(Josh) • Maunon and Hedagona.

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Un peu plus tôt dans l'après-midi, j'ai remonté un peu la montagne afin de me rendre dans un lieu où je me sens apaisée. Ce qui est de plus en plus complexe en ce moment depuis l'arrivée de Skaikru. Avec le feu qui avait détruit un village Trikru à cause de missiles envoyés au ciel par ceux-ci (les fusées éclairantes). Dans Polis, la haine était palpable. Je comprenais cela. Des Natifs avaient perdus des proches à cause des missiles. C'était un acte de guerre et nous sentions qu'elle arrivait à grands pas. Bien que pour le moment, les attaques ne ciblaient que le clan des arbres, combien de temps faudrait-il pour que les envahisseurs se mettent à attaquer les longues plaines verdoyantes Ingranronakru ? Combien de temps pour faire exploser les falaises Ouskejon pour détruire la vallée Louweda Kliron ? Je ne préfère pas y penser. J'avais grand besoin de m'éloigner de tout cela le temps que je prenne un peu soin de moi. « Miya Nyrne... » "Viens, Nyrne" Ma jument s'arrête toujours au même endroit, ne voulant pas aller plus haut. Comme si elle sentait le potentiel danger du Mont Weather. Depuis que nous avons faillis nous faire avaler par le brouillard, la jument en gardait des séquelles. Je pouvais toujours la laisser en contre bas. Elle connait le son du cor Trikru qui annonce le brouillard. Si cela devait arriver, Nyrne saurait où se rendre. Quand à moi, il me suffirait de courir dans l'unes des nombreuses petites cavernes étroites. Je m'arrête puis caresse l'encolure de la jument. « Ai get em in... » "Je comprends" Je regarde autour de moi puis me dévêtit, je m'enroule dans une fourrure puis range mes vêtements dans le sac que porte Nyrne. J'ai l'habitude de cet endroit. Je me munie d'une dague au cas où puis monte le reste du chemin en passant par la forêt. Évitant le chemin. Une rivière serpente et descend du Mont Weather. Je m'y arrête où elle est le plus profond puis je pose ma dague dans l'herbe et regarde une dernière fois autour de moi. Je laisse la fourrure glissée le long de mes courbes. Dévoilant nudité, cicatrices et tatouages. J'entre dans l'eau qui m'arrive au ventre en frissonnant. Je prend le temps de me laver de la poussière, de la terre et du sang exposé sur ma peau et ma crinière blonde. Je me plonge entièrement puis me redresse. La couleur de mes cheveux s'éclaircit. De longues minutes passent et j'entends un craquement non loin. Je me fige. Un animal ? Non ou alors un animal muté en vue de la lourdeur du son. « Chon yu hir... ? » "Qui est là... ?"

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L'eau efface mes marques physiques mais également mes marques psychologiques. J'aurais pu me détendre complètement en écoutant les clapotis rieurs de l'eau mais non. Il faut que quelqu'un me dérange même dans mes moments les plus intimes ! Ce son était étrange. Je balaye les alentours de mon regard azur puis j'entends Nyrne commencer à s'agiter plus bas. Quelque chose approche. Quelque chose roule non loin de moi puis - alors que je sors de l'eau et m'entoure avec ma fourrure - fait un bruit de cliquetis et de la fumée apparaît. Je sursaute, ajuste bien ma fourrure puis cherche ma dague à taton sur l'herbe mais rien. Je ne la trouve pas. Je ne vois rien et je tente de courir dans une direction. Un son d'arme à feu se fait entendre. Les balles sifflent non loin de moi. L'une d'elle se plante dans ma cuisse ce qui m'arrache un son de douleur. Je tombe sur le sol, mais inutile de préciser que je ne resterais pas ici ! Je commence à me mettre à courir difficilement. Je jette un cailloux à Nyrne. Elle ne doit pas rester là, elle porte toute mes affaires et je tiens à elle. « Buk au, Nyrne ! » "Pars, Nyrne !" Ma jument ne se fait pas prier en sentant le danger. Elle se met à galoper, vers le clan Trikru j'en suis sûre. Je n'ai pas d'armes, je suis en fourrure et blessée, mais je me suis retrouvée dans des ennuis pire que cela. Je cours dans une autre direction, essayant de jouer avec les arbres pour qu'ils me servent de boucliers.

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Le sang coule le long de ma cuisse, laissant des marques sur le sol. La douleur est cuisante mais je dois tenir bon. Qui me traque ? Est ce un groupe ? Un maunon ? Un skaikru ? Un groupe ? Je l'ignore mais une voix se fait entendre. Une voix étouffée comme par du tissus. Maunon ! Cette voix, je ne l'oublierai jamais. La rage monte en moi alors que je cours comme je le peut. Je redescend doucement le mont. Je me dois de réfléchir, je suis Hedagona ! Je m'arrête un petit instant derrière un arbre pour attacher ma fourrure afin qu'elle ne tombe pas. Un plan commence à se dessiner dans ma tête mais trois balles se heurtent à l'arbre. Je sors de ma cachette pour prendre une direction précise. Les dents serrées, je ne dois pas montrer ma douleur. « FRAGA ! » "ASSASSIN !" Je jure, je suis bien obligée pour contenir ce trop plein de douleur. Je fais de mon mieux. Je cours, je glisse, je tombe mais je me relève. Je me relèverai toujours. La forêt commence à devenir plus dense. Ce maunon se moque de moi. Ce maunon joue avec moi. Il se croit prédateur mais c'est lorsque l'on se pense le plus en sécurité que l'on devient le plus faible. Je hurle ma douleur et ma haine quand une branche me frappe la cuisse sur mon passage. Je profite d'un court instant de calme pour plonger mon index dans ma blessure en grognant puis avec difficulté, je retire le bout de métal qui s'est incrusté dans ma chaire. Je regarde la balle entre mes doigts tremblants. Les herbes sont hautes dans cette partie de la forêt. Mais sans le savoir, je laisse des traces de sang sur le tronc des arbres de ma main qui a retirée salement cette balle. Des ruines se font apparaître au loin. Je continue d'avancer en zig zag en restant imprévisible. Je suis plus qu'essoufflée.

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Il se remet à user de son arme à feu. Ce qui n'est pas pour me déplaire. Je continue de courir mais bien plus méthodiquement maintenant. Je laisse volontairement des traces là où je ne vais pas. Je brouille mes pistes. Nous sommes dans un lieu dangereux. Bien plus dangereux que celui du Mont Weather lui même. Une bête veille sur ces lieux et je ne compte pas la réveiller. Je commence à me mettre à courir une nouvelle fois mais je sens un fil se tendre autour de ma cheville. Je suis soudainement trainée vers le haut d'un arbre par la jambe. Je peux encore faire en sorte de me cacher, mais je dois vraiment prendre sur moi pour ne pas hurler de douleur. Je peux atteindre la branche où la corde fait poulie. Deux fois dans ma vie que je tombe dans un piège du clan des arbres... Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude. Je cligne plusieurs fois des yeux puis use de mon endurance malgré la douleur afin de réussir à attraper mon propre pieds attaché puis la corde. Je la remonte avec grande difficulté. La douleur me tire des larmes et le fait de ne pas pouvoir hurler semble ajouter une douleur considérable. Je remonte doucement mais surement la corde pour arriver sur la branche d'arbre. Je souffle un moment puis tire le reste du piège pour ne pas que cela laisse des traces. Je colle mon dos contre l'arbre puis remonte mes jambes.

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Je retire le nœud qui entoure ma cheville maintenant que la corde n'est plus tendue. Je l'enroule autour de mon avant bras, j'entends les bruits de pas du "prédateur" en dessous. Je priais pour qu'il ne m'entende pas. Qu'il ne me voit pas. Mon souffle se calme un moment. Je dois fermer les yeux pour me calmer. Comme si cela me protégeait de son arme. Sans elle, j'aurai déjà attaqué. Je l'observe se réfugier derrière un arbre j'en profite pour grimper plus haut dans le mien sans un bruit. Il semble me voir parce qu'il tire encore, je continue de grimper avec peur. Je grogne en sentant une éraflure à l'épaule puis une nouvelle douleur cuisante se plante dans mon mollet. Puis soudainement le silence. Je tremble face à ce que je ressens dans mes deux jambes. Je ne dois pas fermer les yeux. Je dois me lever et me battre. J'accroche rapidement la corde à une branche puis j'enroule ma main et mon poignet à son opposé pour me laisser tomber. Cet effet de balancier me permet de frapper de plein fouet le maunon dans l'estomac avec mes deux pieds en avant. Avec l'élan, je relâche la corde, tombant avec lui. Mon premier réflexe est de lever le poing, mon autre main lui maintenant la gorge. Je fixe son masque, je peux voir difficilement ses yeux. « Jus drein jus daun ! » "Le sang appelle le sang !" Mais soudainement, alors que j'allais lui briser son masque, je m'arrête. Non, trop rapide. « Le sang peut attendre... Tu aimes l'air de la Montagne ? Alors tu vas le respirer sans ta protection... » Je lui montre bien que s'il fait le moindre geste, je déchire sa combinaison.

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Il n'a pas peur de la mort ? Qu'elle connerie ! Pourquoi il porte cette chose alors ? Et pourquoi il se planque dans sa montagne ? Je commence à comprendre. « L'homme qui n'a pas peur de la mort craint donc la vie. » Je le regarde, les mouvements de ses yeux sont visibles. Malgré la douleur, la rage et l'envie de meurtre, mon visage reste impassible. Éprouver des émotions face à un homme aussi pourri que le sont les maunons ne mérite pas de voir mon véritable visage. Des cris attirent mon regard, je baisse ma garde et je me met moi même à hurler quand le branwoda me colle son appareil à l'oreille. Je me retrouve nue, repliée sur moi même, mes tatouages apparents tout comme mes blessures. Je redresse le regard et j'entends le maunon parler aux faucheurs. Je sers les dents alors que je suis entourée par ces anciens natifs. Je cache ma tête entre mes bras et me replie encore plus sur moi même. C'est alors que je ressens des coups. Des coups de pieds, des coups de poings qui m'arrache des larmes et des grognements. Ne pas craquer. Des bleus et des traces rouges apparaissent sur ma peau. Je commence à être sonnée. Des images me remontent aux yeux. Des flashbacks de mes formations pour devenir Gona puis ensuite Hedagona. J'en ai souvent mangé de la boue alors que je recevais des coups. Mon mentor avait été une personne horrible et cruelle mais il était intelligent et stratège. Je ne mourrai pas sous les coups des faucheurs et sous le regard d'un maunon. Je lui devait honneur !

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J'ignore comment je vais me sortir de cette galère. Frapper à mon tour ?Non, je n'ai plus assez de force pour cela. Tout mon corps me lance j'entends des cris, des hurlements. Puis des bruits de coup de feu à nouveau. A t-il eut pitié ? Compte t-il me prendre la vie ? Les corps des faucheurs tombent. Je tremble et j'ignore comment je fais pour encore respirer. Je serre les poings alors que mon regard se lève vers le maunon. Je garde ce masque impassible mais la rage prend le dessus et je commence à parler. La colère et le mépris se faisant aisément entendre dans ma voix grave et quelque fois prise de sursauts dut aux douleurs. Je puise dans mes dernières forces pour redresser la tête, fixant ce qui doit être ses yeux : « Yu ste klir nowe, maunon. Yu ste no yuj, kwelen. Ai na set hir fa chek yu wamplei. Ai swega yu klin. » "Tu ne sera jamais en sécurité, Maunon. Tu es faible, lâche. Je serais là pour te regarder périr. Je te le promet." Un filet de sang coule de ma lèvre avant que ma tête ne retombe lourdement sur le sol. Dans un lent soupir, un mot sort. Un mot qu'il peut très bien comprendre. « Assassin... » Mes yeux se ferment, je ne sens plus rien. Ni la douleur, ni même la pluie qui commence à tombée. Inconsciente, je suis plongée dans les méandres de mes souvenirs. Cet homme n'est en rien un prédateur. Un prédateur tue. Lui n'a fais que jouer. Mais sait-il réellement dans quoi il s'est embarqué ? Non seulement il avait utilisé cet objet face aux faucheurs devant moi. Ce qui confortait bien ce doute que les maunons étaient responsables de la création de ces démons. Mais qu'en plus, je me souviendrai de cette voix...