d'avoir sauvé la vie de Jaha. D'une part, il était question de la survie du chancelier et d'autre part de la survie de son probable seul et unique ami. De plus, elle ne pourrait jamais oublier l'empressement qu'il avait eu à se saisir du poste de Jaha et à la condamner à mort.
Rien que de le sentir à côté d'elle, Abby en avait presque la nausée. Cette fois, il avait été trop loin et une folle idée commençait doucement à faire son chemin dans son esprit. Et si la tentative de meurtre dont Thelonius avait été victime n'était finalement qu'un coup d'état raté ? A qui sa mort aurait-elle le plus profité ? Au fond d'elle même, la conseillère avait tout de même du mal à croire que Kane puisse avoir organisé une telle machination. Il était dur voir même impitoyable, mais elle ne l'avait jamais vu enfreindre la loi, alors commanditer un meurtre ?
En l'entendant lui rappeler que la situation pouvait encore évoluer Abby ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel et se contenta de reporter son regard sur les écrans de contrôle. Il était impossible. Comment pouvait-il se montrer aussi pessimiste. C'était presque comme s'il éprouvait un plaisir malsain à lui prouver qu'elle avait tort et par là même à lui faire comprendre que sa fille allait mourir à coup sur.
Lorsque Kane lui désigna ensuite l'écran d'une adolescente brune aux yeux clairs, Abby la reconnut immédiatement : Octavia Blake. L'adolescente était restée cachée pendant seize ans et la conseillère se souvenait parfaitement avoir plaidé en sa faveur, arguant devant un conseil intransigeant qu'ils ne pouvaient décemment pas condamner quelqu'un pour le seul fait d'être né. En vain.
« Comment peux tu être certain qu'il est monté sur la navette ? Il pourrait très bien être encore ici ! Ce jeune homme a bien réussi à protéger sa sœur de tes hommes pendant seize ans. S'il a des complices, ce dont je ne doute pas une seule seconde, il peut très bien s'être caché. », lui rétorqua-t-elle en arquant un sourcil légèrement provocateur.
« Et d'ailleurs, il me semble que seule la garde est armée. Où est-ce qu'il a pu trouver une arme ? », lui demanda-t-elle sur un ton qui se voulait volontairement suspicieux.
« Rien ne l'indique, » répondit-elle à sa question concernant l'eau.
« Pour l'instant, » s'empressa-t-elle d'ajouter presque mesquinement pour faire écho à ses propres mots.
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Marcus Kane
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Mar 27 Sep - 16:52
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Le cas d'Octavia et de Bellamy Blake était bien particulier. Le frère avait protégé sa sœur, certes, mais dans sa mission, il n'avait pas été seul : leur mère avait plus que contribué à garder le secret. Sans Bellamy, Octavia vivrait encore certainement sous le plancher du box d'habitation des Blake, cachée aux yeux de tous … mais il avait fallu que son frère la fasse sortir. Le destin était parfois – souvent – impitoyable.
La remarque d'Abby le fit douter un instant de ses propres certitudes, mais bien vite, Kane se ravisa. Comment aurait-il pu leur échapper ? La sécurité était renforcée partout et les gardes à l'affut du moindre mouvement ou comportement suspect.
« — Il n'est pas sur l'Arche » certifia Marcus « Shumway a fouillé chaque recoin de la station. Si nous nous trompons et qu'il se cache, il ne le restera pas très longtemps »
Si quelqu'un le cachait, Kane et ses gardes finiraient par le découvrir. Cacher une petite fille sous un plancher était une chose, dissimuler un homme une autre. Ils étaient sur une station orbitale sans autre issue que l'espace, tout finissait toujours par se savoir.
« — Contrairement à sa sœur, Blake était libre de ses mouvements sur l'Arche. S'il avait voulu tuer le Chancelier, il l'aurait déjà fait. Au lieu de cela, il a attendu le départ des jeunes … les affaires sont forcément liées » assura le Conseiller « Pourquoi serait-il resté ? Loin de notre justice, il est à l'abri sur Terre … dû moins, pour l'instant »
Pour l'instant. Kane n'avait que ces mots-là à la bouche. Blake avait cru bon trouver refuge sur Terre ? Après tout, son choix avait été rationnel : sur l'Arche, sa mort aurait été inévitable ; sur Terre, en revanche, le doute persistait. Les calculs avaient été fait et refait pourtant : d'après les simulations, la Terre avait encore besoin de 100 années de plus avant d'être habitable … c'était bien pour cela que Kane était si pessimiste. La science faisait des erreurs, certes, mais elles se comptaient sur les doigts de la main … contrairement aux erreurs commises par l'instinct et l'initiative de l'homme.
Lorsque Abby lui demanda où le garçon avait pu trouver une arme, Marcus ne manqua pas de remarquer son ton suspicieux. Il lui jeta un regard en biais … vraiment ? En était-il vraiment arrivé-là ?
« — C'est justement la question que tout le monde se pose » répondit simplement Kane, sans faire écho aux insinuations d'Abby. Malgré leurs récents différents, ils se connaissaient depuis des années, pour ne pas dire toujours : le croyait-elle vraiment capable de trahison ? Marcus vivait pour la loi, s'en était presque insultant …
« — Les 100 comptent un criminel de plus dans leur rang, et nous un traitre » déclara Kane pour clore la conversation.
La réponse d'Abby concernant l'eau – et en particulier ses derniers mots – confortèrent Kane dans l'idée qu'ils avaient désormais atteint un point de non-retour … cependant, il ne doutait pas que cela finirait par passer. Abby était intelligente : elle avait le droit d'être fâchée contre lui, c'était son droit le plus légitime, mais ils ne pourraient pas se faire la guerre indéfiniment. L'avenir de l'Arche reposait sur leurs épaules et ils ne pouvaient pas se permettre de se quereller comme des enfants jusqu'à la fin de leur vie.
« — Ils ne sont pas encore morts de faim, c'est déjà ça » fit remarquer Marcus, qui avait décidé de ne pas donner de réponse aux pics que lui lançaient Abby. Pourquoi l'aurait-il fait ? Elle n'attendait que ça …
« — Les enseignements de Charles leur ont été utiles, finalement … »
Par la suite, il resta un moment silencieux, observant les multiples écrans qui s‘affichaient devant eux.
« — Je suppose qu'il n'y a aucun moyen de les localiser ? » demanda Marcus « Est-ce qu'on sait s'ils ont atteint le Mont Weather ? Même un petit groupe ? » questionna-t-il « L'ascension est rude, les rythmes cardiaques auraient pu s'accélérer de manière continue »
Les 100 étaient censés rejoindre le Mont Weather, où les attendait des vivres, des médicaments et autres ressources nécessaires à leur survie. Avaient-ils simplement quitté la navette ?
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Mar 27 Sep - 22:48
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Le chef de la garde avait sans aucun doute raison. Aucun homme adulte ne pourrait vivre indéfiniment caché sous un plancher et peu de personnes ne se risquerait à lui apporter une telle aide. La terre était la seule échappatoire, quand bien même les chances de survie étaient plus que minimes.
« Si tu le dis », répondit-elle tout de même en haussant les épaules, juste pour le plaisir de ne pas lui donner entièrement raison.
La question de l'arme était probablement la seule piste à suivre possible pour espérer démasquer le complice de Bellamy Blake. La liste était relativement restreinte dans la mesure où cette personne devait forcément avoir accès aux armes et aux munitions et devait avoir été mis au courant de départ des 100 sur terre. Si Abby savait que ces suspicions à l'égard de Kane étaient presque risibles, une partie d'elle-même souhaitait que ce soit lui le responsable.
Elle ne souhaitait pas sa mort, non, Abby n'avait souhaité et ne souhaiterait jamais la mort d'un être humain, mais pour être honnête, elle aurait aimé que pour une fois dans sa vie Kane puisse ressentir ce qu'elle-même avait ressentit en voyant sa famille voler en éclats, en voyant les portes du S.A.S se refermer sur Jake puis sur elle-même.
« Certes, mais c'est encore ton rôle d'y répondre non ? », lui rétorqua-t-elle en le toisant ostensiblement.
Un traître...le mot la fit presque sourire. Un sourire amer et empli de rancœur.
« Ca ce n'est pas une nouveauté, » maugréa-t-elle à voix basse sans se soucier de savoir si Kane pouvait ou non l'entendre.
Cette réflexion était totalement gratuite et injustifiée, mais à cet instant la conseillère n'en avait que faire, tout ce qu'elle voulait c'était...A dire vrai, elle ne le savait même pas. Voulait-elle l'énerver ? Le pousser à faire quelque chose qui pourrait à son tour lui valoir un voyage dans le S.A.S d'éjection ? Ou bien voulait-elle simplement le blesser ? De toute façon, peu importait ce qu'elle pourrait dire, Abby savait parfaitement qu'aucun mot n'arriverait à percer le morceau de glace qui lui servait de cœur.
Kane n'avait objectivement trahi personne. Ni Jake, ni Clarke, ni elle-même. Il avait simplement fait son travail comme il se plaisait à le répéter. Mais Abby n'arrivait pas à entendre et encore moins accepter cette explication.
En l'entendant parler des cours de Charles Pike, Abby laissa échapper un soupir exaspéré.
« C'est surtout des vivres et de l'eau qui leur aurait été utile », lui lança-t-elle sèchement avec un regard mauvais.
Encore une fois Kane avait remporté la bataille devant le conseil. Personne n'avait jugé bon de prendre le risque de gaspiller des ressources pour des délinquants qui allaient probablement mourir.
« Les bracelets ne sont pas géolocalisables et pour ce qui est des rythmes cardiaques, je n'ai rien noté de tel mais tu devrais peut être t'adresser à Jackson, comme tu le sais, j'ai dû m'absenter quelques heures... » lui répondit-elle effrontément.
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Marcus Kane
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Mer 28 Sep - 0:22
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Marcus ne pouvait ignorer plus longtemps les paroles acerbes que lui lançait Abby depuis qu'ils avaient commencé cette conversation. Eviter le conflit était une chose, le fuir en était une autre … il allait bien falloir crever l'abcès à un moment donné, et puisque Abby semblait plus que motivé pour le faire, Marcus ne résista pas plus longtemps. Quittant les écrans des yeux, Kane planta son regard dans les yeux de la Conseillère, sans vaciller un seul instant.
« — Ça te reste en travers de la gorge, hein ? » déclara-t-il simplement. Kane savait très bien qu'il n'avait pas besoin de préciser de quoi il parlait « A quoi est-ce que tu t'attendais ? » demanda-t-il.
Il n'attendait pas de réponse, bien sûr. Elle avait enfreint la loi en tout état de cause et en sachant pertinemment quelles en seraient les conséquences. En l'absence du Chancelier, c'était à lui qu'était revenu le lourd fardeau de la couronne, cette couronne qu'il s'était empressé de prendre, certes, non pas par avidité, mais par sécurité. Cela, bien sûr, personne ne l'avait vu comme ça, et certainement pas Abigail Griffin, qui avait toujours fait en pensé ce qu'elle voulait. C'était à lui qu'était revenu la lourde tâche de prendre les décisions, et malgré le poids et l'impact de ses choix, Marcus n'avait pas changé sa façon d'être. Marcus Kane ne s'était jamais éloigné de ses convictions et il n'allait certainement pas commencer à le faire pour Abigail Griffin.
« — Tu sais très bien que ça n'avait rien de personnel » affirma Marcus « Tu as sauvé Thelonious et c'est tout à ton honneur, mais en lui sauvant la vie, tu as privé une autre personne de cette dose qui aurait pu lui sauver à elle aussi la vie. Penses-y la prochaine fois qu'un enfant se présentera à l'infirmerie et mourra parce qu'il n'y aura plus suffisamment de sang »
C'était mesquin, mais c'était vrai. Si les médicaments étaient si rationnés sur l'Arche, c'était bien pour cette raison : il n'y en avait pas suffisamment pour tout le monde, et c'était la même chose pour le sang. Les dons de sang étaient toujours possibles, certes, mais ils impliquaient d'autre problèmes, qui eux-même en impliquaient d'autres. Tout était compliqué sur l'Arche, en tant que médecin et principale concernée, Abby le savait aussi bien que lui.
« — Tu n'aurais pas fait cela si ça n'avait pas été Thelonious » fit remarquer Kane « Je ne te reproche pas d'avoir sauvé Jaha, je te reproche de ne pas avoir été impartial. En tant que Membre du Conseil, c'est ton devoir le plus fondamental » déclara-t-il.
Avait-il tors ? Bien sûr que non, et il le savait très bien, mieux que cela, elle le savait aussi. Marcus reconnaissait les talents d'Abby et n'était pas indifférent à ses frustrations causées par le manque de moyen. Abby voulait sauver tout le monde et aurait volontiers donner sa vie pour cela. Elle était compétente et faisait toujours de son mieux malgré le peu qu'elle avait, malheureusement, Marcus ne pouvait rien faire pour elle. Ils étaient dans le même bateau : elle ne pouvait pas sauver ses patients des maladies, et lui ne pouvait pas sauver les innocents de la dérive. Ainsi était faite la vie sur l'Arche, dont ils étaient tous deux les gardiens.
« — Notre justice est sévère, tu le sais mieux que quiconque, et nous serions risibles si nous n'appliquions pas cette même sévérité à nous-même » ajouta Marcus.
Pire même, ils risqueraient l'émeute. Les opposants de Jaha ne manqueraient pas de s'en servir pour mettre à mal son autorité et sa légitimité, et en cela, ils n'auraient pas tout à fait tort : quel genre de gouvernement appliquerait sa loi sur ses citoyens mais pas sur ses dirigeants ?
« — Tu as eu de la chance de t'en sortir » déclara Kane, sans rancœur ni déception « D'autres n'ont pas eu ta chance et sont morts pour moins que cela »
Marcus était conscient des limites de leur justice. Sur l'Arche, tous les crimes étaient jugés de la même façon : les voleurs de médicaments étaient traités de la même manière que les assassins et les meurtriers. Même s'il ne laissait rien paraître, certaines histoires ne le laissaient pas indifférents, mais ce n'était pas lui qui avait fait les lois : il ne faisait que les appliquer, car c'était là son devoir.
« — Tu peux me haïr autant que tu le voudras, cela ne changera rien au fait que j'ai eu raison de faire ce que j'ai fait » affirma finalement Marcus.
La loi était la loi, et pour être juste, elle devait être impartiale, aveugle et incorruptible.
Dernière édition par Marcus Kane le Jeu 20 Oct - 18:50, édité 4 fois
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Mer 28 Sep - 18:55
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Abby Griffin & Marcus Kane
Abby se figea un instant sur place en entendant les prochains mots du conseiller puis secoua négativement la tête comme si elle n'arrivait pas à croire qu'il puisse être surpris.
Ca y est, ils y étaient. Le sujet était bien à plat sur la table. Croyait-il vraiment qu'elle allait passer l'éponge si facilement ? Qu'elle allait ravaler des mois voir des années de rancœur en un claquement de doigts ? Il avait tenté de décimer sa famille toute entière et elle n'avait aucune intention de le laisser l'oublier, car elle, elle ne l’oublierait jamais !
La conseillère le laissa parler, son regard se faisant de plus en plus dur tandis qu'elle ne le lâchait pas des yeux. Autour d'eux, les personnes les plus proches semblaient avoir cessé de travailler pour les écouter plus ou moins discrètement.
En l'entendant évoquer un hypothétique jeune enfant malade, Abby sentit ses doigts se crisper et ses ongles s’enfoncer dans ses paumes. C'était bas, très bas même pour lui. Il la connaissait et savait parfaitement où appuyer pour lui faire mal. Elle entrouvrit la bouche pour lui demander en quoi cela pouvait bien le concerner. Pour lui demander depuis quand son esprit si rationnel et dénué de toute sensibilité pouvait voir autre chose dans la mort d'un être humain qu'une bouche en moins à nourrir et quelques litres d'oxygène de plus, mais il ne lui laissa pas le temps de répliquer.
Le chef de la garde abandonna la carte de la corde sensible pour s'attaquer ensuite à son manque d'impartialité. De nouveau, Abby secoua négativement la tête et laissa échapper un profond soupir, exaspérée. Non, elle n'avait pas sauvé Thelonius parce qu'il était son ami, elle l'avait sauvé parce qu’il était le chancelier. A une époque aussi troublée, elle avait considéré qu'il était le seul à même de prendre les bonnes décisions et surtout...
« Comme je te l'ai déjà dit Kane, sauver Thelonius pour t'empêcher de devenir chancelier est sans aucun doute la meilleure décision que je n'ai jamais prise. Et si c'était à refaire, peu importe ce qu'il pourrait m'en coûter, je le referais, sans hésiter une seule seconde. », lui répliqua-t-elle sans sourciller, un infini mépris suintant de tous les pores de sa peau.
« Et d'ailleurs, tu peux bien essayer de te cacher derrière la loi, mais je ne suis pas dupe,» commença-t-elle à dire avant de s'interrompre un instant pour jeter un rapide coup d’œil autour d'elle à la recherche d'oreilles indiscrètes.
« Nous savons tous les deux que sans personne pour te contrer, ta proposition aurait déjà été votée. Tu attendais simplement une bonne excuse pour te débarrasser de moi,» ajouta-t-elle un ton plus bas après avoir fait un pas vers lui, s’obligeant alors à relever légèrement la tête pour garder ses yeux rivés sur les siens.
L'assassinat d'une centaine de personnes était sans aucun doute la proposition la plus exécrable qui avait pu être faite au conseil et sans surprise, elle sortait tout droit de son esprit froid et calculateur de lui.
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Dernière édition par Abigail Griffin le Mar 11 Oct - 16:57, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Mer 28 Sep - 22:03
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Elle ne regrettait pas son geste et recommencerait si c'était à refaire ? Parfais …
« — Voilà une chose sur laquelle nous ne sommes pas si différents » affirma Marcus.
Lui non plus ne regrettait rien. Il ne regrettait aucune des décisions qu'il avait prises, mais cela ne signifiait pas qu'il y avait pris plaisir. Si c'était à refaire, il referait exécuter Jake et emprisonner Clarke, et il recondamnerait Abby pour les mêmes raisons. C'était ce qu'ils étaient, ils avaient au moins ça pour eux : ils ne faisaient pas semblant et ne trompaient personne.
Le ton monta quelque peu, et les gens autour d'eux s'intéressèrent à leur conversation. Du coin de l'oeil, Kane sentit le regard de Callie le transpercer. Il perçut son regard réprobateur et emplit de reproches, résultat de la situation dans laquelle ils se trouvaient l'un comme l'autre. A son tour, Marcus la regarda, avant de se rapprocher d'Abby de manière à ne plus être entendu.
« — Ça n'a rien à voir avec toi » affirma le Conseiller. Il fit une courte pause, cherchant presque par où commencer. Abby l'ennuyait, certes, mais il ne pouvait pas lui reprocher de défendre ses opinions, qui étaient largement acceptables et préférables, autant sur le plan moral qu'humain … cependant, ils ne pouvaient pas s'arrêter à cela. Bien sûr qu'Abby l'ennuyait, bien sûr qu'il aurait plus d'une fois préféré qu'elle se taise voir qu'elle ne soit pas là, mais c'était bien tout ce qui faisait l'équilibre de ce Conseil qui, tant bien que mal, tentait de gouverner l'Arche du mieux que ses membres le pouvaient. Abigail Griffin et Marcus Kane étaient les deux pôles d'un tout, aussi opposés que complémentaires … ils étaient simplement trop occupés à se tirer dans les pattes pour le comprendre.
« — Cent ans supplémentaires, c'est ce qu'il est censé falloir à la Terre pour redevenir habitable. Cent ans. Ce n'est pas négligeable. Les chances pour que ces gamins survivent sont infimes et, si tu veux mon avis, absolument nulles. Si les jeunes réussissent, tant mieux, mais s'ils échouent ? Je ne laisserai pas l'avenir de l'Humanité dépendre d'un projet si incertain. C'est notre devoir – il insista bien sur ce mot – de trouver une autre solution si celle-ci venait à échouer » déclara Kane.
Il enchaîna, sans laisser à Abby l'occasion de rétorquer.
« — Tu crois que je prends plaisir à condamner ces gens ? Regarde les choses en face, Abby : c'est la seule véritable solution qui s'offre à nous. Nous n'avons pas le choix. Toutes les autres alternatives ne sont que temporaires. On gagnerait quoi ? Trois semaines ? Un mois ? Les ingénieurs ont besoin de six mois, en l'état actuelle des choses, nous n'en avons que quatre. Plus nous attendrons, et pire ce sera. Chaque jour que nous passons à attendre augmente de dix le nombre d'individus qu'il faudra sacrifier. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre indéfiniment » affirma Marcus d'un air grave.
Sa voix s'était faite plus basse, mais elle n'en devenait pas plus mielleuse pour autant. Kane doutait d'être un jour capable de faire comprendre à Abby la raison de ses choix … la vérité était qu'ils étaient simplement trop différents pour se comprendre, c'était dû moins ce que Marcus avait fini par comprendre.
« — Parfois, une minorité doit être sacrifiée pour permettre à la majorité de perdurer. Je ne laisserai pas la race humaine s'éteindre sous prétexte que certain parmi nous n'ont pas le cran ou le cœur de faire ce qui doit être fait » ajouta-t-il « Tu as le droit de trouver cela monstrueux, injuste et arbitraire, ça l'est » affirma Marcus sans se voiler la face « Mais c'est un mal nécessaire. En tant que médecin, tu devrais le savoir : pour sauver une vie, il est parfois nécessaire d'amputer »
Quelle merveilleuse métaphore que celle qu'il venait de lui offrir … pourtant, l'image n'était pas si éloignée de la réalité. Lorsque la gangrène gagnait le bras d'un homme, son état s'empirait à mesure que le temps passait. Les dégâts causés étaient alors irréversibles, et l'issue inévitable : le fallait couper, et plus la patient attendait, plus il fallait couper haut. L'Arche était exactement dans la même situation : elle avait la gangrène, et il fallait couper.
Dernière édition par Marcus Kane le Jeu 20 Oct - 18:51, édité 5 fois
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Ven 7 Oct - 15:21
Un jour de plus
Abby Griffin & Marcus Kane
En l’entendant insinuer que lui non plus n’avait aucun regret quant à ses actes, Abby entrouvrit la bouche et secoua légèrement la tête. Elle le fixa de longues secondes sans rien dire, le dégoût se lisant on ne peut plus clairement sur son visage. Au-delà des regrets, Marcus Kane semblait également dépourvu de tout sentiment humain. Il ne montrait jamais rien : ni compassion, ni tristesse, ni joie, même ses colères étaient froides. Au fond d’elle, Abby avait parfois envie de le secouer, de lui hurler de se réveiller, de l’obliger à ouvrir les yeux et à regarder en face le mal que ses chères lois faisaient. Mais après tout à quoi bon ?
Un léger rire dépourvu de toute joie s’échappa d’entre ses lèvres lorsqu’il lui répondit que sa condamnation à mort n’avait rien de personnel. Certes, son comportement était objectivement répréhensible, mais pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que l’empressement avec lequel il avait programmé son exécution, lui, n’était prévu par aucun texte. Il l’avait condamné sans même demander l’avis du conseil et sans même attendre de voir si Thelonius allait ou non s’en sortir.
« Comment peux-tu être aussi cynique ? Comment peux-tu comparer la perte d’un membre à la perte d’un père, d’une mère, d’un enfant ? Si nous entre-tuer est le seul moyen que nous trouvons pour sauver la race humaine alors peut être qu’au final, nous ne méritons pas de survivre du tout, » lui répliqua-t-elle toujours à voix basse sans jamais le lâcher du regard.
Il y a cent ans, nombre de pays avaient érigé la vie humaine au sommet des valeurs universelles. Que diraient alors tous ces gens morts sous les bombes s’ils pouvaient les voir aujourd’hui ? Que penseraient-ils s’ils savaient que la vie de cent enfants ne valaient plus rien ? Les droits de l’Homme appartenaient à l’histoire, à un passé disparu à l’instant même où sept milliards de cris avaient retenti pour brusquement s’éteindre à jamais.
Soudain, un bruit assourdissant envahit la salle de contrôle. Abby fit volte face et sentit son cœur s’emballer en découvrant nombre de profil s’illuminer de rouge.
« Jackson, qu’est-ce qui se passe ? », s’exclama-t-elle en se dirigeant vers son assistant, bousculant dans son empressement Kane d’un coup d’épaule.
Le jeune homme bredouilla qu’il n’en avait pas la moindre idée. Les rythmes cardiaques s’accéléraient à une vitesse folle et aucun des jeunes ne semblait y échapper, pas même Clarke. Abby sentit son ventre se nouer, mais prit une profonde inspiration afin de garder le contrôle d’elle-même.
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Dernière édition par Abigail Griffin le Mar 11 Oct - 16:59, édité 1 fois
Marcus Kane
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Lun 10 Oct - 21:05
Un jour de plus
WE ONLY MAKE PEACE WITH OUR ENEMIES That's why it's called making peace (George R.R. Martin)
Marcus s'apprêtait à répondre aux propos d'Abby lorsque, soudainement, l'attention de chaque personne dans la Salle de Contrôle se porta sur les écrans. Un premier écran se mit à clignoter, puis deux, et trois … au rouge des monitorings s'ajouta bientôt des alarmes, qui retentirent de toute part, affichant des constantes qui, de toute évidence, n'annonçaient rien de bon. Il ne fallait pas être médecin pour deviner que quelque chose se passait en bas, sur Terre, quelque chose qui, brusquement, avait semé le trouble dans le paisible quotidien qui avait, visiblement, rendu les jeunes moins vigilants. Face à cette situation nouvelle et inopinée, Kane ravala ses propos. Sans vraiment s'en étonner, Abby se désintéressa complètement de lui pour se précipiter auprès de Jackson et des écrans de contrôle. Elle ne manqua pas de le bousculer au passage, l'écartant d'un coup d'épaule de son chemin … en d'autres circonstances, Marcus n'aurait pas laissé passer un tel geste, mais il s'agissait d'Abby. Qu'aurait-il bien pu faire ? La faire tabasser pour cette offense ? Non, bien sûr que non, il n'était pas si intransigeant. Après tout ce qu'elle avait enduré, il pouvait bien lui permettre cette petite victoire, qui ne lui coutait rien si ce n'était de l'amour-propre. Le malheur qui attendait Abby était bien plus amer.
La Salle de Contrôle se transforma bien vite en fourmilière géante : chacun s'activa à son poste, tentant bien en vain de comprendre ce qui se passait. Les rythmes cardiaques des jeunes avaient décollé d'une manière ahurissante, comme si quelque chose venait subitement de leur tomber dessus … une pluie radioactive ? Des spores toxiques ? Les possibilités étaient nombreuses, voire infinies. Jackson bredouilla quelques théories, qui parurent rapidement bancales aux yeux de Kane … le Conseiller resta cependant un moment silencieux, observant les écrans et l'animation qui s'offrait à lui. Il vit l'écran de Clarke s'allumer à son tour et il n'eut pas besoin de baisser son regard pour percevoir l'angoisse d'Abigail Griffin en cet instant présent.
La surprise passée, la Salle de Surveillance resta un moment en suspens. Chacun observa, impuissants, les constantes s'affoler à mesure que les minutes passaient … quoi qu'il se passait en bas, cela n'épargnait personne. Chacun des délinquants, qu'ils aient été privilégiés ou non sur l'Arche, se trouvaient désormais victimes du destin funeste qui les attendait … car comment imaginer une autre issue ? Marcus sentit Callie se frayer un chemin jusqu'à Abby, bousculant à son tour l'homme qu'elle avait jadis toujours soutenu. Elle posa sa main sur l'épaule de son amie, les yeux rivés sur les écrans, craignant à chaque instant de voir s'éteindre un des écrans. C'était bien là la question que tout le monde se posait : jusqu'où les choses allaient-elles aller ? Chacun espérait une amélioration, mais Marcus n'avait pas cette naïveté. Soudainement, comme pour confirmer ses pensées, l'un des écrans s'éteignit en faisant retentir une alarme qu'ils avaient déjà entendu deux fois depuis que les 100 avaient été envoyés sur Terre. De cet écran, plus aucune constante n'apparaissait : le signal semblait être définitivement rompu, et il fut le premier d'une longue série. Il y en eut d'abord un, puis deux, puis trois … les jeunes tombaient comme des mouches, et l'ambiance dans la pièce changea quelque peu. Le silence devint soudainement pesant, tandis que chacun prenait conscience de ce qui était en train de se passer.
Kane fut le premier à sortir de cette torpeur dans laquelle ils étaient tous plongés. Telle était sa nature : il était réactif – parfois trop – et ne s'attardait jamais trop longtemps sur une conclusion … après tout, à quoi bon ? Les jeunes étaient en train de mourir à petit feu, la Terre n'était pas vivable, point. Au moins, ils étaient désormais fixés, mais Marcus eut la décence de ne pas le faire remarquer. Il ne tirait aucun plaisir de la situation, mais il ne s'en étonnait pas. Il aurait voulu dire aux filles – à Abby et Callie – que cela ne servait à rien de rester là à regarder les jeunes mourir, il aurait voulu leur dire qu'il valait mieux partir et qu'elles n'étaient pas obligées de contempler, impuissantes, le résultat de leurs faux espoirs … mais il savait pertinemment que ses paroles ne seraient pas reçues comme il l'escomptait. Au lieu de cela, il continua de garder le silence, du moins pendant un temps … après tout, il n'était pas là pour faire du social, ne l'avait jamais été.
« — Il est temps de vous réveiller » déclara finalement Kane au bout d'un moment.
Il savait pertinemment que ses paroles ne feraient qu'envenimer la situation, mais il s'en fichait bien. Le coup était déjà dur – et il en rajoutait – mais peut-être était-ce se qu'il fallait pour faire réagir tout ce beau monde. Abby vivait dans l'illusion depuis trop longtemps et trop de gens la suivait. Kane ne pouvait pas leur reprocher d'avoir de l'espoir, en revanche, il leur reprochait de trop s'y attacher. Leur petit rêve venait de s'effondrer sous leurs yeux, le temps des illusions étaient terminées : il était, certes, encore tôt pour émettre des conclusions aussi implacables, mais Marcus était un visionnaire. Il pensait constamment à demain et aux éventualités, et jusqu'à présent, le destin confirmait chacune de ses prédictions … pourquoi les choses viendraient-elles à changer ?
Il jeta un dernier regard en direction d'Abby et de Callie, avant de faire volte-face pour prendre le chemin de la sortie. La porte s'ouvrit et il laissa derrière lui les écrans et les alarmes … Dieu seul savait combien de temps cela allait durer. Dix minutes ? Trente ? Une demi-journée ? Trois jours ? Petit à petit, tous les écrans finiraient par s'éteindre, et Kane se demandait combien de morts il faudrait à Abby pour lui faire accepter le fait que cette mission était un échec. Ils n'avaient plus de temps à perdre, pas un jour de plus.
Spoiler:
A moins qu'Abby soit maso' et cherche à retenir Kane, je suggère qu'on s'arrête sur ta réponse ? Hâte de remettre ça ♥
Dernière édition par Marcus Kane le Jeu 20 Oct - 18:53, édité 2 fois
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Sujet: Re: Un Jour de Plus ft. Abby Dim 16 Oct - 15:25
Un jour de plus
Abby Griffin & Marcus Kane
Les mains tremblantes, Abby pianotait sur l’écran de contrôle afin de faire défiler un à un les profils des délinquants. Dans le brouhaha assourdissant, la conseillère pouvait entendre Jackson émettre des hypothèses, mais malgré son optimisme habituel, cette fois la jeune femme ne pouvait s’empêcher de penser qu’aucune d’entre elles n’avaient véritablement de sens.
« Il nous faut passer au crible toutes les constantes de ces dernières heures. Je veux être mise au courant du moindre changement dans leurs signes vitaux, » déclara-t-elle sèchement à l’attention de son assistant.
Elle avait certainement manqué quelque chose. Si les radiations n’avaient pas tué instantanément les jeunes lorsqu’ils avaient ouvert les portes de la navette alors il n’y avait aucune raison pour que cela les affecte aussi subitement et de façon simultanée. Intérieurement, la conseillère ne put s’empêcher de blâmer Kane une nouvelle fois. Il l’avait distraite avec ses paroles apocalyptiques alors que son attention aurait dû se porter exclusivement sur la surveillance des adolescents.
Soudain Abby sentit une main se poser sur son épaule, cependant, elle ne prit pas la peine de se retourner. En effet, à cet instant, elle n’avait pas besoin de soutien, elle avait besoin de réponses.
Les yeux rivés sur les milliers de chiffres qui clignotaient sur l’écran devant elle, la jeune femme reconnue finalement le son qu’elle redoutait le plus au monde. La gorge nouée, Abby releva brusquement la tête vers les écrans muraux et ses doigts se crispèrent automatiquement sur le rebord de l’écran devant elle.
La conseillère eut soudainement l’impression de manquer d’air et que le sol se dérobait sous ses pieds. Une chape de plomb semblait s’être brusquement abattue sur la salle. Plus personne ne parlait, plus personne ne bougeait. Tous, elle y comprit, regardaient impuissants les écrans s’éteindre l’un après l’autre.
Les doigts de Callie sur son épaule se crispèrent et cette fois Abby recouvrit sa main avec la sienne en se mordant la lèvre inférieure.
« Non, » souffla-t-elle imperceptiblement, ses yeux cette fois rivés sur le profil de Clarke.
La voix de Kane la ramena brusquement à la réalité et de nouveau, la conseillère sentit la colère se remettre à bouillir dans ses veines. Comment osait-il se montrer aussi froid en de telles circonstances ? Des enfants étaient en train de mourir à cause de lui et c’était tout ce qu’il trouvait à dire ? L’espace d’une fraction de seconde, Abby ressentit une envie irrépressible de lui foncer dessus et de le gifler à s’en briser les doigts, mais bien heureusement, elle était incapable de détacher son regard du profil de sa fille.
« Pitié Clarke, » pria-t-elle à voix basse tout en se saisissant de la bague qui pendait autour de son cou et de la serrer si fort qu’elle sentit presque le métal s’incruster au creux de sa paume.