Malentendu - Lexa [FB]

DATE DU RP / REPÈRE CHRONOLOGIQUE : Août/Septembre 2143

Sur un malentendu... 2149 - Le temps semblait toujours le même ces derniers jours à Kapastelt, si bien qu'une douce monotonie s'était installée chez tous ses habitants. Leur Haut-Roi non plus n'y échappait pas, laissant son esprit prendre ses aises et vivre sa libre mélancolie. Cela faisait longtemps que Utak évitait les visites, les sorties, qu'il ne semblait plus avoir goût à rien, à part à cette rage soudaine qui l'envahissait lorsqu'on employait un lexique de glace. Mais il ne voulait pas penser à ça, il voulait se remémorer celle qui lui manquait telle qu'elle était, fine et pleine de surprise et, se servant un verre, il se laissa retomber dans l'un de ses souvenirs cocasses qu'elle avait encore causée.

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2143 - Il reposa le verre de gnôle après l'avoir finit cul-sec sans même sourciller ; il avait l'habitude de cet alcool de basse qualité durant ses voyages et sans être imbibé plus que de raison, il avait besoin de ce remontant pour affronter cette ville. Des années qu'il n'était plus venu et pourtant, elle n'avait quasiment pas changée. Ni la mort de l'ancien Commandant, ni même pour le Conclave qui s'en suivit n'avait été une raison valable pour le faire revenir dans ces murs chargé de souvenir. Ici, tout lui rappelait celui qu'il avait perdu. Mais attablé à cette auberge un peu miteuse, il ne buvait que pour adoucir sa peine, c'est aussi ici qu'il devait retrouver la chair de sa chair après de nombreux mois de vadrouille.

Seulement cette dernière semblait ne pas avoir finit ses vagabonderies et Utak se retrouvait seul à boire. Ce n'était pas un problème pour son vieux père mais cela lui laissait soudainement du temps qui ne pouvait se permettre d'être libre ; les fonctions de son postes reprenant alors le dessus. En tant que chef de clan, Utak se devait d'aller saluer la nouvelle Heda et cela avec ou sans sa fille à ses côtés, c'est donc sans grand enthousiaste qu'il quitter sa table et rejoignit sa garde rapprochée. Sa cape sur les épaules, il lança la marche vers la grande Tour où, s'y étant pris un peu l'avance, il avait envoyé quelqu'un prévenir de son arrivé : Il était temps de rencontrer celle qui avait inspirée grâce aux grands esprits.

Chacun de ses pas dans ses rues qui avaient l'air si anodin était en fait lourds de sens pour celui qui fût jadis un de ces enfants qui jouait un peu plus loin. Les souvenirs de Torrey lui arrachèrent un sourire non dissimulé, ne pouvant s'empêcher de se demander ce qu'il penserait de l'homme qu'il était devenu. Tout ce qui lui venait n'étaient que pures hypothèses, mais cela lui fit un bien inattendu de ressasser un passé pourtant révolu. C'est ainsi que Utak et ses hommes continuèrent leur marche et arrivèrent à la Tour, puis devant la salle du Trône, attendant sagement que Heda daigne les recevoir. Il avait mis du temps à venir, mais il était connu que le chef Louwoda quittait rarement ses terres, faisant parties de ses représentants parfait d'un peuple attaché à sa terre natale. Les gardiens de la Vallée n'étaient certainement pas le seul peuple à agir de la sorte, mais ils étaient aussi reconnu pour leur pacifisme avec les autres clans, ainsi leur volonté de ne pas sortir de leur clan n'était pas dû à une haine des autres mais à leur serment de protéger leur Vallée.

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MalentenduLexa & UtakLe comportement est le miroir où chacun montre sa véritable image.
Goethe
Il arrivait parfois que je repense à ces moments. Tous ceux qui s'approchaient de près ou de loin à toi, Costia. Cette peine, cette douleur, fut si dure à surmonter. Aujourd'hui, j'en ressors plus forte. Mais ça n'a pas toujours été ainsi... Avant, je me remémorais ces souvenirs, et je pleurais en silence dans ma chambre, seule dans le noir. Désormais, quand j'y repense, je souris et mon coeur se réchauffe. Ces souvenirs sont devenus des trésors Costia, et mon coffre en est rempli. Mais personne ne pourra le piller. Tant que je vivrai, tu vivras. Car je me souviens.

Ca faisait quelques mois que j'étais devenue Commandante, quelques mois que je te côtoyais. Nous faisions tout pour le dissimuler aux yeux du monde, même si le peuple n'était pas dupe. Certains comme Titus ou ma garde personnelle s'étaient bien évidemment rendus compte de notre petit manège. Le nombre de nuits que tu passais dans ma chambre en témoignait d'ailleurs. Mais nous évitions de nous montrer en publique, du moins au début, car mes mentors, qu'ils soient de guerre ou de pensée, n'avaient jamais cessé de me rappeler à quel point il était dangereux d'aimer en tant que Heda. Que ce soit pour moi-même ou pour la personne aimée. Et ça, je ne l'avais compris que trop tard.

Ce jour-là, tu n'étais pas là. Même si tu étais mienne et que tu avais ta place à Polis, tu appréciais toujours autant le voyage. Et qui étais-je pour t'en priver ? Tu avais cette air de liberté qui soufflait à travers toi, je ne pouvais pas t'en empêcher. C'était ce qui te rendait heureuse, et j'étais prête à tout pour te comblée. Alors en ces quelques jours d'absence, j'étais seule, mais pas pour autant inoccupée. J'avais toujours beaucoup à faire et ainsi les journées passaient plus vite, me faisant oublier ton absence.
J'étais en discussion avec Titus concernant les frictions entre Trikru et Azgeda. Ce peuple belliqueux terrorisait les miens au Nord, pillant des villages et tuant tout sur leur passage. Je connaissais cela, pour l'avoir moi-même vécu plus d'une fois étant plus jeune. La guerre avec la Nation des Glaces était proche et j'étais loin d'imaginer le lot de surprises qu'elle apporterait. Un garde se permit d'entrer, me prévenant que j'avais de la visite. Le Haut-Roi des Louwoda était là, prêt à me rencontrer. Depuis ma montée sur le trône, je n'avais pas encore eu l'occasion de le rencontrer. Ce peuple était mon allier, et pourtant je n'avais jamais vu son chef. En effet, Utak était réputé pour demeurer dans la cité cachée, n'en sortant que lors de grands évènements. Je ne pouvais pas lui refuser une entrevue. Alors je fis signe à Titus de s'en aller et c'est lui qui ouvrit la porte sur mon invité. Me levant du trône, je descendis les quelques marches de l'estrade, m'avançant au centre de la pièce.
-Utak je présume ? Je suis ravie d'enfin vous rencontrer, commençai-je.

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Sur un malentendu... Utak fût invité à entrer dans la salle du Trône, découvrant ainsi celle qui était l'Heda depuis plusieurs mois maintenant. Elle se situait là, au milieu de la pièce, resplendissait d'une jeunesse déconcertante. Et lui qui n'était plus dans la fleur de l'âge commença à se demander si la sagesse des commandants pouvaient vraiment habiter une telle enfant. Pourtant, elle avait été choisie par l'esprit du Commandant et cela jamais un Louwoda ne le remettrait en question.

Son clan, sûrement bien plus que les autres, avait un profond respect pour la religion et le sacré, raison qui les avaient toujours poussés à être un des principaux allié d'Heda. C'était la raison même du clan que de se dévouer à ces croyances en protégeant la Vallée Sacrée, suivre le chef spirituel de ce culte semblait être la voie normale de leur combat, sans pour autant s'y fier aveuglément ; veillant toujours aux intérêts de la Vallée en premier lieu. Cette commandante semblait sur la même voie que son prédécesseur sur les questions qui intéressait Utak : Laisser la Vallée en paix. Sage position, pourtant insuffisante pour ce peuple pacifiste qui espérait toujours que l'Heda saurait se battre pour protéger ce lieu si jamais certains tentaient de le profaner, comme l'Ouskejon kru avait pu le tenter auparavant.

Bien que Utak essayait de ne garder aucune rancœur afin de rester pleinement objectif sur les meilleurs moyens de protéger son territoire, il savait que pour cela il lui fallait s'entendre avec la nouvelle commandante. C'était elle qui pouvait changer la donne, car la majorité la respectait. Cette rencontre était donc pour Utak d'un enjeu capital pour son clan, et il ne l'avait fait que trop tarder. Il ne regrettait qu'une chose : l'absence de Costia, comme il avait pu le remarquer à de nombreuses reprises, sa nature douce et compréhensive était un véritable atout lors de discussions.

" Enchanté Heda. " Dit-il en s'abaissant légèrement, une main posé sur le torse en signe de respect. " Je suis navré que notre rencontre ne se fasse qu'aujourd'hui, mon devoir m'a longtemps retenu dans mes propres contrées. " C'était une excuse qui avait sa part de mensonge, car si il avait en effet énormément d'obligations, il avait su trouver le temps pour rendre visite à sa fille dès qu'elle l'avait conviée. Heda n'avait pas la même force de motivation pour le Haut Roi qui, avec tout le respect qu'il avait pour elle et ce qu'elle représentait, ne pouvait s'empêcher parfois de voir en elle l'esprit qui avait rejeté son propre frère. " J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, ni à moi ni à mon clan. "
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Goethe
J'observais avec attention l'homme qui s'avançait dans la pièce. Il était grand et bien bâti, avec des épaules fortes, des mâchoires carrées recouvertes de barbe sombre. Ses cheveux courts étaient rasés sur le côté de son crâne, révélant des cicatrices sur sa peau. J'avais entendu dire qu'il s'agissait des marques de royauté. Chaque Haut-Roi se devait de les porter, au nom de son clan. Il avait toute la carrure d'un homme fort et pourtant il était réputé pour sa tranquillité. Les Louwoda n'aimaient pas faire la guerre, c'était le cas depuis bien des années. Il portait une longue cape qui recouvrait tout son large corps. Si je n'avais pas été la femme que j'étais, j'aurais pu être impressionnée. Mais j'avais vu pire le long de ma courte vie de jeune adulte.

Il se pencha légèrement face à moi, s'excusant sincèrement que notre rencontre ne se déroule que maintenant. Sa voix était incroyablement calme et posée, preuve d'une certaine honneteté. Je ne voyais pas le mal, même si certains auraient pu. Je savais à quel point il était laborieux de guider un peuple et ça nous prenait parfois beaucoup de temps.
-Ne vous en faites pas Utak. Nous sommes des chefs de clan, nous avons bien des obligations.
Je lui adressai un hochement de tête solennel lui démontrant ainsi ma sincérité. Je repensai un instant à Costia. Ca faisait plusieurs jours que je ne l'avais pas vue. Et éprise d'un si grand amour à son égard, elle me manquait beaucoup. Mais il était bon qu'elle s'en aille parfois. Ca nous faisait prendre l'air à toutes les deux, car nous en avions besoin. Nous partagions déjà beaucoup mais il faisait bon parfois mener des chemins différents. Et Costia était une voyageuse, elle était libre comme l'air. Je ne pouvais pas la maintenir confinée en Polis éternellement. Elle avait besoin de sa bouffée d'air régulière. Et d'ailleurs, en repensant à ma compagne, je me rendis compte qu'elle avait des points de ressemblance avec l'homme qui se dressait en face de moi. Je savais qu'ils venaient du même clan, mais leur point commun devait certainement s'arrêter là. Les ressemblances physiques devaient s'avérer être un hasard. Nos peuples sont alliés depuis bien trop longtemps pour que ce simple malentendu la brise. Lui démontrant un siège près du trône, je l'invitai à y prendre place tandis que je retournai m'asseoir. Le Haut-Roi avait parcouru bien des kilomètres pour venir me voir, il devait certainement être épuisé. Comment s'est déroulé votre voyage jusqu'à Polis ?

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Sur un malentendu... " Heureux de l'entendre par vos propres mots. "Les paroles de la jeune Heda rassurèrent immédiatement Utak qui pu déceler en elle toute la sagesse dont les commandants savaient faire preuve. Sagesse qui, sûrement, avait du manquer à son propre frère, tout aussi réfléchit qu'il lui avait semblé dans sa jeunesse. En la regardant, Utak ne put empêcher la pensée que sa fille et la commandante ne devait pas avoir un âge très éloigné. Avait-elle eu l'occasion de rencontrer la cheffe de clan ? Ou d'au moins l'entre-apercevoir ? Il savait que Costia ne dévoilait jamais sa place au sein du Louwoda Kliron kru, elle cachait même souvent le clan d'où elle venait lors de ses voyages ; c'était une promesse qu'elle avait faite à son père avant de partir, afin d'éviter d'être une cible trop facile. Venir d'un clan pacifique n'était pas synonyme de bêtise, et ils savaient que d'autres étaient loin d'être scrupuleux.

Enfin, Utak suivit la proposition de la commandante et s'assit sur le siège qui lui était indiqué. " C'est un voyage non-négligeable mais surtout, que je n'avais pas fait depuis bien longtemps. J'ai un peu perdu l'habitude de ces heures à cheval. " déclara-t-il tout en admirant autour de lui la salle du trône, celle-ci était assez impressionnante. Il ne pu s'empêcher en regardant le trône de noter quelques idées pour sa propre salle, même si plus que l'intérieur, c'était la vue que la tour offrait qui était époustouflante. " Vous êtes ici remarquablement bien placé pour veiller sur votre peuple. " Lança Utak, déjà engagé dans une discussion visant à établir un premier bon contact. " Même si, de loin, on peut penser à ces antiques histoires de princesse enfermée dans leurs tours, bien qu'évidemment, vous n'êtes en aucun cas similaire aux personnages de ces fables. "

Utak affichait un doux sourire en repensant à ces vieilles histoires. Son clan était tout autant attaché à la mémoire du passé, de ce qui avait sauvé et construit ce qu'ils étaient devenus aujourd'hui, de ce fait,
son propre père avait toujours eu à cœur de perpétuer par tradition orale, et par de vieilles reliques, les histoires du passé. Bien sûr, elles étaient loin de ce qu'elles devaient être à l'origine, mais il était fier d'avoir pu les partager avec sa fille. C'était en partie pour ça qu'elle avait tant souhaité découvrir le monde et ses secrets, lancée par une curiosité cultivée depuis son plus jeune âge.
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Goethe
Utak fut soulagé que je ne lui en veuille pas pour notre rencontre tardive. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour si peu. Nous étions des chefs de clan, le devoir ne cessait de nous appeler en nos terres. Nous avions tant à gérer, à contrôler. Sans compter les guerres qui menaçaient d'ébranler nos frontières à tout instant. Avec Azgeda, rien n'était jamais sûr. Ils pouvaient préparer un nouvelle attaque à tout moment. Ce clan était belliqueux et perfide. Il ne reculait devant rien, ils étaient prêts à tout pour vaincre. Mais heureusement pour nous, nos guerriers eux aussi savaient donner du fil à retordre à nos ennemis. Et il n'était pas rare que Trikru vienne en aide à Louwoda lors d'attaque et inversément. Nous étions de bons alliés depuis toujours et je ne vois pas pourquoi cela s'arrêterait. Je ne connaissais réellement le Haut-Roi que depuis peu mais je sentais en lui un homme de confiance et de sagesse. Il avait l'air calme, posé et réfléchi. Cette tranquilité s'émanant de lui me rappelait Costia. Sans elle, j'étais tourmentée, mon esprit voguait telle une pirouette. Avec sa présence auprès de moi, de part son aura bienfaitrice, je devenais plus sereine.

L'homme accepta le siège que je lui proposai. Ainsi, nous nous installâmes et j'eus raison de penser qu'il aurait besoin d'une once de repos après ce voyage, qui, comme il l'a si bien dit, l'avait fatigué faute d'habitude. Pour ma part, je suis une habituée des longs périples à dos de cheval. J'étais régulièrement en déplacement dans tout le territoire pour diverses raisons. Et puis, mon jeune âge y était pour quelque chose aussi. Car, il fallait le dire, Utak aurait pu être mon père. En tout cas physiquement, c'était l'idée que je ressortais de lui. Il gardait une carrure impressionnante et son âge n'était en rien en défaut, car il devait porter en lui beaucoup d'expérience. On s'y habitue vite à ces voyages. Surtout lorsqu'on n'a pas le choix ! lui répondis-je en l'observant découvrir la salle du trône qui faisait toujours son effet sous le regard des nouveaux venus. Je constatai d'ailleurs que ses yeux s'arrêtèrent sur les fenêtres qui offraient une vue imprenable sur tout Polis et l'immense forêt aux alentours. Je ne me lassais jamais de cet horizon. Je pourrais passer des heures à le contempler si le devoir ne cessait de m'appeler continuellement ailleurs.
-Hélas, les temps actuels sont bien loin de ces contes merveilleux. Les fables dont il me parlait me rappelèrent de lointains souvenirs... Anya n'était pas du genre à nous raconter des histoires à Rakal et moi. Mes parents, en revanche, appréciaient cela. Enfant, je ne comptais plus les soirées passées autour du feu à écouter des histoires magiques contées par mes parents. Mon frère et moi en raffolions. Mais ces temps sont désormais bien loin et je crains ne pas me souvenir de ces légendes dans les moindres détails... Vous êtes le bienvenu à Polis, Utak. C'est avec plaisir qu'une chambre vous sera mise à disposition si vous comptez passer plusieurs jours ici. Le panorama depuis le balcon y sera d'autant plus beau, affirmai-je. Et puis, c'était en tout bien tout honneur que de l'accueillir dans la tour de commandement le temps de son séjour. Il n'avait pas fait toute cette route pour faire l'aller et le retour dans la même journée !

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Sur un malentendu...Un sourire échappa au Haut-Roi lorsque la commandante fit la remarque qu'on s'habituait vite aux voyages ; Utak le savait bien, il se souvenait d'une époque où il avait voyagé un peu partout, pour découvrir les autres clans. C'était loin maintenant, et une occupation impossible pour son poste au sein de clan. Parfois, il enviait sa fille qui avait su profiter de la liberté que lui accordait la jeunesse.

Mais il était heureux d'avoir pu ce jour-là se rendre à Polis, faire le voyage était épuisant mais relaxant, les petits soucis quotidiens des Louwodas semblaient dérisoires face au reste du monde, encore plus à Polis, une ville si cosmopolite. Drôle d'endroit qui avait su attirer beaucoup malgré les différentes tensions entre les clans, tous surement attirés par l'énigme de cette gigantesque Tour dont personne ne comprenait comment elle avait su résister tout ce temps. Utak était assez admiratif, tout comme il l'était de la salle du Trône.

Louwoda Kliron kru avait pourtant lui aussi de quoi épater ceux qui découvrait leur capitale : Kapastelt, mais on ne la surnommait pas pour rien "La cité Cachée" et rares étaient ceux qui n'était pas natif du clan ayant eu le plaisir de la découvrir. En observant la vue de Polis, Utak se remémora sa propre salle du Trône de laquelle il pouvait admirer presque toute la vallée. En quelques secondes tous son esprit s'était recentré vers son clan et défilait devant lui tous les différents visages qu'il avait l'habitude de croiser, oui, ici il se sentait quelque peu déraciné. Peut-être enviait-il sa fille, mais il ne savait pas s'il aurait été vraiment capable de rester si longtemps loin de Kapastelt.

- Les temps sont toujours bien loin des contes, mais je suis certain qu'on peut toujours y trouver quelques merveilles. Que ce soit la vallée, sa compagne ou Costia, Utak voyait chacune de ces choses comme des petites merveilles qu'il se devait de préserver comme il pouvait, sans jamais les étouffer. Malgré tout ce qu'il avait pu vivre comme tragédie, il avait appris à relativiser et à voir ce qu'il y avait de bon dans chaque situation : comme l'absence de sa fille qui lui avait permit de rencontrer plus vite Heda, une jeune femme pondérée.

- Votre offre est bien aimable et je ne saurais la refuser bien que je ne compte rester ici bien longtemps ; je suis venue me présenter à vous et retrouver un être cher qui semble apprécier la vie dans la région. Utak ne précisa pas le lien exact qui l'unissait avec celle dont il parlait, sa fille ne devant rien avoir dit à qui que ce soit, il n'était pas la peine de l'annoncer à son insu. Cette ville à l'air de beaucoup plaire, même à ceux qui n'ont sont pas natifs.

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Un sourire manqua de peu de marquer mon visage suite aux mots d'Utak. Des merveilles... Lorsqu'on me parlait de ce genre de chose, je ne pouvais m'empêcher de penser à Costia. Pour moi, elle était la définition même de merveille. Elle me rendait si heureuse, elle embellissait tant mon quotidien de part sa présence, sa douceur, sa beauté. Elle occupait chacune de mes pensées, même mes rêves. J'étais jeune et éperdument amoureuse. Elle était la première femme que j'aimais autant. Et j'éloignais de moi toutes les mises en garde d'Anya et Titus concernant les sentiments. J'étais Heda. J'étais capable de la protéger non ? Sauf quand elle partait dans ses expéditions. Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait besoin de sa liberté. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être un brin anxieuse quand elle s'en allait aussi. J'avais peur qu'il lui arrive quelque chose. J'avais peur qu'un jour, elle ne me revienne plus.
Néanmoins et heureusement, je parvins à dissimuler cette réaction aux yeux d'Utak. Mon peuple et les autres clans n'étaient pas encore vraiment au courant de ma relation avec Costia. Pour l'instant, nous faisions du mieux que possible de nous faire discrètes. Même si cette nouvelle finirait bien par se savoir un jour ou l'autre...

Utak accepta la chambre que je lui proposais, bien qu'il précisa ne pouvoir rester longtemps à la capitale. Ce qui était bien dommage, songeai-je. La région et la ville étaient si belles. Cependant, je le comprenais. Il était chef de clan lui aussi, et il devait avoir bien des choses à faire. Il avait déjà trouvé le temps de venir me voir et je ne pouvais que l'en féliciter ! Je savais à quel point il était difficile de s'écarter de notre devoir plusieurs jours. Il ajouta qu'il était venu ici afin de voir quelqu'un qui lui était cher, ce qui attisa ma curiosité. Polis a tout pour plaire. Elle est d'abord épatante, puis remplie de mystères et de curiosités. Il m'avait fallu bien du temps avant de m'habituer à la vie ici. De passer de mon quotidien de seconde au beau milieu des fois à natblida à Polis. Tellement de changements qu'ils m'avaient fallu apprivoiser. On y rencontre également des gens de toutes horizons. Elle est l'espoir qu'un jour, les clans vivront en paix entre eux, laissai-je échapper. J'aimerais tellement être capable de l'unification des douze peuples. Mais cela me semblait irréel, illusoire, impossible. Nous étions tous si différents... Pourtant, de cette paix, j'en rêvais. Enfin, cela sonne comme de la musique d'avenir. Puis, je repris rapidement, désirant en connaître un peu plus sur cette personne qu'il était venu rencontrer. Je ne devrais pas le questionner ainsi, mais je ne pouvais m'en empêcher. J'aimais tout savoir, tout comprendre. Excusez-moi si je pourrais paraître intrusive mais, votre connaissance se trouve-t'elle depuis longtemps à la capitale ?

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