Un ultime appel au secour? [Pete]

Mon pied tremble et martèle le sol de lui même, mes yeux ne décrochent pas de l'horloge accroché au mur de la salle de cours théorique. Dix minutes. C'est trop long ! Dire que Gil était à l’hôpital depuis maintenant trois jours et je n'avais pas eu le temps de passer la voir, quel piètre ami je faisais. J'échange un regard avec Perséphone et celle-ci me sourit, je lui adresse un léger signe de tête en retour. Je griffonne un mot sur un morceau de papier et en fais une boulette que je lui lance, quelques secondes plus tard je reçois sa réponse. Levant mon pouce en l'air pour la remercier de bien vouloir me couvrir auprès des mes parents.

La sonnerie retentit, je fourre toutes mes affaires d'un seul geste dans mon sac et sors de la classe en courant comme un dératé. Je saute le plus de marches possibles à chaque escalier et planque mon sac derrière un vieux casier de service pratiquement jamais utilisé. En arrivant au niveau 3 je freine mon allure et me met à marcher lorsque je franchis les portes de l’hôpital, une infirmière m'indique le lit de Gillian et je m'y rends.

Mon amie est recroquevillée en position fœtal, je ne sais pas si elle dort ou si elle se morfond. Je jette un coup d’œil à son poignet et aperçois un bandage, ce n'est pas la première fois que Gil essaye de se suicider. Je m'approche du lit en lui parlant doucement:

- Gil ? C'est Peeta... Je suis vraiment désolé de ne pas avoir pu venir plutôt...

Mes excuses me semblent ridicules mais je ne savais pas trop comment les formuler.

Gil n'a pas du tout l'air en grande forme, ni même heureuse de me voir. En fait, je pense qu'elle n'a envie de rien. Elle se redresse pour s'assoir sur son lit d’hôpital, quand à moi je tire une chaise pour y prendre place. Il y a encore quelques années, Gil et moi n'étions pas si proche, juste de simples connaissances d'une amie commune: Perséphone. Cependant, après la mort tragique de son frère nous nous sommes rapprocher et je suis encore l'une des rares personnes à réussir à la faire sourire, quelques secondes certes mais à la faire sourire quand même.

Mes yeux sondent sont visages durant quelques minutes silencieuse, je vois bien qu'elle se retient de déverser toutes les larmes de son corps une nouvelle fois. Je sors deux bonbons de ma poche et les déposes sur les genoux de mon amie.

- Je sais que c'est interdit par les médecins mais j'ai pris le risque de t'en apporter.

Je lui adresse un sourire malicieux puis sors d'autres friandises de ma poche pour les mettre dans ma bouche.

- Tu sais, hier ils ont passé "Retour vers le Futur" et ils passent la suite la semaine prochaine. Si tu veux on pourra aller le voir ensemble ?

"Back to the Futur" est juste génial et je sais pertinemment qu'il plait beaucoup à Gillian, peut-être que cela lui remontera le moral.

Un léger sourire fait son apparition sur le visage de Gil, c'était une bonne chose, non ? Tout du moins j'espère qu'il s'agit d'un vrai sourire. Malheureusement son sourire s'efface lorsque je mentionne "Retour vers le Futur", quel idiot je suis pour oublier qu'elle regardait ce film avec son frère... Crétin de Peeta. Lorsqu'elle me demande comment j'ai fait pour en avoir, je fronce les sourcils ne comprenant pas sur le coup. Ce n'est que lorsqu'elle précise qu'elle parle des bonbons que cela fait tilt dans ma caboche.

- Oh... Eh bien c'est un secret !

Je tire la langue en lui faisant un clin d’œil malicieux. Ces friandises proviennent directement des cuisines, je sais que c'est parfaitement interdit de s'y rendre et que c'est pas trop raccord avec ma formation de garde mais je m'y étais glissé avec la complicité de l'un des commis. Ce dernier me devait une faveur, je l'ai donc convaincu de ne pas verrouiller l'une des portes adjacentes. Une fois à l'intérieur je n'ai eu qu'à me servir.

- Tu as eu de la visite en dehors de moi ?

Je me doutais bien que sa famille à dû lui rendre visite mais peut-être que d'autres personnes sont venues, comme le bouffon qui lui sert de petit copain. Jamais pu le blairer celui-là, trop sûr de lui, arrogant et surtout sans couilles.