We need to talk // Raven

Dix jours. Dix jours pour prouver que la Terre était viable. Dix jours pour empêcher l’exécution de trois cents personne. Dix jours pour empêcher la race humaine de perdre la dernière once d’humanité qui lui restait encore. Seulement dix petits jours et tant de chose à faire.

Cette fois, Abby savait qu’elle ne pourrait pas réussir seule. Elle allait avoir besoin d’aide et encore plus que cela, elle allait avoir besoin qu’une autre personne accepte de risquer sa vie. Une autre personne qui ne pouvait qu’être Raven Reyes.

Quelques jours plus tôt, la conseillère l’avait surprise dans un des conduits d’aération de la salle de surveillance de la Terre. Heureusement pour elle, seuls Abby et Jackson étaient encore à leur poste. En effet, en d’autre circonstance, cette petite escapade lui aurait, en n’en pas douter, valu un aller simple pour le SAS d’éjection. La mécanicienne savait désormais que les cent adolescents avaient été envoyés sur Terre mais elle ne savait toujours pas pourquoi.

Grâce à la perspicacité de la jeune femme, Abby avait compris que si certains jeunes étaient véritablement mort, d’autres avaient très probablement simplement enlevé leur bracelet. Tout n’était donc pas perdu malgré ce que Kane pouvait inlassablement répéter à l’oreille de Thelonius. Si ce dernier avait finalement accepté de lui accorder un délai, la conseillère savait qu’il n’y croyait plus non plus. Contrairement à celui de Clarke, le bracelet de Wells avait brutalement cessé d’émettre et même si elle s’évertuait à dire le contraire, intérieurement Abby savait que l’adolescent ne l’aurait pas retiré volontairement.

Après des heures et des heures de réflexion, Abby avait finalement trouver une solution : elle allait elle-même aller sur Terre. C’était un pari risqué, la capsule qu’elle prévoyait d’utiliser était vieille de plus de cent ans et en très piteux état. C’était donc là que Raven Reyes devait entrer en jeu. Il fallait à tout prix que la mécanicienne réussisse à la faire fonctionner au risque de voir toutes les personnes sur l’Arche mourir asphyxiées, tôt ou tard.

Assise en face de la dite capsule dans un des dépôts de la station mecha, Abby plongea sa tête entre ses mains et laissa échapper un profond soupire. Cela faisait presque une heure maintenant qu’elle avait demandé à Sinclair de lui envoyer sa jeune mécanicienne en prenant soin de rester vague dans ses explications. La conseillère ne pouvait s’empêcher de se maudire et de s’en vouloir pour ainsi risquer la vie de la jeune femme. Si elles se faisaient prendre, elles seraient toutes les deux exécutées. Cependant, elle n’avait trouvé aucune autre alternative, c’était la seule solution.

Soudain quelqu’un frappa à la porte et la voix de la mécanicienne se fit entendre via l’interphone. Abby se releva d’un bond et s’empressa d’aller lui ouvrir.

« Il faut qu’on parle, » déclara-t-elle sérieusement avant de reculer de quelques pas pour laisser la jeune femme entrer.

Depuis quelques jours j'essayais de faire profil bas. Je m'étais faite grillée en beauté par un des membres du conseil. Et pas n'importe ou et pour n'importe quoi.

La réponse du docteur Griffin ne m'avait pas suffit. J'étais constamment sur la touche et personne ne semblait vouloir trouver de véritable réponses. Personne sauf moi, apparemment, vu que ça me touchait de près. Finn et mes amis n'étaient pas en danger, ou du moins c'était ce qu'avait voulu me faire comprendre Abby Griffin en me disant que le virus ne se transmettait pas par l'air. Ce qui voulait dire, des chance en plus pour qu'ils ne soient pas contaminés.

Mais concernant le départ de la navette je commençais a avoir de sérieux doutes. Est ce que tout ça était liés? Pourquoi avoir fait partir cette navette et n'avoir prévenu personne? Après tout, tout le monde savait qu'un jour ou l'autre on allait devoir redescendre. Pas tout de suite, bien sûr... Mais dans un moment. Et comment pouvait on savoir que la terre était viable? En envoyant des gens la bas. Tout le monde s'en doutait, même si jamais personne n'en avait parlé.

Alors, quand j'avais compris que les prisonniers y avait été envoyés, je m'étais demandée si Finn et mes amis faisait partit du voyage. Bien sûr qu'ils l'étaient! Mais, c'était trop tôt non? Il devait y avoir des radiations encore... Et d'ailleurs, en écoutant leur conversation j'avais compris une chose. Le travail que j'avais du effectuer sur les bracelet n'était pas la pour rien. Ils s'en servaient pour mesurer leurs constantes afin de savoir si la terre était habitable, je me rendais compte que tout ça était en train de me dépasser. Et, alors que j'avais voulu rebrousser chemin, j'avais lamentablement glissé et ça avait attiré l'attention. Bien joué Raven! La conseillère Griffin et un de ses amis médecin m'avaient vu. Elle n'y avait pas été de main morte quand elle m'avait agrippé la jambe. Et une fois devant eux, je pensais que mon sort avait été joué. Que j'allais finir éjecté dans l'espace.

Alors que son ami était sur le point d’appeler la sécurité, j'avais fini par avouer ce que je savais. J'avais fabriqué ce truc, je savais exactement comment ça fonctionnait. Et si les constantes s’arrêtaient brusquement ce n'était pas du a un problème technique. Nous, les mécanos, ont savait bosser sur ce genre de chose. J'étais persuadée qu'il n'y avait aucunes défaillances technique. Alors, je leur avais exposé mon idée. Abby avait sourit et je savais que j'avais une chance de m'en sortir. Si j'avais été aperçu par Jaha ou Kane, s'en était définitivement fini de moi. J'avais eu raison de me fier au docteur Griffin. Elle avait plus de cœur que les deux autres...

J'avais jusqu'ici plutôt réussit a devenir invisible. Enfin jusqu’à présent. J'avais reçu une demande pour venir faire une réparation dans un endroit reculé. Un endroit qui normalement m'était interdit. Y'en avait pas beaucoup, mais je ne me posais pas trop de questions. Et puis, ces derniers temps c'était pas franchement le moment. Il fallait que je me taise et que je continue ma petite vie tranquille.

Sauf que je savais a présent pourquoi la navette n'était plus la et je commençais a me demander ce qu'il se passait en bas, sur terre. Jamais de la vie j'avais pensé que des gens proches de moi irait la bas. Je pensais que ça serait dans plus longtemps, genre après ma mort...

Je traversais les couloirs pour arriver enfin devant une grande porte. Je m'approchais du coté gauche pour activer le bouton de l'interphone. On m'a dit que vous avez besoin d'un mécano? demandais je a travers le micro de la porte. Celle ci s'ouvrit rapidement sur le docteur Griffin. Je la regardais presque blasée.
Maintenant elle n'allait pas me lâcher. Je ne savais pas ce qui était de mieux. Se retrouver a jouer les larbins parce qu'elle m'avait laissé en vie... Ou... Ou repartir et la laisser planter la au risque d'avoir des problèmes? C'est vous qui m'avez fait venir? Ce n'était pas vraiment une question, d'ailleurs elle ne me répondit même pas et s'écarta pour me faire rentrer.

J'entrais a l'intérieur de cet endroit inconnu. J'avais pas mal d'accès, mais ici c'était seulement sur demande et généralement il fallait être accrédité et être gradé pour atterrir la. Elle ferma la porte derrière moi et je me retournais pour lui faire face.

J'vous ai promis que j'allais rien dire donc je vais le faire, ok? j'étais persuadé qu'elle m'avait fait venir pour ça. Sinon pour quoi d'autre? Mais j'avais du mal a imaginer qu'elle m’amènerait ici juste pour que je donne une nouvelle fois ma parole. De toute façon ma parole n'était pas franchement très sure, du moins aux yeux de gens haut placés.
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Je fis quelques pas pour rentrer dans la pièce. L'endroit m'était interdit jusqu’à présent, mais la présence du docteur Griffin changeait les choses. Elle m'avait probablement donné un pass droit. En tout cas, ce n'était pas le genre de personne a venir dans un endroit sans y avoir accès, du coup j'étais sure que je ne commettais pas d'illégalité en étant ici.

Je regardais partout autour de moi. Rien de bien passionnant en soit, juste un gros débarras de vieux trucs. Probablement des choses inutilisables ou trop vieilles pour être réparées. Ce n'était pas la première fois que je voyais ce genre de pièce, elle n'avait rien de différent que celle des entrepôts. Je restais plantée la a quelques pas de l'entrée. Abby s'avança vers un truc recouvert d'un tissus. Une fois qu'elle l'avait découvert je fronçais des sourcils. La vache une vieille capsule de secours!

Et histoire d'en rajouter, elle continuait a raconter cette histoire que tout le monde devait savoir. Depuis que j'avais donné des cours a Silas, je savais que le conseil était au courant de ma "situation". Étant donné que j'étais la seule a avoir fait un sans faute depuis la création de ce test, impossible de ne pas se faire remarquer.

Cinquante deux mais bon... On ne va pas chipoter pour des détails.

Je faisais le tour de la capsule. Putain ce vieux tas de ferraille tiens encore debout! Dis je en tapotant sur une des plaques en métal de la capsule. Je faisais le tour par l'arrière, tout ce que je voyais était dément. J'en avais entendu parlé dans les livres, cette histoire de capsules de secours... Toutes ces capsules qui avaient été réalisé a la création de l'arche pour le retour des gens sur terre. Jamais de la vie je pensais que j'allais en voir une de si près.

Vous voulez que je remette en l'état une vieille capsule pour qu'elle puisse ensuite supporter la traverser de l’atmosphère? Elle était sérieuse? Okay c'était quelque chose de faisable, il me suffisait juste d'avoir les bons outils et sans doute quelques petites choses supplémentaire pour remplacer des vieilles pièces usagées, mais bon... C'était pas non plus un travail tout a fait banal.

Pourquoi maintenant? On est pas si pressées non? C'est vrai, je l'avais vu hier pour cette histoire de bracelet. Tout le monde n'était pas en train de mourir ils retiraient juste leur bracelets. Peut être que les données étaient importantes? Ou peut être qu'elle en avait besoin pour prouver quelque chose? Je n'avais pas vraiment voulu chercher le pourquoi du comment. Vu que je m'étais faite prendre, j'avais préféré me faire toute petite et oublier tout ça.
Maintenant c'était fichu et je le savais. J'avais un pied dedans. J'étais pieds et poing liées dans cette histoire. Encore plus avec la réparation de cette capsule. Parce que je lui devais bien ça, mais j'allais d'abord en savoir plus. Je ne réparerais pas ça pour le plaisir et encore moins pour elle toute seule. J'allais m'incruster avec elle, qu'elle le veuille ou non.

De toute façon, le docteur Griffin n'avait pas le choix. Des deux, j'étais celle qui savait réparer ce genre d'engin... Bien que je ne l'ai jamais fait auparavant, mais j'avais vu des plans et j'avais bossé sur des trucs encore plus complexe. Ce n'était pas une vieille capsule qui allait me faire peur.

J'attendais une réponse de sa part et j'ignorais sa dernière question. J'avais déjà donné ma parole, j'étais restée aussi discrète que possible après mon départ d'hier jusqu’à aujourd'hui. Et vu qu'elle m'avait de nouveau fait appel je savais qu'elle avait un minimum confiance. Surtout pour ce genre de boulot.

Pour l'instant tout ce que je voulais c'était des réponses, ensuite j'imposerais mes choix et après on négocierait. Bien que, pour ma part, il n'y avait rien a négocier. C'était a prendre ou a laisser.
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Je regardais le tas de feraille face a moi. A première vue, ça n'avait pas l'air trop endomagé... Mais ce n'était qu'une constatation visuelle, il fallait que j'allume le tableau de bord pour voir quels étaient les dégats et si j'avais pas mal de boulot a faire. Sans compter les trocs que j'allais devoir faire pour trouver les bonnes pièces. J'avais des combines, mais ça faisait un moment que je n'avais pas fait fonctionné mon réseaux. Avec mon travail, j'étais plus souvent a droite et a gauche pour des réparations. Avant, quand j'étais étudiante j'avais plus de temps...

Je hochais la tête, comprenant que le temps m'étais compté et que tout reposais sur moi. Ce n'était pas la première fois qu'on me mettait la pression pour bosser. Restait a savoir combien de temps j'avais devant moi. Et aussi quelles genre de réparations je devais faire. Je jetais un coup d’œil a nouveau à la capsule... Il y avait facilement deux places la dedans je pouvais tout a faire réclamer un droit de venir m'incruster. Et puis si j'étais du voyage, ce n'était que du bonus. Je ferais doublement plus attention a ce que toute cette vieille carcasse nous envoie jusqu'au bout du voyage.

Je reportais a nouveau mon attention sur Abby. Je fronçais légèrement des sourcils en comprenant l'enjeu de tout ça. Enfin, peut être pas complètement non plus. Mais je savais que notre arrivée sur terre serait probablement quelque chose de bien plus important que ce que je pensais. J'avais cru a un simple voyage pour retrouver sa fille et il semblerait qu'on avait en plus des centaines de vies sur le dos. Des inconnus, ou plutôt des pauvres gens qui ne servaient plus a la société. Parce qu'il était évident qu'ils tueraient tous les gens les plus démunis et les plus faibles.

Une raison supplémentaire pour ne pas rester ici. Je n'étais pas du genre a me tourner les pouces en attendant que ça se passe. Et quitte a mourir je préférais encore le faire aux cotés de Finn. Rester sur une terre pleines de radiations avec lui pour nos derniers jours... C'était bien plus tentant que de continuer a bosser sur l'arche qui se mourrait.

D'accord. Commençais je. Mais a une condition. Elle n'avait pas le choix. J'étais la seule a réparer ce genre de truc. Et probablement la seule a connaitre le secret de l’envoi des prisonniers sur terre. Enfin, en dehors du conseil, bien sur. Je viens avec vous. Et ce n'est pas négociable. Ouais, je donnais une condition qui était non négociable. Autrement dit, elle ne pouvait qu'accepter. Du moins, je ferais tout ce qui était possible pour qu'elle ne me laisse pas de coté. Après tout, elle était dépendante aussi de mes services. Et même si je lui devais bien ça, elle pouvait aussi comprendre mon point de vu. Vous n’êtes pas la seule a avoir quelqu'un a qui vous tenez sur terre.
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Je m'attendais a ce qu'elle refuse, ou qu'elle tente de marchander. Mais non. Le docteur Griffin avait accepté, sans aucuns compromis. Ce qui n'était pas pour me déplaire, bien au contraire! J'étais ravie de savoir que j'allais descendre moi aussi sur terre.

Peu importait si c'était encore radio actif, de toute façon ma vie était comptée aussi sur l'arche. J'allais respirer l'air, voir des arbres et sentir l'herbe sous mes pieds. Dire que je ne pensais jamais voir tout ça. J'avais toujours pensé que c'était uniquement mes descendants qui verrait ce spectacle. J'allais finalement faire partit d'un tournant de l'histoire. Je souris, imaginant déjà ce moment. Cet instant ou je marchais sur la terre pour la première fois.

Et puis, Abby avait parlé d'une dizaine de jours. Pour la réparation j'avais un peu plus d'une semaine. Dix petit jours pour retaper un vieux truc de 130 ans. C'était un défi que j'allais relever. Que je pouvais relever. Je n'avais pas réussit ce test pour me planter devant une vulgaire capsule. Je hochais la tête, j'étais d'accord pour retaper ça dans les temps. Enfin, en espérant qu'il n'y ait pas trop de dégâts et de choses a changer... Sinon, ça allait être plus compliqué que prévu.

Dix jours.Murmurais je alors qu'elle se dirigeait vers la sortie. Pas sûre qu'elle m'ait entendu. Je fis le tour de la capsule, émerveillée.

C'est dément... Dis je en regardant les composants. La plupart étaient encore en très bon état. Peut être que ça allait être plus facile que prévu. Certaines pièces étaient pratiquement introuvables, et vu l'état il fallait probablement bien vérifier qu'elles marchent. Sinon, j'allais devoir changer quelques composants et dans le pire des cas, établir un plan B.

Je ne savais pas si le docteur était partie de la pièce, trop concentrée sur cet objet historique. J'allais profiter de mon temps de libre pour commencer a voir ce qui était dysfonctionnel. Après tout, la demande du docteur Griffin m'avait libérée de mon après midi. Pas de travail jusqu’à demain. Pas de collègues qui me regardent avec un air suspicieux. Autant que j'en profite.

J'entrais dans l’habitacle et tentait d'allumer le tableau de bord. Il s'alluma deux secondes et fit un bruit bizarre puis s'éteignit. Merde. J'avais du boulot en perspective. Mais avant, je devais récupérer mes outils. Je sortais de la capsule et me dirigeais vers l'entrée ou j'avais posé ma mallette. J'avais assez de choses pour m'occuper toute l'après midi et la soirée. Enfin, il fallait que je fasse gaffe je n'avais pas le droit de marcher dans les conduits la nuit. Enfin, ce n'était pas interdit vraiment... Juste suspect.
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