(lexa) • i'm not traitor.

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Yara vient tout juste d'arriver dans une grande ville du nom de Polis. Elle descend de son cheval gris puis se voit arrêtée à l'entrée. Une fine coupure sur la pommette de la joue commençait légèrement à saigner. Il fallait bien que cela arrive un jour. Que son sang noir soit découvert et qu'elle doive rendre des comptes à quelqu'un. Un homme vêtu étrangement lui jeta un regard plus que noir mais Yara restait calme. Il n'y avait aucune raison de s'énerver à ses yeux. Le nouveau venu lui posa quelques questions. D'où elle venait, de quel clan. Son nom et bien d'autres choses auxquelles la Natblida n'avait aucune réponse. Elle se contentait de répondre "Je ne sais pas." et "Yara kom de trikova" (Yara de l'ombre). Yara ne savait pas comment elle pouvait répondre plus sincèrement à cela. L'homme face à elle semblait s'énerver tout seul puis il lui fit signe d'avancer. Indiquant aux gardes qu'elle devait être face à Heda pour rendre des comptes. L'ombre suivait alors l'homme jusqu'à une grande tour qu'elle observa un long moment pour sa grandeur et sa beauté avant d'y entrer. Ses yeux gris observaient tout ce qu'elle ne connaissait pas. Dans l'ascenseur, le grand homme la questionna une énième fois. La réponse fut toujours la même :

« Ai laik Yara kom de Trikova. » Répétait-elle sans aucun signe d'impatience ou bien d'agacement. Lui, avait le crâne rouge à force de s'agacer.

Yara fut enfin devant une grande porte. Lui entra en premier probablement pour expliquer la situation, puis il fit entrer la Natblida qui se tenait bien droite, les mains dans le dos comme à son habitude. Yara hoche la tête en guise de salut. On ne lui a jamais apprit à saluer un Heda après tout.

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Yara avait un don pour le calme qu'elle n'avait pas auparavant. Mais tout ce qu'elle avait vécu lui avait offert maturité et sagesse malgré son jeune âge. Elle avait beau être un assassin et une espionne, ce n'était pas pour autant qu'elle se conduisait comme une brute. A sortir son épée pour un oui ou pour un non. Au contraire, la Natblida était tout ce qu'il y avait de plus poli. Elle respectait les gens mais aussi les vies qu'elle prenait. Ses grands yeux gris observent un moment la salle, les deux hommes puis la femme. Heda ? C'était bien ça ? Peut-être. En ces lieux, elle ne se sentait pas menacée malgré la tension qui rôdait autour d'elle. L'homme à côté du premier qui l'avait accompagnée, était beaucoup plus grand, sur son crâne ornait un tatouage indescriptible. Puis elle porta son regard sur la femme. Svelte, les yeux bruns et bouclés, les yeux aussi verts que la forêt que Yara avait traversée. Elle avait l'air plus jeune que je l'aurai pensé.

« Je m'appelle Yara. » Déclara t-elle calmement et poliment.

Yara ne comprenait pas vraiment ce qu'elle faisait ici. Certes, son sang lui devait sûrement de rendre des comptes mais... Lesquels ? Elle venait à peine de sortir du Désert.

« Ai-je fais quelque chose de mal pour avoir été emmenée face à vous ? » Demanda t-elle toujours de cette même voix respectueuse. La ville était-elle interdite aux natblidas ?

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Yara entend les exclamations poussées par le dénommé Kristof. Non pas qu'elle avait écoutée à la porte tout à l'heure mais elle avait entendu vaguement quelques mots. Yara n'a aucune réaction vis à vis de cela. Elle se contente d'observer le visage de la Commandante, écoutant ce qu'elle pouvait lui apprendre sur son propre sang. Il ne lui en fallut pas plus pour se rappeler des paroles de sa "nourrice" Trishanakru. Les natblidas étaient formés pour un massacre appelé Conclave. Yara respectait la foi des gens, mais elle, elle trouvait que cela était fort brutal et sans le moindre sens. Du moins pour elle. A vrai dire, elle avait apprit l'existence de la Flamme du jour au lendemain sans énormément plus d'explications. Comment y croire ? Et surtout pourquoi y croire ? Son sang ne lui avait été d'aucune utilité. Ce n'est pas lui qui l'avait entrainé. Ce n'était pas lui qui s'était sacrifié pour qu'elle vive. Ce n'était pas lui qui l'avait aidé à s'échapper ou encore à faire une longue route avec rien dans les poches jusque dans le désert.

« Un conclave. » Répondait-elle. « Pour avoir le pouvoir et recevoir la Flamme, si je me souviens bien... »

Yara ne voyait pas du tout cette Flamme comme un cadeau. Elle ne voyait pas non plus ce que son sang pouvait lui apporter à part la destruction de vies, le fardeau de Commandant et le manque de liberté. Yara n'est pas née pour cela. Elle n'a pas été entrainée dans ce but. Sa vie ne tiendrait pas la route une seconde si elle se devait de suivre la voie de la Flamme.

« Pardonnez-moi, Heda. Je suis peut-être née avec la chance de devenir un jour à votre place, mais ce n'est pas pour cette raison que j'ai été élevée. Je ne souhaite vraiment pas vous manquer de respect à vous ou bien même à vos hommes. » Déclarais-je honnêtement. « Mais cette Yara qui aurait put être formée pour le Conclave est morte à ses quatre ans. »

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Yara ne se sent pas stressée ou bien apeurée par la situation. Elle avait apprit à accepter son destin. Et puisqu'elle avait tenue la promesse faite à son premier mentor, elle pouvait mourir tranquille. L'esprit libre et le corps loin des chaînes. Que pouvait-elle bien craindre après avoir vécu dans l'horreur de l'empire de Maximilian troisième du nom ? L'autre homme sort de la pièce à la demande de la Commandante. Yara se permit de faire un pas sur le côté pour être face au trône. Ne sourcillant pas, les bras toujours dans le dos, le dos droit. Son regard se perd un moment sur une grosse silhouette noire passer non loin des fenêtres. Ce corbeau géant n'allait pas la lâchée ! Elle reporta son regard dans celui de Heda.

« Elle a été enlevée très jeune si bien qu'elle ne se souvient pas des quelques années dans sa famille. Jetée dans le quartier des esclaves du Delphikru. C'est une Trishana qui lui a apprit bien des choses. A sa mort, ce fut un esclave Sankru qui l'entraina à se battre pendant les rares temps libres. » Yara marque une courte pause puis continue. « "Agile comme la biche. Silencieuse comme les ombres. Rapide comme le serpent. Aussi calme que l'eau. Forte comme l'ours. Féroce comme le loup." C'est dans cette idée qu'il la forma. Il l'empoisonna, la rendant aveugle et fiévreuse parce qu'elle ne l'écoutait pas. "Je ne t'entraîne pas pour faire partie d'une armée, Natblida. Je t'enseigne à devenir une ombre. Une danseuse de lames. Tu ne possède aucun nom. Tu n'es personne, parce qu'il est impossible de tuer quelqu'un qui n'existe pas." Lui disait le mentor. C'est ce qu'elle devint. Une ombre. Personne. »

Yara eut tout de même un moment la voix qui tremblait lorsqu'elle prononçait les mots de son mentor. Mais elle racontait avec un calme qu'elle n'aurait jamais pu s'en croire capable.

« Elle a assassinée un esclave Azgeda sur l'ordre de son mentor. Lorsque le nouvel Empereur du Delphikru fut couronné, les arènes fut ouvertes. Elle n'y échappa pas. Elle tua plusieurs combattants de la fosse. Puis elle se retrouva face à son propre mentor. Il lâcha ses armes pour la laisser vivre. En échange, elle répondit favorablement à une promesse. Elle lui offrit une mort de guerrier sous le regard de l'Empereur. Par la suite, elle assassinat un garde pour s'échapper. Ce fut un gros coup de chance et elle le sait. » Yara marque une nouvelle pause. Le temps que Heda assimile tout cela. « Elle n'a pas perdu de temps puis a fait un très long voyage jusque dans le désert où elle trouva la famille de son mentor. Elle dut simplement leur dire qu'elle était l'ombre de la mort pour qu'ils comprennent qu'elle était l'élève. Le frère du mentor devint à son tour mentor pour terminer son entrainement de danseuse de lames. Elle assassinat un nomade pour une vengeance méritée avant de venir sur les terres Trikru. »

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Yara observe les réactions de sa sœur de sang. L'écoutant aussi attentivement qu'elle l'avait fait pour elle.

« Merci pour votre compréhension. » Remercia t-elle accompagnée d'un hochement de tête. « Si j'acceptais d'entrer en formation, je ne pourrais pas faire ce don je suis destinée en même temps. »

Yara se doutait bien que si elle devenait une natblida, elle passerait son temps au même endroit. Hors, c'était une espionne, une assassin. Rester toujours au même endroit n'était pas sa passion. La jeune femme se lève du trône. Yara la suit du regard alors qu'elle prend deux épées accrochées sur le mur. Si Heda avait son rôle de Commandante, c'est qu'elle l'avait clairement méritée. Yara avait donc quelques doutes sur sa possibilité de la battre dans un duel. Mais elle ne refuserait pas. Après tout, Yara n'avait pas vraiment été entrainée à combattre contre une autre personne connaissant le combat.

« Puis-je utiliser mon propre équipement ? » Demanda poliment Yara en sortant son épée fine et longue de son fourreau. Si elle refusait, ce n'était pas grave évidement. La natblida avait simplement l'habitude de son propre équipement.

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Yara observe les mouvements de la Commandante. Elle semble soupeser les deux épées. Elle paraissait préférer les armes légères, tout comme elle. Yara savait se servir de dagues, d'épées légères et d'un arc. Mais les armes lourdes, elle n'en avait cure. Elle préférait se battre à main nue qu'utiliser une arme qui la mettrait aisément dans un état de faiblesse visible. Elle précisait qu'une seule arme était autorisée, la jeune femme était honnête. Elle n'userait pas de ses autres atouts. Yara hoche la tête en guise de "oui" puis elle sort son épée entièrement de son fourreau. Ses yeux observent chaque détails, le positionnement des jambes de la Commandante. Sur quel pied elle mettait le plus de poids. C'était complexe à voir. Yara se positionna à son tour, les bras toujours croisés dans son dos avec son épée qui lui longeait le dos.

« Je ne commence jamais un combat si ce n'est pas pour tuer. » C'était l'un de ses codes. Ses principes. Elle n'attaquait pas, elle se défendait. Toujours aussi calme, elle concentrait sa respiration et gardait ses yeux dans ceux de son adversaire. « Je ne souhaite pas me battre en tant qu'assassin contre vous, Heda. » Ajoute t-elle poliment.

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Yara hoche la tête. Le regard de Heda en dit long sur son expérience, Yara ressent de la détermination et une grande force en elle. Yara se souvient du nombre de fois où elle a fait des erreurs dans le combat de la fosse. Le nombre de fois où elle est tombée et le nombre de fois où elle a reçut des coups de lames. Agile comme la biche, la Commandante assène le premier coup que Yara évite en faisant un tour sur elle même et un pas sur le côté. Elle profite du moment où le sabre est sur le sol pour poser sa fine épée sur celle ci pour remonter rapidement vers la main du Heda. Tentant de la lui tapée du petit plat de sa propre lame afin de la surprendre et peut être lui faire lâcher son sabre. Je fais très attention à son autre main vide. Tandis que le bras inutilisé reste dans le dos de Yara. Se préparant à riposter ou éviter un coup.

Jet de dés :

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Yara combat comme elle en a l'habitude. Comme elle le ferait si elle était dans l'Arène, sans pour autant donner la mort à son adversaire. La Commandante fait une roulade agile et Yara relève son épée pour reprendre l'espace de quelques secondes, sa position des bras croisés dans le dos. Heda se retrouve derrière elle. Rapide comme le serpent. Yara prévoit une attaque venant de derrière, grâce à sa petite taille, elle se cambre alors sur le côté pour éviter le coup de coude puis se retourne gracieusement sur un genoux en faisant un tour sur elle-même, tendant une jambe pour faire tomber la Heda. Concentrée et prise dans le combat, la jeune natblida se redresse rapidement puis pointe le bout de son épée contre la gorge de la Commandante sur le sol. Elle effleure très légèrement la gorge de cette dernière, lui faisant une très légère coupure. Puis elle replace son épée dans son dos en faisant un pas en arrière.

Jet de dés :

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Yara glissa son épée semblable à une grande aiguille dans son fourreau. Elle avait sentit la force de la Commandante dans ses gestes, elle avait eut sûrement de la chance de ne pas avoir été touchée une seule fois. Voir même beaucoup. Ce n'était pas pour autant qu'elle se voyait victorieuse. Dans un autre combat, elle aurait perdu. Yara se sentait honorée de ce combat amical contre la Commandante. A sa phrase, elle hocha la tête afin de la remercier.

« Mochof Heda. » Répond t-elle d'une voix profondément respectueuse. Cela rendait honneur à ses mentors plus qu'à elle. Yara n'était que l'instrument de l'apprentissage. Elle n'était que l'ombre alors ce compliment allait pour ses professeurs.

Yara se pencha un peu en avant pour la saluer peut-être plus convenablement. Elle avait bien compris que sa vie était en danger, surtout si elle ne restait pas prudente. Elle commença a marcher vers la la sortie. Le corbeau géant se posait sur la rambarde du balcon derrière le trône puis croassa. Ce son résonna dans la pièce mais aussi dans l'âme de la jeune femme. Ce qui la fit s'arrêter. Son rapace la dérangeait souvent mais c'était autre chose. Elle pivota sur elle même, d'où elle était, Yara voyait le corbeau au dessus de la main de la Commandante, celle où elle s'était servit le plus souvent durant le combat. Finalement, Yara revint vers sa sœur de sang tandis que l'oiseau de grande taille repartit.

« Pardonnez moi, Heda ? » Yara l'interpelle. « J'aimerais me rendre utile... Pour vous. » Déclare t-elle. « Je sais observer, disparaître et... Tuer lorsque cela s'avère nécessaire. »

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Skaigona, comme Yara aimait surnommer son oiseau, semblait lui avoir donné un indice. Que ferait-elle si elle ne pouvait pas aider à rendre le monde un peu plus juste ? Que ferait-elle ? Chercher son clan de naissance, certes et après ? Yara ne se sentirait probablement pas à sa place en restant au même endroit. Comme elle l'avait elle-même dit à la Commandante, Yara avait été éduquée non pas pour passer sa vie au chaud dans son clan, mais pour autre chose. Et elle savait à quel point son premier mentor était loyal à Heda. Cette vision du corbeau au dessus du bras de la Commandante lui restait en tête. Comme le signe d'une ombre passée. C'était étrange mais Yara se sentait guidée par cette image. Rien n'arrivait pas hasard à ses yeux. Pas même les horreurs de son propre passé. Le danger n'effrayait plus la jeune femme car au final, elle l'était sans arrêt. Ne jamais donner d'informations était facile mais sous la torture, beaucoup moins. Cependant, Yara se montrait déterminée. Ce n'était pas le genre de personne à décevoir les gens. Au contraire. Si elle travaillait pour Heda, alors elle mourrait pour Heda. Même si elle se faisait torturer, elle resterait secrète. N'est-ce pas pour ce genre de chose qu'elle fut formée ? Yara hoche la tête.

« Mon mentor fut peut-être la personne la plus loyale envers la coalition que j'ai pu connaitre. Et je pense que c'est dans cette idée qu'il m'a éduqué. Que je puisse vous être utile. » Dit elle en soutenant le regard de la Commandante. « Je suis prête à porter cette responsabilité aussi bien pour l'honneur de mon mentor, que pour la Coalition et vous, Heda. »

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Ce compliment la toucha en plein cœur. La commissure de ses lèvres se tirèrent vers le haut. Yara se sentit comme soulagée par les paroles de la Commandante. Yara n'a jamais sut pourquoi c'était sur elle que le danseur de lame s'était arrêté. Alors qu'il y avait beaucoup d'autres jeunes personnes. Peut-être était-ce pour sa façon de réfléchir, de décrypter des images qu'elle voyait et qu'elle prenait comme un signe ? Yara ne lui a jamais posé la question du pourquoi ni du comment. Il s'était présenté le moment où Yara avait le plus besoin de se sentir un minimum réconforté après la mort naturelle de sa nourrice. Le jour où elle planta une épée dans le cœur de cet homme qui prit soin d'elle, ce fut le jour où elle perdit son côté joyeux et souriant. Cet acte la traumatisa longuement mais elle avait fait ce que son mentor désirait.

« Mochof, Heda. » Dit elle avec une grande chaleur dans le regard. La Commandante lui demandait alors de la suivre, ce qu'elle fit sans sourciller. En arrivant sur le balcon, Yara fut frappée par l'étrange beauté de la capitale. Ses cheveux courts voletaient avec la brise fraîche. Elle pouvait voir l'horizon et aussi les limites de la ville. Yara reconnu aisément son corbeau planant dans le ciel. Il était beaucoup plus gros. Une tâche noire au milieu des autres oiseaux. Cette vue était magnifique. Si bien qu'elle en décroisait les mains de son dos pour les posées sur la rambarde. Elle se sentait plus libre que tout à cet instant là. Elle s'était laissée aller le temps d'un moment à apprécier. En remarquant le regard de Heda, elle reprit sa position initiale. « Pardon. »